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26 févr. 2010

Baskt, le magicien 1/3



Dessinateur fabuleux, coloriste magique, Bakst est surtout très connu comme créateur de costumes et de décors d’opéras et de ballets. Mais c’est un véritable artiste qui se cache derrière les costumes flamboyants et luxueux. Léon Bakst est né le 9 mai 1866 à Grodno (actuelle Biélorussie) d’une famille aisée. Son grand-père était un couturier renommé et son père réussit dans les affaires. La famille déménage pour Saint-Pétersbourg, capitale de la Russie peut après la naissance de Léon.

Très jeune, l’enfant découvre avec sa mère l’univers du théâtre qui le fascine et fait naître chez lui une vocation de peintre. Il s’inscrit donc à 17 ans à l’Académie des Beaux-Arts, mais sans grand succès auprès de professeurs conformistes. Bakst n’hésite pas à peindre une scène représentant la Vierge Marie en vieille femme aux yeux rougis, et des saints aux traits orientaux poussés.

En 1886, le décès de son père le contraint à travailler. Bakst trouve un emploi d’illustrateur chez un éditeur de livres pour la jeunesse et se lie d’amitié avec son directeur, l’écrivain Alexandre Kanaïev. Celui-ci lui présente l’avant-garde artistique russe. Petit à petit, Bakst forge son style. Si ses premières illustrations sont assez linéaires et sans grand souci du détail, petit à petit, des thèmes font leur apparition : arlequins, personnages masqués, tachisme. Sa notoriété grandit aussi et il est demandé comme illustrateur par d’autres éditeurs. Il publie également dans la presse, pour illustrer les spectacles donnés à Saint-Pétersbourg.

En 1890, Bakst se lie d’amitié avec un groupe de jeunes artistes. Ils suivent tous les spectacles et se retrouvent régulièrement dans les coulisses de théâtre Mariinsky. Diaghilev venu de l’Oural pour suivre des études de musique dans la capitale russe rejoignit le groupe l’été suivant.

Dans ce milieu effervescent, Bakst comprit qu’il avait encore beaucoup à apprendre. Il se rendit au Musée de l’Ermitage copier des portraits de Rembrandt, puis décida d’un voyage en Europe : Paris, Madrid, Rome. De retour à Moscou, le jeune illustrateur reprit son travail, sans grand intérêt et décida de suivre des cours d’aquarelle auprès des plus grands spécialistes russes.


Très vite Bakst développera des talents de coloriste et un dessin méticuleux. Il est régulièrement exposé par la société des aquarellistes de Saint-Pétersbourg. La famille impériale lui commanda un tableau, ce qui l’incita à repartir pour Paris. Des vacances prolongées, en raison d’une liaison avec une comédienne, mais aussi une inscription à l’Académie Julian, pour se perfectionner en technique picturale. Mais Bakst cherche son style. Il retourne en Espagne, où il étudie Vélasquez, puis en Afrique du nord. Pendant cette période, il réalise des portraits à l’aquarelle d’individus de différentes ethnies.

En 1898, il fonde avec Diaghilev et l’aquarelliste Alexandre Benois le groupe Mir Iskusstva, le Monde de l’art. Ce groupe veut regrouper toute l’avant-garde russe, et sa revue qui regroupe des articles sur la musique, le théâtre, la littérature, la philosophie connaît très vite un succès phénoménal en Russie mais aussi en Europe. Les reproductions picturales montrent des œuvres romantiques ou inspirées du folklore russe. Les artistes cherchaient à fondre les courants artistiques venus d’Europe et l’art populaire russe, ce que fit si bien Bakst dans ces illustrations et ses études pour costumes et décors.

Grâce à Diaghilev, les mises en scène évoluent et le concept de scénographie est fondé. Très vite Saint-Pétersbourg devient le lieu de référence de la conception des costumes et décors des arts lyriques.

Bakst peut enfin mettre tout son génie dans l’étude de costumes et décors, grâce à Diaghilev, nommé directeur de théâtre. Allait s’en suivre une brillante carrière où Bakst allait affiner son style et son art.