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4 mars 2017

Ayurvéda

L’Ayurvéda, ou médecine ayurvédique, est une science thérapeutique sacrée très complète et cohérente utilisée depuis plus de 5000 ans, principalement en Inde. C’est également une philosophie et un art de vivre. En langue sanskrit, « ayur » signifie « vie » et « veda » signifie « science ou connaissance ».
A l’origine, ce sont les Grands Sages de l’Himalaya, qui, par l’observation de la nature et de son environnement, ont découvert le principe des cinq états de la matière ou cinq éléments fondamentaux dont découle le concept des 3 doshas : Vâta, Pitta et Kapha.
Comme les empreintes des doigts de la main, la proportion des Doshas dans la constitution de chacun et les qualités qui en découlent sont uniques chez chaque individu. L’état des doshas d’un homme et d’une femme au moment de la conception est à l’origine de la constitution de l'enfant.
Transmise au départ à l’oral de génération en génération, la tradition védique a ensuite été retracée dans des textes en langue sanskrit, nommés Védas.

L’Ayurvéda et L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) : 

Selon l’OMS, l’Ayurvéda est reconnue comme « une médecine traditionnelle incluant différentes pratiques, approches, connaissances et croyances en matière de santé, utilisant des médicaments à base de plantes, d’animaux et/ou de minéraux, des thérapies spirituelles, des exercices et techniques  manuelles, appliqués seuls ou en combinaison, dans le but de maintenir le bien-être ainsi que de traiter, diagnostiquer ou prévenir la maladie. »



Les 5 éléments nécessaires à la vie

Les 5 éléments, issus des trois principales forces créatives de l’âme, de l’esprit et du corps correspondent aux 5 états de la matière. Ces formes basiques de l’énergie universelle correspondent aux principes de vie et sont toujours en évolution. 

L'ether : correspond à l'essence du fruit, et aux espaces vides : bouche, nez, système digestif et respiratoire, thorax, alvéoles, tissus. Il symbolise l'ouie et la parole. Son organe moteur est les cordes vocales, la bouche.

L'air : Etat gazeux de la matière. Il correspond aux feuilles de la plante et aux mouvements : pulsations cardiaques, respirations, système nerveux. Il régit le toucher, la peau. Son organe moteur est la main, il symbolise la préhension.

Le feu : Etat rayonnant de la matière. Il correspond aux fleurs. Il agit sur les enzymes et combinaison d'atomes : énergie, implusions nerveuses, sentiments, pensées. Son sens est la vue, son organe l'oeil, mais aussi le pied qui correspond à la marche, le mouvement.

L'eau : Etat liquide de la matière. Elle correspond à la sève, tiges, branches de la plante. Primordiale à la vie, elle régit le sang, les sécrétions, les cellules. Son organe est la langue, les organes génitaux, son sens, le goût.

La terre : Etat solide de la matière. Elle correspond à la racine de la plante. Elle régit le squelette, la stabilité, os, dents, muscles. Son sens est l'odeur, son organe le nez et l'anus. Elle régit les excrétions.

 

Les 3 énergies fondamentales, Vata - Pitta - Kapha

 Chaque être humain est composé des 5 éléments mais en proportions différentes. Ce sont, selon l'Ayurvéda, ces proportions qui définissent notre nature profonde. Ils se combinent pour former les 3 doshas qui agissent sur notre physique, notre mental et notre coeur. Chaque dosha est concentré sur une partie de l'organisme, nommé siège. Les doshas ne sont pas statiques mais en changements constants, et varient tout au long de la vie, selon nos choix, notre environnement, nos activités, notre moral.

Il existe 7 types de constitutions précis : vata, pitta, kapha, vata/kapha, Pitta/kapha et vata/pitta/kapha. Connaitre son dosha et son type permet d'ajuster son alimentation, et ses comportements pour équilibrer les doshas.

