Wikipedia

Résultats de recherche

Affichage des articles dont le libellé est Illustrations. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Illustrations. Afficher tous les articles

21 mai 2010

Variations autour d'un même thème






Autour de l'haiku de Bashô
"Réveilles-toi, réveilles-toi
Et deviens mon ami
Papillon qui dort"

16 mai 2010

Catharsis




3 petits dessins sur le thème de la catharsis pour la revue FDPV.
A contre-courant, j'ai préféré travailler sur la non catharsis à travers la légende de Calypso.
Souvenez-vous : cette nymphe recueillit sur son île d'Ogigye, un Ulysse qui venait de faire naufrage. Pendant 7 années, elle tenta de faire oublier à Ulysse sa patrie. Mais peut-on garder un héros promis à un autre destin ?
Elle dut se résoudre à laisser partir le héros d'Homère, elle, déesse immortelle. Inconsolable, Calypso ne peut regarder que l'éternité et repenser toujours à son amour perdu. Pas de catharsis possible dans l'éternité. Remords et regrets n'y peuvent rien changer.

4 mai 2010

Comptinettes



Sur le thème du soleil et de la lune, avec des formes simples, des dessins pour petits et grands.

24 févr. 2010

Aphorismes d'Arthur Schnitzler 2/2


Religion

Le monde oscille entre deux miracles : soudaineté et progressivité.

Pressentir qu’il y a un dieu n’est qu’une preuve insuffisante de son existence. Il y en a une plus radicale : douter de lui.

Le chemin qui va du sentiment religieux au dogme est infiniment plus long que celui qui va du dogme à la folie religieuse.

Croire ou ne pas croire, c’est une chose que l’on ne sait en général pas soi-même. Mais la question du doute, elle, ne se pose à personne. Seulement on ne sait pas toujours de quoi on doute.

Présence infinie de Dieu : tu le vois, tu l’entends, tu le sens partout. Mais Lui ne te perçoit nulle part.

Parler de l’amour pour l’homme est : en politique, une formule creuse ; en religion, un malentendu ; en morale une folie.

Dieu est-il le rêve de l’humanité ? Ce serait trop beau.

L’humanité est-elle le rêve de Dieu ? Ce serait abominable.


Sur la nature humaine

Dans la vie, on est sans arrêt confronté à ce choix : se simplifier la vie et compliquer celle des autres et inversement. Mais a-t-on vraiment le choix ?

Il est mal fait ce monde où les plus grands artistes ne disposent que par moment de leur génie, mais où même les plus petites canailles se trouvent sans discontinuer en pleine possession de leur caractère.

Les plus lamentables individus sont ceux dont la distinction ne leur coûte rien, et dont le courage est juste suffisant pour qu’il ne leur arrive rien.

Tu ne veux pas avoir commis une seule bêtise dans ta vie ? C’est justement cela qui en est une, et elle est eut-être la seule qui soit irréparable.

Lorsque la haine devient lâche, elle avance masquée en société et se nomme justice.

La connaissance de soi-même n’est presque jamais le pas vers une amélioration, mais le dernier avant la contemplation narcissique.


Aphorismes d'Arthur Schnitzler 1/2



Art et création

On prête à l’artiste une intention artistique, éthique ou autre qu’il n’a jamais eue, et on lui reproche de ne pas avoir atteint ce qu’il voulait.

Même dans l’amour, il y a une volonté de former. L’amoureux modèle plus ou moins consciemment à partir de l’être qu’il aime une figure plus ou moins ressemblante à l’original.

Il est tout à fait possible de considérer l’art comme le résultat d’une névrose de peur – au sens où il est issu du désir d’échapper à la peur de l’éphémère. L’art veut conserver, ce n’est ensuite qu’il veut former. L’un cherche le salut dans les formes, l’autre dans la peur.

Jouer avec les reflets de l’existence et s’y complaire, c’est ce que fait l’homme de lettres. Mais le poète est celui pour qui l’existence se mire une deuxième fois dans ces reflets.

Il est bien à plaindre celui qui ne vit pas sa vie, mais son autobiographie.

Il est tellement facile d’écrire ses souvenirs quand on a une mauvaise mémoire.

Il est possible d’imaginer un monde sans faute ni responsabilité. Un drame, non.

L’œuvre de bon nombre de poètes nous donne bien le vague sentiment qu’ils ont quelque part du génie, mais malheureusement pas dans ce qu’ils écrivent.

