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22 févr. 2010

Fin d'été


C’est l’heure de la promenade, dans la lumière dorée du couchant.

J’imagine que tu es à mes cotés. Vois les blés qui ondulent sous le vent, cette même brise qui fait voleter tes blonds cheveux. On commence à rentrer le foin, et la terre exhale des senteurs de paille coupée et de miel. Laisses-toi bercer par la tiédeur de l’air, juste avant que les ombres ne s’allongent et qu’au loin, la montagne ne prenne d’inquiétantes nuances mauves.

M’aimes-tu encore, toi dont les yeux lilas me font penser aux chiques d’Apollinaire ?

Tu te donnes des airs mystérieux qui te font sembler lointain, tu n’écoutes pas ce que je dis, tu t’enfermes dans quelque secret dont je suis exclu. Tu t’éloignes de plus en plus.
Si je le pouvais, je déposerai à tes pieds tous les ors de la terre, t’envelopperai des parfums les plus capiteux. Mais je t’ai juste cueilli ce soir un bouquet de violettes, et je les sens se faner dans la main, comme notre amour qui décline. Laisses-moi au moins garder ces fleurs surannées encore un peu. Tu préfères, je le sais des gerbes d’iris jaunes et majestueux, que tu planterais dans des grands vases, et que tu oublierais.

M’aimes-tu encore un peu ?

Si tu dois partir, je t’en prie, ne ferme pas la porte. Que l’air chaud de cette fin d’été puisse se mêler au parfum ambré de ta peau. Que mon chagrin puisse devenir nostalgie et mon amour, un îlot de lumière.