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VATA - air et éther
- mobilité, mouvement, il agit sur la force de vie.
- il régit le métabolisme, et l'esprit : respiration, rythme cadiaque, fonctions nerveuses, circulation du sang et de l'oxygène, tranformation énergétique des tissus vitaux.
- il est responsable des émotions, sensations et pensées (joie, anxiété, peur, douleur) et apporte enthousiasme et vitalité.
- Le type Vata aura plutôt une peau sèche, il sera svelte, prendra ou perdra difficilement du poids. Nerveux, anxieux, sensible, ce touche à tout très créatif a besoin de créer pour se sentir vivre. Généreux et joyeux, il est libre penseur. Mais le quotidien peut le submerger totalement. Il vit aussi dans l'imaginaire, la réalité l'ennuie. Attaché à sa liberté, il n'aimera pas forcément s'engager, il donne difficilement sa confiance.
- facteurs aggravant vata : le froid prolongé et les variations excessives de température, les changements de saison (notamment l'arrivée de l'automne), le manque de sommeil et les couchers tardifs, les soucis, la peur de l'inconnu, le trop de fatigue, de stimulations.
- Vata pêche par excès de "trop". Il tend vers l'irrégulier, le léger ou l'extrême.

PITTA - Feu et Eau
- Désigne la bile, chaleur et transformation de la chaleur, force qui régit l’énergie physique et les transformations à l’intérieur du corps et de l’esprit, sa puissance apparaît dans les yeux et au niveau de l’éclat de la peau.
- Action sur le métabolisme et les sécrétions, la digestion, l’absorption et l’assimilation des aliments mais aussi des expériences mentales, des émotions, activation de l’intellect, joie et confiance, crée la sensation de soif et de faim, équilibre la température du corps, accentue la vision.
- sensible, de corpulence moyenne, il est colérique, irritable, hypersensible, facilement vexé, autoritaire, orgueilleux, jaloux, possessif, actif, très intelligent, intellectuel, esprit vif, rigoureux, tendance aux extrémismes, ambitieux, cherche la renommée, la réussite professionnelle, manque de confiance en lui, grand affectif, aime ou déteste et peut changer d’avis du jour au lendemain, aime pouvoir tout maîtriser sinon facilement déstabilisé, soif de connaissance et de bonheur, doté d’une certaine sagesse, compréhension et humilité.
- Sa situation dans le corps est en premier, dans l’intestin grêle, puis, l’estomac, la sueur, les glandes sébacées, le sang, la lymphe et les yeux.
- la peau est sensible, la corpulence moyenne. Le type Pitta est colérique, facilement vexé, jalous, possessif, avec un esprit vif et rigoureux. Ambitieux, il cherche la réussite. Grand affectif, il peut aussi changer d'avis facilement
- facteurs agravant Pitta : chaleur, nourritures trop riches et salées, alcool, peur de l'échec et travail intellectuel trop intensif.
- Pitta tend vers l'excessif, il se brûle, se consume.

Kapha - Terre et eau
- Désigne le flegme, soutient l’énergie du cœur et des poumons, c’est la puissance stabilisatrice de l’organisme, la charpente du corps, activant la force immunitaire. Assure la stabilité entre le corps, l’esprit et l’âme et l’endurance physique et psychologique.
- Relie les éléments constituant notre organisme entre eux, lubrifie les articulations, humidifie la peau et la rate, veille sur les muqueuses, apporte la vitalité aux tissus vitaux, responsable de la croissance du corps, du système immunitaire, de la résistance aux maladies, des sentiments (amour, pardon, générosité, courage, attachement, envie, avarice, compassion, pardon, loyauté, patience), apporte rondeur et douceur au corps et à l’esprit. Protège l’organisme et régule les deux autres forces, il agit sur la longévité des cellules et le sommeil, il stimule la mémoire.
- Le site de Kapha est premièrement, dans la poitrine, puis, dans la gorge, la tête, le nez, l’estomac, le pancréas, les cotes, la lymphe, le tissu adipeux.
- la peau est souvent grasse. Il est rond, fort, tendance à la surcharge pondérale (Kapha dilaté) ; plutôt anguleux et sec, tendance à la maigreur, voûté (Kapha rétracté)
-  Egocentrique (Kapha rétracté), craint l’abandon, très effacé, envieux, très possessif (Kapha dilaté) beaucoup de barrages dus à une grande protection pendant l’enfance, s’épanouit dans l’attention, le soutien, la compassion, la tendresse, l’amour, besoin d’être consolé, capable d’accomplissement car il est patient mais lent, intellect stable et fiable, excellente mémoire, Kapha dilaté peut se satisfaire facilement alors que Kapha rétracté est toujours insatisfait de tout.


