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24 févr. 2010

Les valeurs en dessin


Un monde en noir et blanc
« Dessinateur, juge parmi les lumières, lesquelles et combien d’entre elles présentent le plus fort degré de clarté. Et de même, combien d’ombres et lesquelles sont les plus foncées, et de quelle façon elles se mélangent ». L. De Vinci.

Tout comme la ligne abstraite s’applique à des fins figuratives, une valeur permet de créer un motif réaliste. En elle-même la valeur est abstraite, c’est un ton ou plutôt une échelle de tons

La valeur n’est pas une couleur. C’est un degré dans la couleur, qui va donner son contenu émotionnel à l’œuvre et sa structure. Elle va permette de prolonger la ligne et donc de permettre la lisibilité de l’œuvre (sa ressemblance avec un élément réel si c’est une œuvre figurative ou sa cohérence interne en cas de dessin abstrait).

L’échelle des valeurs

De Noir (9) à blanc (1)

Les tons sombres sont 9,8,7

Les tons moyens sont 6 – 5 - 4

Les tons clairs sont de 3 – 2 - 1

L’agencement des tons donne aussi une atmosphère à l’œuvre. Par comparaison on peut parler de dessin « de nuit », de « jour », d’aube etc.

Le dessin Aube
- réunit des valeurs claires de 1 à 4
- avec une focale plus sombre

par exemple, une plage au ciel laiteux, sable pâle et mer gris clair et des silhouettes vêtues de vêtements sombres. Le sujet est sombre sur un plan clair. Atmosphère de sérénité, d’espace et d’air.

Le dessin Midi
- réunit l’ensemble des valeurs de 1 à 9
par ex : plage inondée de soleil et ombres portées foncées.
- Atmosphère de clarté, de lumière mais impersonnalité.

Le dessin de nuit ou baroque
- correspond à l’agencement de valeurs du plus sombres

- doit être compensée par une focale plus claire

- c’est le principe du clair-obscur, ou d’une scène de nuit éclairée par des bougies. Le sujet est éclairé sur un arrière plan sombre.

- Donne une atmosphère de mystère, d’émotion forte

La hiérarchie de la composition

En matière de traits, de surfaces, de valeurs et de couleurs, l’artiste doit constamment exagérer, réduire et supprimer.

La hiérarchie visuelle permet de diriger le regard du spectateur et donne un ordre au dessin. Une fois les axes définis, l’artiste va répéter la ligne directrice pour créer un thème puis supprimer les axes inutiles. L’œil recherche une information principale.

Les tons guident l’œil, mais il faut les ordonner.

Quelques exemples d’organisation

- dégrader l’intensité du centre vers les bords. Les dégradés limitent les formes en les dissolvant et guident le regard vers le centre de l’image

- rassembler les ombres les plus foncées sur le pourtour de l’image (clair-obscur) pour valoriser le sujet

- interchanger continuellement les ombres et les lumières : arrière plan clair/chevelure sombre, zone éclairée du visage/zone d’ombre.

- Concentrer les valeurs les plus claires et les plus sombres sur le point central du dessin et le reste de l’image reste dans des demi-tons.

Unité visuelle des valeurs

Il faut toujours considérer la totalité du dessin et non les détails (qui comme le dit Ingres, ne sont que des petits espaces-temps). Le chef d’œuvre est fait d’un ensemble cohérent où chaque détail à sa place, et coordonne le général et le particulier.

Pour cela, il faut tout d’abord que le dessin soit solide, et que les grandes masses tonales soient simplifiées et placées. Plisser les yeux ou regarder le sujet dans un miroir dont la surface réfléchissante est noire, ou dans une chambre obscure ou à travers un verre dépoli permet de saisir l’ensemble et de lui donner une harmonie.