Wikipedia

Résultats de recherche

24 févr. 2010

Théorie de la couleur 1/3


Voici un petit rappel sur la théorie des couleurs et sur son emploi en arts.


Définition de la couleur

La couleur est la perception que nous avons des différentes longueurs d’onde qui constituent la lumière visible. Cet ensemble de longueurs d’onde, le spectre de la lumière, s'étend du violet (longueur d’onde = 400 nanomètres) au rouge (longueur d’onde = 700 nanomètres). Au-delà de ces longueurs d’onde, la lumière devient invisible et on entre dans le domaine de l’ultraviolet (rayons responsables du bronzage) et dans l’infrarouge ou rayonnement calorique.


Evolution de la couleur et des théories de la couleur
C'est Aristote qui le premier définit la couleur en art. Dans l'antiquité toutefois, la lumière est prépondérante, et ce que nous nommons aujourd'hui valeur (hauteur de tons) était utilisé pour qualifier une couleur. Aristote distingue les couleurs claires (proche de blancs) et les couleurs sombres (proches du noir). N'oublions pas qu'à cette époque, les pigments étaient naturels et les palettes assez restreintes par rapport aux centaines de nuances disponibles aujourd'hui.

Au Moyen-âge, la notion d'ombre et de lumière continue à prévaloir, avec la connotation religieuse du
lux (la lumière divine) et du lumen (la couleur matérielle). Les couleurs dérivent du blanc (le jaune est un blanc lumineux) ou du noir (le bleu est un noir peu fonçé). Les pigments fabriqués à cette époque donnent des rouges éclatants, et des bleus assez profonds. Il y a peu de nuance de vert.
La palette de l'artiste du Moyen Age se compose de lux clara (blanc), Galbinus (jaune clair), Ambra (jaune d'or), rubeus (rouges), viola (violet), blavus (bleus) et de lux obscura (noir).
Les pigments étant peu stables, certaines peintures du Moyen-Age ont des tons passés qu'il n'est pas toujours facile à restaurer.

Il faut attendre la renaissance pour voir apparaître les premières théories de la couleur. Certes, les peintres savent mélanger et fabriquer leurs couleurs. Mais les couleurs ne sont pas catégorisées. Léonard de Vinci classe cependant certaines couleurs comme primaire, car elles ne peuvent être obtenues par aucun mélange.


Au 17ème siècle, Newton présente le cercle chromatique. Il décompose la lumière et démontre qu'elle se découpe en rayons multicolores avant de redevenir blanche. La notion de lumière est remplacée par celle de teinte. Newton propose un premier spectre des couleurs (il en trouve 7, qu'il voulait faire correspondre aux 7 notes de la gamme musicale).
Avec cette découverte, la notion de teinte est valorisée, et les peintres commencent à s'intéresser à la couleur, non pas comme illustration d'une réalité, mais comme un élément, un moyen pictural.

En 1807, Thomas Young découvre les couleurs RVB. Seules 3 couleurs peuvent décomposer la lumière, le rouge, le bleu et le vert. Youg pense que l'oeil humain utilise 3 capteurs, rouge, vert, bleu pour recomposer toute la palette des couleurs. La physique moderne viendra vérifier cette hypothèse, en découvrant les 3 types de cônes sensible à ces couleurs sur la rétine.


Le premier traité de la couleur a été écrit en 1720 par Johann Wolfgang von Goethe. Dans son traité des couleurs publié en 1808, il oppose les couleurs. Goethe ne se situe pas dans une logique physique mais dans une conception artistique.

Ainsi il oppose les couleurs 2 à 2 : le rouge s'oppose au vert, le blanc au noir, le jaune au bleu. Goethe se base sur le contraste naturel entre clair et foncé, et sur le rapport mutuel des couleurs. Ainsi le jaune figure la lumière, et le bleu l'ombre.
Goethe classifie aussi les couleurs selon des critères de chaud et froid, ce qui est fondamental aujourd'hui dans tout apprentissage de la peinture. Même si il les décrit de façon lyrique, ses théories ont influencé de nombreux peintres du 18ième siècle.


Un peu de technique
Primaire, secondaire
Il existe en peinture 3 couleurs de base, dites primaires
- le cyan (bleu)
- le magenta (rouge)
- le jaune
A partir de ces 3 couleurs on peut fabriquer toutes les couleurs possibles.

En théorie, les couleurs complémentaires sont le mélange de 2 couleurs primaires :
- le rouge et le jaune donnent l'orange qui s'oppose au bleu
- le rouge et le bleu donnent le violet qui s'oppose au jaune
- le jaune et le bleu donnent le vert qui s'oppose au rouge.
On les nommes aussi couleurs secondaires.
Les couleurs dites tertiaires sont le mélange de 3 couleurs : ainsi les couleurs terre, mélange de vert et de rouge, ou d'orange et de bleu.

Par phénomène optique, les couleurs s'opposent ou se complétent 2 à 2. L'orange est complémentaire du bleu, le violet complémentaire du jaune, le vert complémentaire du rouge. Cela permet des constrastes forts ou subtils selon les nuances utilisées, et permettre au peintre de mieux illustrer son sujet.