Politique

L’important ce n’est pas la conviction mais la conception. Les gens à conviction ont toujours été ceux qui ont allumé de bûchers pour les gens ayant des conceptions.

Il y a trois sortes d’hommes politiques : ceux qui troublent l’eau, ceux qui pêchent en eaux troubles, et les plus doués, ceux qui troublent l’eau pour pêcher en eau trouble.

L’histoire du monde est une conjuration des diplomates contre le bon sens.

Que m’importe tout ce bavardage ? Je ne me suis jamais soucié de politique dans ma vie !

A quoi bon mon ami ? Elle s’occupe pourtant de toi à chaque instant de ta vie.

Il n’existe aucune conviction politique, au sens partisan du terme, qui ne plonge au moins pour une part ses racines dans le terrain altéré de l’étroitesse de vue.


Les petits mots de Nietzsche


Le philosophe allemand Friedrich Nietzsche (1844-199) est l’un des maîtres du cynisme, et de la remise en question.

Si le philosophe a toujours cherché les moyens d’élever l’homme, aux sens culturels et spirituels, il se veut penseur libre, en évolution. Parce qu’il ne veut pas écrire des traités complexes, Nietzsche utilise l’aphorisme, ces petites phrases résumant un principe ou une idée. Reconnu comme le roi de la phrase cinglante, certains de ses aphorismes sont aussi empreints d’ une certaine poésise.

Une seule chose est nécessaire à avoir : ou bien un esprit léger de nature ou bien un esprit rendu léger par l’art et la science.

Le signe que l’on a atteint la maturité de la raison, c’est qu’on ne s’aventure plus aux endroits où poussent les fleurs rares sous les broussailles les plus épineuses de la connaissance, et que l’on se contente des jardins, forêts, prairies et champs, considérant que la vie est trop courte pour les choses rares et extraordinaires.

La femme parfaite est un type d’humain plus élevé que l’homme parfait. C’est aussi une chose beaucoup plus rare. L’histoire naturelle des animaux offre un moyen de rendre cette proposition plus vraisemblable.

Quelques hommes ont soupiré de l’enlèvement de leur femme. La plupart de ce que personne ne voudrait la leur enlever.

L’exigence d’être aimé est la plus grande des prétentions.

Toutes les femmes sont pleines de finesse lorsqu’il s’agit d’exagérer leur faiblesse. Elles sont même pleine d’ingéniosité à inventer des faiblesses pour se donner l’apparence de fragiles ornements qu’un grain de poussière ferait souffrir. C’est ainsi qu’elles se défendent contre la vigueur et le « droit du plus fort ».

Le concubinage, lui aussi, a été corrompu. Par le mariage.

Le Christianisme a fait boire du poison à Eros. Il n’en est pas mort, mais il est devenu plus vicieux.

Avoir honte de son immoralité, ce n’est qu’un premier degré. Au dernier, on aura honte aussi de sa moralité.

On n’est jamais aussi bien puni que pour ses vertus.

La morale dans l’Europe d’aujourd’hui est une morale de troupeau : Donc, selon notre façon de voir, rien qu’une morale humaine, à coté de laquelle, devant et après laquelle, bien d’autres morales, et surtout les morales supérieures sont possibles ou devraient l’être.

L’homme est matière, fragment, superflu, argile, boue, sottise, chaos, mais il est aussi créateur, sculpteur, marteau impitoyable, et divinité qui au 7ème jour contemple son œuvre. Comprenez-vous ce contraste ?

La soumission a une morale peut être due à la servilité ou à la vanité, à l’égoïsme ou à la résignation, au fanatisme ou à l’irréflexion. Elle peut être un acte de désespoir comme la soumission à un souverain. En soi, elle n’a rien de moral.

Nous ne considérons pas les animaux comme des êtres moraux. Mais pensez-vous donc que les animaux nous tiennent pour des êtres moraux. Un animal qui savait parler a dit «L’humanité est un préjugé dont au moins, nous autres animaux ne souffrons pas ».

Les insectes piquent, non pas par méchanceté mais parce qu’eux aussi veulent vivre. Il en est de même pour les critiques : ils veulent notre sang, non pas notre douleur.

Chaque mot a son odeur. Il y a une harmonie ou une dissonance des parfums, donc aussi des mots.

Qu’importe un livre qui ne sait pas même pas nous transporter au-delà de tous les livres ?

