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24 févr. 2010

Albrecht Dürer 1/3



Graveur, peintre, Albrecht Dürer est, avec Léonard de Vinci, le plus grand dessinateur de tous les temps. Un trait maîtrisé et sensuel, en tout Dürer excelle : portrait, paysages, natures mortes, études d’après nature, entre rigueur et poésie.
Dürer est né le 21 mai 1471 à Nuremberg (Allemagne), 18ème enfant d’un orfèvre hongrois. Il travaille comme apprenti de son père avant de rentrer en apprentissage chez un peintre. Son père l’envoie en compagnonnage (à cette époque les peintres sont regroupés en guilde) et le jeune Dürer parcourt l’Allemagne pendant 2 ans. Il s’initie à la gravure sur bois.

Il se marie en 1494 avec une jeune femme issue de la bourgeoisie et part en Italie pour fuir une épidémie de peste.
Ce séjour en Italie va se révéler très instructif pour le jeune artiste. Il découvre les peintres italiens de la Renaissance et est fasciné par Mantegna, qui peint des fresques qui font une part belle au procédé de « trompe l’œil ».
De retour en Allemagne, il ouvre son propre atelier de gravure et réalise une série sur l’Apocalypse qui lui valent un grand succès. Nuremberg est en plein essor, économique et intellectuel.

Mais Dürer repart à nouveau en Italie en 1505, pour continuer son étude des maîtres italiens, Raphaël et Léonard De Vinci. Il se rend à Venise, une ville qu’il affectionne et qui entretient des relations commerciales avec l’Allemagne du sud. Il admire les peintures de Bellini et continue sa formation auprès des peintres italiens.
De retour à Nuremberg, Dürer décide de faire des études de mathématiques – ce qui lui permettra d’affiner les règles de la perspective et la spirale.
Vivant de commandes, retables ou portraits, il reçoit une bourse de l’empereur Maximilien, puis de son successeur Charles Quint. Pour fuir les nombreuses épidémies de peste, Dürer et sa famille partent se réfugier aux Pays-Bas où il étudie la peinture flamande. Il rencontre également l’humaniste Erasme, et les maîtres flamands. A sa mort, Erasme écrivit : « Un artiste comme lui serait digne de ne jamais mourir ».
Outre ses activités créatives, Dürer a écrit plusieurs traités sur la peinture et la composition : Les Règles de Peinture en 1525, le Traité des proportions du corps humain en 1528.
Dürer innove. Jusque là, la proportion idéale du corps humain était fixée à 8 têtes. Dans le tableau Adam et Eve (1507), Durer fixe la hauteur du corps à 9 têtes.

Atteint de paludisme, Dürer s’éteint le 6 avril 1528.
Il laisse une œuvre abondante, une quarantaine de tableaux, 170 xylographies (gravure sur bois reproduite par estampage), une centaine de gravure en taille douce (gravure avec un burin sur une plaque de métal, du cuivre en général), et des milliers de dessins qui feront sa renommée pour les siècles futurs.
C’est sans doute l’œuvre dessinée de Dürer qui restera comme un chef d’œuvre.
Deux mille dessins et esquisses du maître allemands sont conservés. L’artiste y aborde les thèmes les plus variés : portraits, têtes d’expressions, scènes religieuses et profanes, sujets mythologiques et ethnographiques, académies, paysages, animaux, végétaux, dessins d’architecture et d’ornements, études de draperies. Il utilise des techniques diverses : pierre noire, pointe de métal, pointe d’argent, plume, fusain, craie, pierre de couleur, lavis, aquarelle, gouache, techniques mêlées. Pour obtenir certains effets, il dessine sur du papier teinté ou préparé : papier brunâtre, bleuâtre, bleu, papier préparé vert, bleu, ivoire, rosé ou encore sur du vélin.
On peut regrouper les dessins de Dürer en 3 catégories :
- les dessins d’après nature qui constituent une véritable encyclopédie tant les études sont justes et sensibles
- les dessins préparatoires à des peintures ou gravures
- les dessins réalisés comme des œuvres à part entière, ce qui est aussi très novateur pour la période.

Plus de 5 siècles nous séparent des oeuvres de Dürer. Elles n'en gardent pas moins leur poésie et aussi leur mystère, comme nous le verrons pour la gravure Mélancolia I.
Erudit, humaniste, homme curieux mais néanmoins soumis au doute, tel nous apparait l'artiste allemand. Tous ses dessins n'ont pas encore révélé tous leurs secrets, et indéfiniment l'oeuvre de Dürer continuera de séduire et d'interpeler le profane comme l'amateur.
A suivre, Dürer et l'autoportrait.