Art d'océanie 2

Les arts océaniens ne sont pas toujours facile à comprendre. Issus de sociétés de tradition orale, nous avons peu de documents, même si les travaux des ethnologues, archéologues et linguistes permettent de décrypter quelques oeuvres.

Art et religion étant intimement liés, la fabrication de certains objets reste secrète, pour ne pas divulguer au profane, et encore plus à l'étranger, les rites. De plus ces objets sont mis en scène, vivants, et non pas exposés dans un musée.

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L'Océanie, archipel d'îles, a été peuplée il y a 50 000 ans, par des populations indiennes. Vers 2500 avant JC, arrivèrent des populations venues de Chine du sud. Des vestiges archéologiques ont été retrouvés et ont montré aussi que les peuples océaniens, excellents navigateurs, échangeaient à travers tout l'archipel. Certains circuits ont été retrouvés comme celui des colliers de nacre soulava qui ont peut-être servi de monnaie en Mélanaisie.
Des échanges avaient également lieu entre les peuples de la mer et ceux des terres.



Ce n'est qu'entre 1519 et 1522 que Magellan traversa cette région du globe, suivi pas des explorateurs mais aussi hélas, des colonisateurs. Bougainville, Cook, Wallis dressèrent les premières cartes d'Océanie, et rapportèrent aussi des objets exotiques. En 1817, le musée de marine et d'ethnographie fut inauguré au Louvre, puis fut transféré au Palais de Tokyo. Très vite, les collections s'enrichirent avec les nombreuses expéditions et la colonisation. Tout comme pour l'Afrique, un certain "pillage" des oeuvres d'art ont permis d'alimenter nos musées. Mais pour le grand public, ces "curiosités" n'avaient rien d'artistique. Il fallut attendre l'arrivée des surréalistes et l'enthousiasme de peintres comme Picasso ou Matisse pour que ces objets "étranges et primitifs" prennent une valeur artistique et esthétique. Plus de 300 000 oeuvres océanniennes sont en réserve au Musée du quai Branly à Paris, et 15000 pour les autres musées en France.
Depuis quelques années, les échanges avec les musées océaniens (prêt, dépôt) permettent aussi aux peuples de l'océan de retrouver leurs cultures et leurs racines identitaires.

à suivre.

Arts d'Océanie 1

Voyage dans l'un des continents les plus mystérieux : l'océanie, à travers ses archipels d'îles et ses réalités culturelles différentes qui se juxtaposent depuis des millénaires.
Comme pour l'art africain, on regroupe sous le terme arts océaniens une multitude de pratiques artistiques et des expressions différentes selon les sociétés qui les ont inventées.

Je vous propose un voyage à travers le temps et au-delà des les îles mystérieuses à la rencontre de traditions plastiques riches et facinantes.


L'océan pacifique couvre presque un tiers de la surface de notre terre. 12000 kilomètres d'ouest en est, de la Nouvelle Guinée à L'île de Pâques et 9000 kilomètres du nord au Sud, de Hawaï à la nouvelle Zélande. Hormis l'Australie, le Pacifique est peuplé d'îles, habitées ou vierges et de paysages variés. Et aussi des peuples différents.
Par simplification, on peut dire qu'il y a 2 types de sociétés en Océanie.
La Polynésie, vaste territoire de Hawaï aux iles Marquises, dont les sociétés étaient, avant la colonisation, régies par un roi et une structure hiérachique. Les arts y sont religieux, et si les religions ressemblent aux animistes africains, les cultes sont pratiqués par un prêtre et une église codifiée. Cette structure proche de ce que pouvait connaître l'Occident permit une colonisation plus facile pour l'envahisseur. Un peu comme pour les esclaves déportés en Afrique, les figures chrétiennes remplacèrent les divinités locales et les synchrétismes religieux purent s'y épanouir.
A l'inverse, la Mélanaisie, regroupant les iles proches de l'Australie : Nouvelle Guinée, Calédonie, Iles Salomon et Vanuatu montre des sociétés claniques, regroupées autour d'un chef et dont les croyances reposent sur l'esprit des ancêtres. Plus résistants à l'envahisseur, vivant aussi sur des terres plus lointaines et hostiles, les habitants de la Nouvelle Guinée purent continuer leurs traditions ancestrales et leurs arts.


Plus de 700 langues, correspondant à des groupes ethniques ou claniques différentes sont parlées en Nouvelle Guinée. Autant de formes d'arts y sont développées, ce qui ne rend pas simple pour l'amateur le décryptage. De plus c'est un art vivant, toujours en évolution. Parce que chants et danses rythment la vie culturelle et religieuses, certains masques ou costumes sont créés dans un but précis puis brûlés à la fin du rituel. Chaque artiste a aussi une liberté de création propre, sans normes figées.
D'ailleurs la notion d'artistes telle que nous l'entendons en Occident n'est pas de mise dans ces sociétés. Les oeuvres sont souvent élaborées par l'ensemble du groupe, plus par des artisans que des créateurs. Une notion "cliché' qui évolue avec la meilleure connaissance de ces sociétés : si bien des motifs reproduisent les formes enseignées par les ancêtres, de réels créateurs et des techniques artistiques nouvelles sont mises en oeuvre par des leaders. N'oublions pas que l'art est toujours très vivant en Mélanaisie et suit son évolution propre. Le contact avec l'occident, pourtant difficile, a aussi permis une reconnaissance de l'artiste et une évolution de ses pratiques.
à suivre...