- facteurs agravant Kapha : le froid, les courants d'air, le sommeil excessif, la sieste, le manque d'activité physique, l'excès de nourritures riches et abondantes, le doute et les émotions ressassées.
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Un peu d'histoire
Les origines de l’āyurveda remontent aux Vedas — à l'Atharva-Védas en particulier — hymnes sacrés de l'Inde. L'āyurveda est une branche de l'Atharva-Veda. Il est donc Upavéda, Veda subordonné. À l'origine, les principes de guérison exposés dans l'Atharva-Véda reposaient essentiellement sur le son ou la parole. Les hymnes étaient alors des moyens de guérison et leur simple récitation avait, selon le texte, le pouvoir de soigner toute chose. Les médicaments, tels qu'on les connaît aujourd'hui, n'étaient pas encore développés. Par la suite, deux traités médicaux, le Charaka Samhita et le Sushruta Samhita, sont venus détailler et "matérialiser" l'ayurveda. Dans les universités indiennes, les étudiants utilisent l'Astanga Hrdayam de Vagbhata, un résumé simplifié des deux premières compilations, surtout dans le sud de l'Inde8. Le Sushruta Samhita de Sushruta date au du Ier millénaire avant notre ère.

Médecine holistique, l'ayurvéda lie l'esprit et le mental. La Charaka Samhita, le traité de médecine de référence de l'ayurvdé évoque l'influence de l'esprit, des actions passées, des incarnations précédentes, sur le corps. Selon cette tradition, tout au long du cycle des réincarnations, l'être demeure. Le corps physique disparaît avec la mort mais la vie est perçue comme un continuum. Le karma affecte le corps subtil. Au cours des différentes vies, les actions de l’homme laissent dans son psychisme des saṃskāra (des traces ou empreintes), qui déterminent les tendances de chaque individu (vāsanā) qui s'expriment sous forme de désirs dans la vie présente. Pour l’ayurveda, l’esprit a quatre principales fonctions :
- Indriya Bhigraha qui correspond à l’intégration des fonctions sensorielles,
- Svasya Nigraha qui correspond au contrôle du moi,
- Uha qui correspond au raisonnement,
- Vicara qui correspond au jugement et à la délibération.


La circulation de l'énergie
C'est la bonne circulation de l'énergie dans le corps qui permet de rester en bonne santé. Cette circulation se fait via :
- Les tissus
Les tissus vitaux de l’organisme ou dhâtus* fondent la structure du corps tout en soutenant le mental, l’émotionnel et le physique. Ils sont au nombre de 7 :
- les fluides (plasma et lymphe)
- le sang (tissu sanguin et globules rouges)
- la chair/fibres nerveuses/tissus
- la graisse (tissu adipeux)
- les os
- la moelle (tissu nerveux)
- la semence (tissu reproducteur)
Ces tissus vitaux sont toujours actifs et ne cessent d’évoluer en effectuant un cycle qui leur est propre. Ce sont ces transformations fondamentales qui maintiennent le processus métabolique.

Les Canaux
L’Ayurvéda décrit un grand nombre de canaux circulatoires qui pénètrent dans le corps, y circulent et en ressortent :
Les canaux d’absorption de nutriments : Canal du Prâna : système respiratoire,Canal de l’eau : palais, pancréas, reins - Canal alimentaire : de l’œsophage au gros intestin - Les canaux de nutrition des tissus : un canal pour chacun des 7 types de tissus
Les canaux d’élimination : - Canal urinaire : reins et vessie - Canal des fécès : côlon et rectum - Canal de la sueur : graisse et follicules des cheveux
L’esprit est également considéré comme canal qui véhicule pensées, émotions, sentiments.

les déchets
Trois types de déchets principaux sont expulsés du corps : l’urine, la sueur et les selles. Ces substances sont importantes pour avoir un organisme sain et équilibré :
- Urine : équilibre interne de l’eau
- Sueur : conservation d’une peau humide et souplle
- Selles : soutien du corps et du côlon
Mais il en existe bien d’autres, comme ceux produits par le nez, les oreilles, la bouche, les yeux et la peau, mais également les paroles, pensées et émotions négatives….
Eliminer, ainsi que ne pas retenir ses envies naturelles, est vital pour le bon fonctionnement du corps !

