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26 févr. 2010

Weston, le renouveau de la photo 2/2




L’art doit avoir une qualité vivante qui le relie aux besoins du présent et aux espoirs du futur, et ouvrir de nouvelles voies à ceux qui sont prêts à voyager, à ceux qui sont prêts mais qui ont besoin d’un choc révélateur.

En 1926, après 3 années passées au Mexique, Weston s’installe en Californie du sud. De plus en plus attiré par les formes de la nature, il photographie des fruits et légumes, puis aux coquillages. Il agrandit leurs dimensions, pour révéler leur structure, et leur complexité. Poivrons sensuels, coquillages mystérieux, Weston rencontre un grand succès avec cette série.

« J’ai crée ses images avec une vision purement esthétique et formelle », écrit-il en réaction à l’étonnement de ses amis.

Le retour en Californie n’est pas si facile. Weston a des soucis financiers, et il se sent déprimé. Toute fois, il photographie le désert – ses premiers paysages – et y voit là des possibilités créatives nouvelles. « On pourrait prendre des milliers de négatifs et rester des semaines sans en épuiser toutes les possibilités ».


Petit à petit Weston constitue un cercle de collectionneurs. En 1929, il s’installe à Carmel, et explore les paysages spectaculaires de l’Ouest américain, tout en continuant à photographier des natures mortes. Sa situation financière s’améliore, et il expose pour la première fois à New-York en 1930. A cette occasion, il remplace le papier au platine et au palladium pour du papier brillant. L’exposition est un succès et Weston enchaîne sur d’autres expositions. Il publie également un premier livre de photographies en 1930 «The Art of Edward Weston ».

« Je ne désire aucune émotion au second degré due à des papiers, des couleurs ou des surfaces recherchées. Seuls, le rythme, la forme et la perfection du détail sont à considérer »


Weston se tourne de plus en plus vers le paysage. Il photographiera la Californie et de nombreux sites américains. Alors que les autres photographes explorent l’américan way of life, Weston suggère que les paysages influent l’homme et son caractère.

Pour l’exposition Film und photo, organisée à Stuggart en 1930, Weston envoie des clichés de paysages californiens.


Weston a su sortir la photographie de son rôle d’amateurisme pour l’élever au rang d’art. Il va rechercher la forme, la ligne à travers le corps humain, les dunes, les coquillages ou les légumes, flirtant avec l’abstraction, mais toujours avec une sensualité.

Weston a été l’un des premiers à s’intéresser aux paysages, dont il ne cherche pas à reproduire fidèlement le spectacle, mais à en donner une vision poétique.

« Je ne place pas l’artiste sur un piédestal comme un petit dieu. Il est seulement l’interprète de l’inexprimable ».

Bibliographie

Edward Weston : formes de la passion de Terence Pitts, Le Seuil, d'où sont extraites les citations de son autobiographie, introuvable car pas rééditée.

La Californie, non empêtrée dans les traditions, moins liées par les conventions, plus ouverte, libre, jeune physiquement et spirituellement, offre un terreau encore vierge d’où sortiront un nouveau sentiment de la vie et de nouvelles manifestations de celle-ci, écrit-il dans le catalogue de l’exposition.

En 1933, après plusieurs liaisons, il rencontre Charis Wilson qu’il épousera en 1938. Elle n’est pas photographe mais elle lui sert de modèle pour ses nus et écrit les textes qui accompagnent les photographies de Weston.

Weston affine son travail sur ses thèmes favoris, paysages, natures mortes, nus. Il recherche les compositions les plus subtiles, les jeux d’ombres et de lumières forment des lignes complexes. Au hasard de ses voyages, il photographie aussi des sujets que personne n’aborde en photographie : des ruines, un morceau de bois aux formes arrondies, un gant jeté par un ouvrier ou le cadavre d’un clochard.

En 1946, une grande rétrospective est organisée au MOMA de New-York. Il se sépare aussi, douloureusement, de Charis, et photographie de moins en moins. En 1947, on diagnostique la maladie de Parkinson, qui ne rend toute création difficile. Weston s’essaye à la couleur mais la maladie l’empêche de continuer son travail. Il meurt le 1er janvier 1958.