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26 févr. 2010

Navajo 3/8


La médecine spirituelle - Paroles de chamanes.
Lori Arviso Alvord, auteur du livre "Le scapel et l'ours d'Argent", aux éditions Indigène - 2003, est la première femme a être à la fois chirugien et hataalii navajo. Née dans le clan de l'Ours - la filiation chez les navajo se fait par la lignée des femmes - c'est sa grand-mère qui l'initie très jeune au travail de chamane. Elle poursuit une brillante carrière et participe à des travaux en physiologie du cerveau à l'Université du Nouveau Mexique.
Pour elle, la notion de hozho et la science se rejoignent : un virus qui attaque les fonctions corporelles, c'est un déséquilibre. Devenue chirugien et exerçant à Gallup, au coeur du pays navajo, elle tente de faire le lien entre la médecine traditionnelle navajo et la médecine scientifique.

Dans de nombreux endroits du monde, lorqu'une personne est malade, on lui offre un chant pour guérir. En Afrique c'est une pratique courante. Evidemment, le pouvoir du chant ne réside pas dans ce qui peut être quantifié et attesté par la science. Mais le docteur Alvord a constaté que les patients qui bénéficiaient de la présence d'un homme-mdédecine à leurs cotés guérissaient mieux, ou du moins, avaient une autre approche de la maladie. Travaillant auprès de cancéreux, elle note que les soins prodigués par les chanteurs navajo agissent au niveau psychique et intuitif. Les patients apprennent alors à combattre mentalement leur mal, ce qui est un concept très navajo.

L'homme-médecine navajo n'isole pas le mal de l'individu. Il est tout à fait capable de discerner le dysfonctionnement d'un organe mais il considérera l'ensemble de la personne , son corps, son esprit, son âme, à l'instar de la médecine chinoise. Si, lucidement il laissera sa place aux chirurgiens pour soigner l'organe malade, il va s'attacher à restaurer l'équilibre des énergies internes. Il est fort probable que la notion de "chakras" utilisée dans les médecines indoues se retrouve dans les pratiques des navajos.

Le Docteur Alvord a favorisé dans son service de chirurgie l'interaction entre l'équipe médicale et une équipe de chanteurs navajos. Pionnière en ce domaine, d'autres hopitaux américains ont fait appel à une part de médecine "non officielle". Parce que les résultats sont probants.


La Voies de la Beauté
Les hommes-medecine navajo recoivent une initiation très jeune. Ils doivent apprendre à maitriser la Voie de la Bénédiction et son opposée, la Voix de l'Ennemi.
Une cérémonie importante est celle de la kinaalda, liée à la Voie de la Beauté. Elle est destinées aux jeunes filles, pour les accompagner à l'époque de la puberté, "les rendre plus fortes, indépendantes d'esprit" dit le chanteur Sam Begay. La cérémonie dure une journée, et permet à la jeune fille d'aborder son nouveau statut de femme avec confiance. Société matrilinéaire, la femme a une place privilégiée au sein du peuple navajo. Un navajo appartient au clan de sa mère, étant seulement "né pour" celui de son père.

La voie de l'Ennemi ne peut se pratiquer hors des frontières de la Nation navajo, pendant l'été. Actuellement, elle est prodiguée aux soldats revenant d'Irak. "Si votre esprit à reçu l'ordre de tuer, il est imprégné de cet ordre, et il faut l'extraire" explique le Docteur Alvord. Dans cette voie, 2 jeunes femmes Bispali et Glispah sa soeur cadette sont données en butin aux vainqueurs d'une bataille, deux vieillards capables de prendre l'apparence de la jeunesse et de la beauté. Les deux jeunes filles vont s'enfuir : Bispali à l'ouest deviendra l'héroïne de la voie de la Montagne et Glispah à l'Est, celle de la voie de la Beauté.

Nommée aussi voie du serpent, la voie de la Beauté conte les aventures de Glispah au pays souterrain du peuple Serpent. Elle va apprendre à contrôler les forces de la fécondité, à la suite de multiples aventures. Mariée à l'Homme Serpent, elle reviendra sur terre pour enseigner aux hommes la voie de la Beauté, puis retournera vivre parmi le peuple serpent. Elle règne sur les nuages, la pluie, la végétation.