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25 févr. 2010

Masquarade


C’est l’heure ou j’hésite encore entre la vodka, l’aspirine et le sommeil. L’heure où le stylo s’oublie sur une feuille vierge, mais pour écrire quoi et à qui ? Dans la dérive des mots, je trouverai bien un chemin.

C’est l’heure où plus rien n’a d’importance. Toujours ce même disque usé, cette voix rayée qui traîne les mêmes love songs. Totale impudeur. Un monde qui me laisse à la porte d’entrée.

J’aimerais que tu sois là. Après tout, tu combles le vide des pages.

Le bonheur c’est p’être pas si compliqué : Rester sous la couette, fumer quelques cigarettes, se dire qu’il fait beau, qu’on aurait du sortir, tous ces trucs qu’on fera un jour, sans doute, sûrement, ou jamais. Le bonheur c’est pas plus compliqué qu’une boite d’allumette, ça s’enflamme, se consume, et on recommence jusqu’à la fin du paquet.

Aujourd’hui j’ai acheté un parapluie rouge, parce qu’il était joli. Ca fait chic un parapluie rouge. J’ai l’air de quelqu’un. C’est important d’avoir l’air.

C’est la même chose que toi et moi finalement. Mais c’est plus voyant, un parapluie rouge, et quitte à jouer les petits chaperons, les gouttes de pluie-loup c’est pas bien méchant.

22 févr. 2010

Les yeux clos


A la frontière entre eau et ciel

Yeux clos immergés d’une rivière

Regard en delà du sommeil

Retour dans l’eau mère

Bien avant sa vie, solennel

Tu te figes, intemporel

Christ sans croix crucifié

Et ton regard se lève

Toujours plus haut

Vers le bleu

Et me fondre dans ton être

Me noyer dans ton aine

Et l’ocre de ta peau

Tu me vois

Reflet dan l’eau

Ta sœur, ta pareille

Tu me manques


Tu me manques

Journée de limbes gris

Filtrés dans un improbable sablier

Et l’espace s’enferme sur ton absence

Tu me manques

Chaque grain de sable

Est un peu de toi

Enfermé dans mon cœur

Tu me manques.

Fin d'été


C’est l’heure de la promenade, dans la lumière dorée du couchant.

J’imagine que tu es à mes cotés. Vois les blés qui ondulent sous le vent, cette même brise qui fait voleter tes blonds cheveux. On commence à rentrer le foin, et la terre exhale des senteurs de paille coupée et de miel. Laisses-toi bercer par la tiédeur de l’air, juste avant que les ombres ne s’allongent et qu’au loin, la montagne ne prenne d’inquiétantes nuances mauves.

M’aimes-tu encore, toi dont les yeux lilas me font penser aux chiques d’Apollinaire ?

Tu te donnes des airs mystérieux qui te font sembler lointain, tu n’écoutes pas ce que je dis, tu t’enfermes dans quelque secret dont je suis exclu. Tu t’éloignes de plus en plus.
Si je le pouvais, je déposerai à tes pieds tous les ors de la terre, t’envelopperai des parfums les plus capiteux. Mais je t’ai juste cueilli ce soir un bouquet de violettes, et je les sens se faner dans la main, comme notre amour qui décline. Laisses-moi au moins garder ces fleurs surannées encore un peu. Tu préfères, je le sais des gerbes d’iris jaunes et majestueux, que tu planterais dans des grands vases, et que tu oublierais.

M’aimes-tu encore un peu ?

Si tu dois partir, je t’en prie, ne ferme pas la porte. Que l’air chaud de cette fin d’été puisse se mêler au parfum ambré de ta peau. Que mon chagrin puisse devenir nostalgie et mon amour, un îlot de lumière.

L'île du bout du monde


Je t'ai tout de suite reconnu dans la foule.
Tu as veilli, tes cheveux sont passés du noir au gris, ton visage évoque cette terre sèche et sombre, mais tu as toujours au coin des lèvres ce sourire que j'aimais temps.
J'ai attendu qu'à ton tour tu me reconnaisses, et tout naturellement nous avons marché vers le port.
Tu n'avais, disais-tu, jamais quitté l'ïle, parce que perdue et oubliée des hommes. Tu sortais encore en mer, pour des rares nuits de pêche, ou pour camper sur les rochers des archipels.
Te souviens-tu de ce soir-là, très loin versl'infini, sous la houle ? Une nuit étrange, où ciel et mer s'épousaient et de rejettaient dans un incessant rythme. Nous avons dérivé vers le Rocher du Temps, et trouvé refuge dans la crique.
Je me suis blottie contre toi, ou l'inverse.
Cet amour ne pouvait être qu'ardent, je voulais que cet instant dure le plus longtemps possible, l'exalter jusqu'à sa dernière limite, car il serait fugace et céderait la place au souvenir brûlant de ce qui n'a pu durer.
Mais voilà qu'aujourd'hui nous marchons côte à côte. Nos pas nous mène vers l'ancienne église, perdue dans les rochers. La Madone a le visage des femmes du peuple, auréolée d'un voile déchiré par les ans, ou par les larmes des pécheurs. Une douce lumière tombe sur son visage : les voeux seront exaucés.
En sortant tu as serré ta main dans la mienne.
J'ai senti dans mon coeur le doux battement des vagues, et dans mon âme, un doux sentiment de paix.

Départ


Maintenant que je vais franchir
l'ultime barrière
Pourrais-je
dans mon bagage de vent
garder les souvenirs si chers
de vos visages ?
Là-bas tout est noir
ou blanc,
si on a l'espoir
de garder vos lumières.