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17 mars 2022

My absolute darling analyse.

Ce printemps-là est pluvieux et humide dans la régione de Mendoliton en Caifornie du Nord. Cela n'empêche pas Turtle, 14 ans de s'y aventurer avec son fusil de chasse et son couteau. C'est son échappatoire à elle, adolescente maigrichonne, mal habillée et surtout élevée par un père erudit et adpete du survivalisme qui considère sa propre fille comme sa chose, la viole, l'élève à la dure, lui apprend le maniement des armes et l'enferme dans son univers. Aussi Turtle, mauvaise élève et considérée comme une "paria" à l'école publique n'a aucune amie, elle semble détester d'ailleurs toute compagnie féminine. La mère a disparu dans des circonstances peu élucidées dans le roman et suel son père et son grand père, affectueux maix alcoolique sont ses seuls référents. On dit que le printemps est la saison du renouveau et des amours. Par sa connaissance de la nature si particulière de ce lieu, Turtel se résoud à sauver 2 adolescents et va ressentir pour l'un d'eux un sentiment qu'elle découvre : tomber amoureuse du charismatique et amusant Jacob. Elle entrevoit aussi qu'une autre vie est possible. Mais Martin veille et n'a aucune envie de perdre "son amour absolu", cette fille qu'il a idéalisée et qu'il croit aimer, tout en lui infligeant des violences physiques. Entre le père et la fille c'est alors un combat sans retour qui s'engage. Avec ce best-seller, et son premier roman, Gabriel Talent (qui avait 30 ans lors de sa parution) nous dresse tout d'abord le portrait d'un pervers narcisssique de haut vol, et des relations avec sa victime qui est déchirée entre l'amour qu'elle porte à son père, et la peur de celui-ci qui se transforme en haine. Bien plus fort que n'importe quel article ou livre à ce sujet, la violence et la résistance de Turtle (le nom qu'elle s'est choisi) est ausi dérangeante que vraie. Turtle parle à coups de jurons et d'insultes tout comme son père, elle aussi semble dénouée d'empathie, ce qui ne la victimise pas et d'ailleurs il n'y a pas de pathos dans ce livre. Turtle est une combattante, une résistante incroyable à la douleur. Juste une réalité que personne ne veut voir, celle de la violence latente dans certains milieux, plutôt défavorisés. L'école publique sent bien qu'il se passe quelque chose, Jacob aussi mais personne ne vient en aide à la jeune fille. D'ailleurs si le livre est écrit à la 3ème personne du singulier, on suit le point de vue de Turtle, perdue dans ses réflexions, à l'identité mal définie. Son père l'appelle affectueusement ou pas "Craquette" comme craquante et mignon ou comme celle qui peut casser, et l'état civil lui a donné le nom qu'elle déteste de Julia. Autre thème important : celui de la nature sauvage, que l'auteur né à Mendolito connait bien. Une nature qui peut être amie ou ennemie placée sous le signe de l'eau : ici les pluies sont torrentielles, la mer vient se fracasser sur les rochers créant ou englooutissant des îles, les marécages sont légions. Et si l'eau est traditionnellement un élément relié à la femme, la mère si absente, c'est bien cette eau boueuse et déchainée qui sauvera Turtle à la fin de livre. Au départ l'auteur voulaur écrire un livre écologique et la nature est un personnage entier du roman, un nature que l'homme ne peut pas dompter et qui vit à son rythme, obligeant à l"humilité comme le dit l'auteur. Finalement en creux, My absolute darling est le portrait de l'Amérique et de ses propres dilemnes : - l'importance des armes à feu qui voud rendent virils, et donne un sentiment de puissance, - le système éducatif qui, pour les démunis est inadapté, la mentalité de winner qui dans la tête de Martin n'est pas que sa fille ait accès au mieilleur lycée mais puiss vivre en autonomie totale, alors que Jacob et ses amis fortunés mais sympathiques vivent dans un luxe qui interroge Turtle mais ne l'éblouit pas tant que cela - les violences faites aux femmes, un sujet tabou aux USA avant la vague me-too. Elevé par 2 femmes, le jeune Gabriel a noté le regard suggestif ou les remarques déplacées faits à ses 2 mamans. Il a poussé cette violence jusqu'aux limites du supportables, s'attaque au tabou de l'inceste (un mot que Turtle ne comprend pas bien au début) comme un écho à notre société perturbée, qui chaque jour ou presque recense les violences faites aux femmes et qui dévoye de son sens premier le mot Amour. Mais ce livre ne serait rien sans les références distillées aux philosophes Platon (que Tallebt adore, parce que dit-il c'est imple à comprendre) et aux Méditations de Marc Aurèle que lit Jacob. Avec cette idée (finalement très américaine) :"rien de ce qui peut nous arriver dans la vie ne peut nous empêcher d'ête quelqu'un de bien". Enfin une référence à Herman Melville avec Moby Dick. Martin serait un capitaine Acab devoyé qui veut dompter sa fille. L'écriture de Tallent est dense et intense, descriptive mais jamais lassante. En cela il tranche avec toute une génération d'auteurs américains formé au minimalisme (économie des mots et mots justes), on pense à Carson Mc Cullers, John Fante, Hemmingway etre autre. Gabriel Tallent naît en 1987 au Nouveau-Mexique et grandit à Mendocino, en Californie du Nord. Il met huit ans à rédiger My Absolute Darling, son premier roman, gagnant sa vie en accumulant les petits boulots. Il manque plusieurs fois d'en abandonner l'écriture, mais sa mère Elizabeth Tallent, écrivain elle aussi, le pousse à continuer. Gabriel Tallent vit aujourd’hui avec sa femme à Salt Lake City. Il continue de s'échapper vers Mendolito pour se ressourcer dans cette nature sauvage où il se sent en paix. Extrait : Martin : "Le moment viendra où ton âme devra être solide et pleine de conviction, et quelle que soit ton envergure, ta rapidité, tu gagneras seulement si tu sais te battre comme un putain d’ange tombé sur terre, avec un cœur absolu et une putain de conviction totale, sans la moindre hésitation, le moindre doute ni la moindre peur, aucune division qui risque de monter une partie de toi-même contre l’autre. Au final, c’est ce que la vie exige de toi. Pas d’avoir une maîtrise technique mais un côté impitoyable, du courage et une singularité dans tes objectifs. Fais attention." Martin : "Je t'aime trop pour te laisser partir un jour, continue Martin. Tu as commis une erreur. Tu as sans doute oublié qu'on avait déjà essayé? (il sourit, se tait un instant puis fait un geste comme acculé à une extrémité muette du langage).On a déjà esayé et on s'est rendu compte qu'on était rien l'un sans l'autre. On ne peut pas travzerser cela à nouveau. C'est impossible, il faut que tu le comprennes". Il fait encore un geste, des morceaux, des objets. C'est là son erreur. De croire à un monde en dehors de lui. Ol fait un dernier pas vers elle, tombe à genoux, passes les bras autrou d'elle, pose la joue contre son bassin. Turtle lève les bras comme si elle se trouvait dans l'eau froide jusqu'à la taille. Elle pense, Tues-le, tuesle maintenant." (page 423)