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22 févr. 2010

Corpus 2/2



Etranges corps étrangers, doués de Yin et de Yang, de Troisième Oeil, de champs de Cinabre et d'Océan des Souffles, corps incisés, gravés, taillés en microcosme, en constellations : ignorants du désastre.
Etranges corps soustraits à la pesée de leur nudité, et voués à se concentrer en eux-mêmes, sous leurs peaux saturées de signes, jusqu'à la rétraction de tous les sens en un sens insensible et blanc, corps délivré-vivants, points purs d'une lumière en soi éjaculée.


... l'une sur l'autre, dans l'autre même s'exposent ainsi toutes les esthétiques dont le corps est l'assemblement discret, multiple, foisonnant. Ses membres - phalles et céphales -, ses parties - cellules, membranes, tissus, excroissances, parasites -, ses téguments, ses sueurs, ses traits, ses couleurs et toutes ses couleurs locales...
Rien ne sera fini avec le racisme, tant qu'on lui opposera une fraternité générique des hommes, au lieu de lui renvoyer, affirmée, confirmée, la dislocation de nos races, de nos traits, noirs, jaune, blancs, crépus, camus, lippus, obtus, poilus, graisseux, bridés, épatés, rauques, fluets, prognathes, busqués, plissés, musqués...
Partout de corps en corps, de lieu en lieu, des lieux où sont les corps en zones et point sdu corps, partout le capricieux désassemblement de ce qui ferait l'assomption d'un corps.

Le corps sans tête est fermé sur lui-même. Il attache ses muscles entre eux, accroche ses organes les uns aux autres. La tête est simple, combinaison d'alvéoles et de liquides dans une triple enveloppe.

... En vérité mon corps indique une possession, non pas une propriété. C'est- dire une appropriation sans légitimation. Je possède mon corps, je le traite comme je veux, j'ai sur lui le Jus uti et abutendi. Mais lui à son tour me possède : il me tire ou me gêne, il m'offusque, il m'arrête, il me pousse, me repousse. Nous sommes une paire de possédés, de danseurs démoniaques.