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26 févr. 2010
Pyrogravure - Un peu d'histoire
L'artiste n'a de responsabilité envers personne. Son rôle social est asocial. Sa seule responsabilité réside dans sa position face au travail qu'il accomplit. Georg Baselitz.
Graver le bois avec une pointe chauffée est lié à la découverte du fer par l'Homme. Dans beaucoup de cultures antiques, on retrouve cet art, destiné à décorer des objets rituels.
La plus vieille pyrogravure a été découverte à Nazca, au Pérou et date de 700 av JC. Elle représente des oiseaux gravés sur un vase.
Les fouilles archéologiques ont montré que les Romains pratiquaient cet art du feu. Parmi les plus belles pièces retrouvées, un caudex et des cornes employées pour boire.
En Europe, la pyrogravure quitte le statut d'artisanat pour rejoindre celui d'art au cours du Moyen Age.
Le graveur Albretc Durer s'y est adonné, tout comme les peintres Rembrandt et Brouwer qui s'en servaient pour décorer les lambris des tavernes... et payer ainsi leurs consommations.
En Grande Bretagne, elle vient compléter la marqueterie et sert de décorations sur les poutres de bâtiments datant de l'époque élisabéthaine. Des pyrograveurs professionnels étaient habilités par la Cour pour décorer - richement - meubles ou portes. A l'époque victorienne, l'art se démocratise et touche le grand public. Mais ce n'est pas un art facile : les pointes de fer étaient chauffées dans du charbon incandescent. Plus tard il fut mis au point une machine chauffant les pointes au benzène permettant de maintenir une température constante.
En France, elle est peu connue et peu utilisée. On sait que Victor Hugo s'y est adonné, plus près de nous, Picasso qui a toujours voulu expérimenter toutes les techniques.
Les premières machines électriques sont apparues au 20ème siècle. Dérivées du fer à souder, elles ne permettaient pas de longues séances de travail. Il a fallu attendre 1970 pour que soient commercialisés les pyrograveurs professionnels qui permettent un contrôle de la température et une précision incomparable dans le travail. Avec ces nouveaux appareils, cet art, pourtant ancien, peut s'ouvrir sur de nouvelles pratiques artistiques.
Il est assez intéressant de constater que des artistes amérindiensn australiens ou africains l'utilisent aujourd'hui, pour fixer à jamais dans le bois les motifs et les codes graphiques ancestraux.