Wikipedia

Résultats de recherche

24 févr. 2010

Aphorismes d'Arthur Schnitzler 2/2


Religion

Le monde oscille entre deux miracles : soudaineté et progressivité.

Pressentir qu’il y a un dieu n’est qu’une preuve insuffisante de son existence. Il y en a une plus radicale : douter de lui.

Le chemin qui va du sentiment religieux au dogme est infiniment plus long que celui qui va du dogme à la folie religieuse.

Croire ou ne pas croire, c’est une chose que l’on ne sait en général pas soi-même. Mais la question du doute, elle, ne se pose à personne. Seulement on ne sait pas toujours de quoi on doute.

Présence infinie de Dieu : tu le vois, tu l’entends, tu le sens partout. Mais Lui ne te perçoit nulle part.

Parler de l’amour pour l’homme est : en politique, une formule creuse ; en religion, un malentendu ; en morale une folie.

Dieu est-il le rêve de l’humanité ? Ce serait trop beau.

L’humanité est-elle le rêve de Dieu ? Ce serait abominable.


Sur la nature humaine

Dans la vie, on est sans arrêt confronté à ce choix : se simplifier la vie et compliquer celle des autres et inversement. Mais a-t-on vraiment le choix ?

Il est mal fait ce monde où les plus grands artistes ne disposent que par moment de leur génie, mais où même les plus petites canailles se trouvent sans discontinuer en pleine possession de leur caractère.

Les plus lamentables individus sont ceux dont la distinction ne leur coûte rien, et dont le courage est juste suffisant pour qu’il ne leur arrive rien.

Tu ne veux pas avoir commis une seule bêtise dans ta vie ? C’est justement cela qui en est une, et elle est eut-être la seule qui soit irréparable.

Lorsque la haine devient lâche, elle avance masquée en société et se nomme justice.

La connaissance de soi-même n’est presque jamais le pas vers une amélioration, mais le dernier avant la contemplation narcissique.