23 févr. 2010

Shan Sa, in Impératrice


Je suis cette pivoine qui rougit
Cet arbre qui se balance
Ce vent qui murmure

Je suis une douleur qui purifie
Une douleur qui sculpte
Je traverse les saisons
Je brûle comme une étoile

Je suis dans les mots
dans les les clameurs
dans les larmes

Je suisle sourire mélancolique des hommes
Je suis le sourire indulgent de la montagne
Je suis le sourire énigmatique de celui qui fait tourner la roue de l'Eternité
(Shan Sa, in Impératrice)

Amparo, Garcia Lorca


Amparo,

Que tu es seule dans ta maison!
Vêtue de blanc!

(Équateur entre le jasmín et le nard!)
Écoute les merveilleux
Sons de ton patio,
La faible trille jaune
Du canari.

Le soir tu vois trembler
Les cyprès avec les oiseaux,
Tandis que tu brodes lentement
Des lettres sur le canevas.

Amparo,
Que tu es seule dans ta maison!
Vêtue de blanc!

Amparo,
Et qu'il est difficile de te dire
Je t'aime!

Amparo,
!Qué sola estás en tu casa
Vestida de blanco!

(Ecuador entre el jazmín y el nardo!)
Oyes los maravillosos
Surditores de tu patio,
T al débil trino Amarillo
Del canario.

Por la tarde ves temblar
Los cipreses con las pájaros,
Mientras bordas lentamente
Letras sobre el cañamazo.

Amparo,
!que sola estás en tu casa
Vestida de blanco!

Amparo,
!y qué difícil decirte:
Yo te amo!

Koans


Les koans sont des sentences méditatives zen.

Quel est l'enseignement de la vie du Bouddha ?
Prêcher face à l'un.
Un représentant de nous-même, le Monde (Yu Men)

Soyez-vous même votre lampe
Soyez-vous même votre recours
Ne dépendez pas de quelques autres (Bouddha Sakyamuni)

Comme en vous contemplant dans le miroir : la forme et le reflet se regardent.
Vous n'êtes pas le reflet, mais le reflet est en vous (Zan Maï)

Les pins n'ont de couleur ni ancienne, ni moderne (anonyme)

Quel était votre visage avant la naissance de vos parents ? (anonyme)

A esprit libre, univers libre (anonyme)

Sème une pensée, tu récoltes un acte
Sème un acte, tu récoltes une habitude
Sèmes une habitude, tu récoltes un caractère
Sèmes un caractère, tu récoltes un dessin (Radja Yoga)

Comment vous sentez-vous ces jours-ci ? demande le disciple
Bouddha au visage lunaire, Bouddha au visage solaire (Maître Matsu)

22 févr. 2010

Corpus 1/2


Le corps, notre corps, notre enveloppe charnelle. Mystérieuse et intime, familière et étrangère.
Pas facile de parler du corps, de le concevoir. Dans son livre "Corpus", le philosophe Jean-Luc Nancy (éditions Métaillé) propose un décryptage, rigoureusement argumenté, ave humour aussi et une écriture simple. A lire et à méditer.
Sur ce thème, une série de dessins et une exposition ont été réalisés en novembre 2008.

Le corps est matériel. Il est dense. Il est impénétrable. Si on le pénètre, on le disloque, on le troue, on le déchire.


Un corps est immatériel. C'est un dessin, un contour, une idée.

L'âme est la forme d'un corps organisé, dit Aristote. Mais le corps est précisément ce qui dessine cette forme. Il est la forme de la forme, la forme de l'âme.

Un corps n'est pas vide. Il est plein d'autres corps, des morceaux, des organes, des tissus, des pièces, des rotiles, des anneaux, des tubes, des leviers et des soufflets. Il est aussi plein de lui-même : c'est tout ce qu'il est.

Les corps écrits- incisés, gravés, tatoués, cicatrisés - sont des corps précieux, préservés, réservés comme les codes dont ils sont les glorieux engrammes : mais enfin ce n'est pas là le corps moderne, ce n'est pas le corps que nous avons jeté là, devent nous et qui vient à nous, nu, seulement nu, et d'avance excrit de toute écriture.

Un corps c'est une tension, dont l'origine grec du mot est tonos, le ton. Un corps est un ton, un tonus.
Quant le corps n'est plus vivant, n'a plus de tonus, il passe soit par la rigidité
cadavérique, la rigor mortis, soit dans l'inconsistance de la pourriture.
Etre un corps c'est être un certain ton, avec une certaine tension. Je dirai même que par tension, il y a tenue. Par conséquent, il y a des possibilités de développements éthiques que l'on ne soupçonne pas à première vue.

