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26 févr. 2010

Weston, le renouveau de la photo 1/2


Je n’essaye plus de m’exprimer pour imposer ma personnalité à la nature, mais je tente de m’identifier à elle, de voir ou savoir les choses telles qu’elles sont, leur essence même, afin que ce que j’enregistre ne soir pas une interprétation - mon idée de ce que la nature devrait être – mais une révélation, une ouverture dans un écran de fumée.


Edward Weston est photographe américain le plus novateur et le plus influent du 20ième siècle.

Né un 24 mars 1886 dans la banlieue de Chicago, il reçoit son premier appareil photo en 1902. Très vite passionné par la photographie, il s’installe en Californie et travaille chez plusieurs photographes professionnels.

Après son mariage, en 1909, il ouvre son premier studio de portraitiste, à Tropico (banlieue de Los Angeles). Weston renouvelle l’art du portrait en demandant à ses modèles de prendre des poses naturelles.

Pour Weston, la photographie permet de saisir un instant précis, un sourire ou un jeu de lumière sur un visage, mais aussi de véhiculer des impressions et des émotions. Reconnu comme photographe professionnel, il anime des clubs locaux, et envoie des tirages dans des concours internationaux. Il remporte des prix et se fait apprécier par le public. Ses photos son publiées dans les revues spécialisées. En 1921, Weston est passé maître du portrait.

Dans les années 20, Los Angeles est une ville provinciale, bien éloignée de New-York, la capitale artistique des Etats Unis. Mais Weston regroupe des artistes, musiciens, peintres, comédies et multiplie les échanges culturels. Sa rencontre avec Margaret Mather, une photographe au passé lourd lui fait connaître la vie de bohème et les bas-fonds de la ville des Anges.

En 1922, Weston entreprend un voyage à New-York, où il se lie avec des intellectuels, puis dans l’Ohio chez sa sœur. Les photos qu’il prend des aciéries Armco Steel représentent un tournant dans sa carrière. Le sujet industriel est à la mode, l’Amérique se modernise, les gratte-ciel s’élèvent dans le ciel, ne laissant pas les artistes indifférents à cette ère moderne. Grâce à ce sujet, Weston va rechercher la géométrie dans ses compositions. Il s’appuie sur les verticales des bâtiments, sur les horizontales des tuyaux, et entraîne la photographie vers une forme d’abstraction.

Sa rencontre avec Alfred Stieglitz, considéré comme le maître de la photographie américaine, va le stimuler et l’encourager. Si Stieglitz est exigeant, il est convaincu que l’art peut constituer la base de l’être. « Il m’a rendu confiant et plus sur de moi, écrit Weston dans son journal, et il m’a donné une compréhension plus fine de mon médium ».


En 1923, Weston part pour le Mexique en compagnie de sa compagne Tina Modotti. Alors que les artistes américains se rendent en Europe pour compléter leur expérience, Weston prend le chemin de Mexico, en plein essor artistique. Weston expose et conquiert le public. Très vite, il rejoint les artistes mexicains, Diego Riviera, Rafael Sala et autres, dans un milieu cultivé et politisé. Mais Weston reste en retrait des bouleversements politiques. Il est fasciné par ce pays qu’il décrit comme « un brillant chatoiement de contrastes extrêmes, vital, intense, noir et blanc, jamais gris ».

Weston ouvre un studio de photos à Mexico, et vit grâce aux portraits qu’il réalise pour ses compatriotes américains ou pour ses amis. Il s’intéresse aussi au nu.

Weston ne fait pas poser son modèle, mais le fait danser, pour capter la fluidité des lignes, et créer de nouvelles formes. Ce n’est pas le corps ou le visage humain qu’il cherche à graver sur la pellicule mais une réponse formelle aux mouvements du modèle, une réinvention de la forme. Ce n’est plus une démarche de photographe mais une démarche d’artiste.

« Essayer d’enregistrer chaque mouvement, chaque expression… tout dépend de la clarté de ma vision, de mon intuition à cet instant important qui, si il est perdu, ne se répétera jamais.

C’est aussi durant cette période mexicaine que Weston met en scène les objets de l’artisanat mexicain. Weston cherche à les photographier ave simplicité et économie de moyens pour faire écho à la façon dont ils ont été fabriqués. Si il admire les artisans, Weston a la dent dure contre les photographes célèbres comme Man Ray ou Moholy Nagy, ils les trouve trop maniérés.

En 1926, Weston quitte le Mexique pour revenir en Californie. La jeune femme, également photographe, vole de ses propres ailes, mais Weston gardera un contact amical et artistique avec celle qui fut son élève et son modèle.