Qu'est-ce que l'âme sinon l'expérience du corps, non pas une expérience parmi d'autre, mais comme la seule expérience. L'âme est le nom pour dire : l'expérience que le corps est.
Expérience, Experire en latin c'est sorti, aller au dehors, faire une traversée sans même savoir si on en reviendra. Un corps c'est ce qui pousse ses limites jusqu'au bout...

Corpus 2/2



Etranges corps étrangers, doués de Yin et de Yang, de Troisième Oeil, de champs de Cinabre et d'Océan des Souffles, corps incisés, gravés, taillés en microcosme, en constellations : ignorants du désastre.
Etranges corps soustraits à la pesée de leur nudité, et voués à se concentrer en eux-mêmes, sous leurs peaux saturées de signes, jusqu'à la rétraction de tous les sens en un sens insensible et blanc, corps délivré-vivants, points purs d'une lumière en soi éjaculée.


... l'une sur l'autre, dans l'autre même s'exposent ainsi toutes les esthétiques dont le corps est l'assemblement discret, multiple, foisonnant. Ses membres - phalles et céphales -, ses parties - cellules, membranes, tissus, excroissances, parasites -, ses téguments, ses sueurs, ses traits, ses couleurs et toutes ses couleurs locales...
Rien ne sera fini avec le racisme, tant qu'on lui opposera une fraternité générique des hommes, au lieu de lui renvoyer, affirmée, confirmée, la dislocation de nos races, de nos traits, noirs, jaune, blancs, crépus, camus, lippus, obtus, poilus, graisseux, bridés, épatés, rauques, fluets, prognathes, busqués, plissés, musqués...
Partout de corps en corps, de lieu en lieu, des lieux où sont les corps en zones et point sdu corps, partout le capricieux désassemblement de ce qui ferait l'assomption d'un corps.

Le corps sans tête est fermé sur lui-même. Il attache ses muscles entre eux, accroche ses organes les uns aux autres. La tête est simple, combinaison d'alvéoles et de liquides dans une triple enveloppe.

... En vérité mon corps indique une possession, non pas une propriété. C'est- dire une appropriation sans légitimation. Je possède mon corps, je le traite comme je veux, j'ai sur lui le Jus uti et abutendi. Mais lui à son tour me possède : il me tire ou me gêne, il m'offusque, il m'arrête, il me pousse, me repousse. Nous sommes une paire de possédés, de danseurs démoniaques.

Corpus 1/2


Le corps garde son secret, ce rien, cet esprit qui n'est pas logé en lui mais répandu, épandu, étendu tout à travers lui, si bien que le secret n'a nulle cache, nul repli intime où il serait un jour possible de le découvrir. Le corps ne garde rien : il se garde comme un secret. C'est pourquoi le corps meurt et s'emporte en secret dans la tombe. C'est à peine si il nous reste quelques indices de son passage.

Corps veut dire très exactement l'âme qui se sent corps. Ou l'âme est le non sentir du corps. On pourrait le dire avec d'autres couples de termes : le corps c'est l'égo qui se sent un autre égo. On pourrait le dire en prenant toutes les figures de l'intériorité à soi en face de l'extériorité, le temps qui se sent espace, la nécessité qui se sent contingence, le sexe qui se sent autre sexe. La formule qui résume cette pensée serait : le dedans qui se sent dehors.

Différents, les corps sont tous quelque peu difformes. Un corps parfaitement formé est un corps gênant, indiscret dans le monde des corps, inacceptable. C'est une épure, ce n'est pas un corps.

Le corps est l'en-soi du pour soi. Dans le rapport à soi, il est le moment sans rapport. Il est impénétrable, impénétré, il est silencieux, sourd, aveugle et privé de tact. Il est massif grossier, insensible, inaffectif. Il est aussi l'en soi pour les autres, tourné vers eux mais sans aucun égard pour eux. Il est seulement effectif - mais il l'est absolument.

Toutes les citations de cette série de 15 propositions sont tirées du livre de J.L. Nancy "Corpus", aux éditions Métaillé, collection Sciences humaines. Un regard différent sur cette chose étrange que nous nommons corps et qui nous possède, nous agace, nous charme et toujours nous soumet.

Mon enfant, ma soeur


Mon enfant, ma soeur
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble...
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux
Brillant à travers leurs larmes.

Baudelaire, L'invitation au voyage, in les Fleurs du Mal.

Vallée pourpre


Branchement et pureté
Que mon coeur fleurisse
Ta vallée pourpre

(Shan Sa, Impératrice)