Aussi dans l'ayurvéda, deux pratiques sont très importantes :
Agni : correspond au feu digestif qui gouverne le métabolisme : il contrôle la digestion, l’absorption et la transformation de la nourriture ingérée, que ce soit les aliments, les pensées, les émotions, l’air, le bruit ou les paroles… Agni est vital pour la santé quand ilest équilibré. Ainsi, nous ne pouvons avoir une belle peau et un corps sain sans une nourriture appropriée, qu’elle soit physique ou mentale. Pour bénéficier de la valeur nutritive des aliments et éviter les toxines, il est nécessaire que la digestion, l’absorption et l’élimination soient optimales

Prâna : L’oxygène inspiré est indispensable pour le cerveau et le corps. Régénérer l’air que l’on respire permet de purifier l'intérieur de son être. Cependant, il s’agit de le faire dans les meilleures conditions possibles. La bonne façon de respirer, naturelle chez le bébé, peut se réapprendre à l’aide d’exercices de respiration afin que cette dernière soit plus lente, longue et régulière.

Les chakras
Considérés comme les centres vitaux de la santé, les chakras sont des ouvertures psychiques actives  où l’énergie est sans cesse en mouvement, nourrissant ainsi l’organisme de la force vitale émise par la nature. Ils sont situés à des endroits du corps très innervés et très sensibles, autrement dit au niveau de nos plexus nerveux les plus importants.
Chacun d’entre eux correspond également à un niveau de conscience. Aucun n’est meilleur que l’autre, ils ont tous un rôle et forment un Tout cohérent.
Les chakras transportent les émotions, les pensées, les humeurs, ils sont les véhicules de la conscience et nous aident à appréhender le monde intérieur et extérieur. En cas de blocage ou de dysharmonie, il y a arrêt de la libre circulation de ce flux énergétique et le corps, l’esprit et l’âme sont alors perturbés.
Les chakras principaux sont au nombre de 7.

Premier chakra MULADHARA chakra racine 
- Il peut être ressenti à la base de la colonne vertébrale et possède une correspondance avec un point situé entre les deux pieds, dans le creux de la voute plantaire. Il s’ouvre vers le bas et est relié à l'élément terre. Il est notre point de liaison avec l'énergie tellurique.
- Dans le corps physique, les organes qui lui sont associés sont les parties les plus dures : les os, les ongles, les dents, ainsi que l’anus, le rectum, le gros intestin, la prostate, la structure cellulaire et les jambes.
La silhouette du corps est sous sa dépendance.
- Le premier chakra est en relation étroite avec les structures de base du corps physique.
- Sa couleur est le rouge.
- Les hormones qui lui sont associées sont l’adrénaline et la noradrénaline, le sens qui lui correspond est l’odorat. Emotionnellement, l’interaction se fait au niveau des sentiments peur et courage. Le corps physique constitue notre enveloppe la plus dense et permet la communication avec le monde matériel.
- Il est aussi le réceptacle de tout ce que nous avons élaboré à des niveaux plus abstraits, dans nos corps subtils. 

Il régit le corps vital :  Le corps vital est notre corps subtil le plus dense.
Il correspond à la partie inférieure de notre corps émotionnel. Nous pouvons le fortifier par la respiration, dans les endroits ou l’air est pur et riche en ions négatifs.
Sa répartition est déterminée par la perception que nous avons de notre corps physique Ce schéma se grave dans la zone du cerveau dont dépendent également la conception du moi, l'élaboration du caractère et le langage.
Les perturbations de ces fonctions peuvent être liées à une conscience altérée du corps physique. Le développement de la conscience du schéma corporel aide à les rééquilibrer.

 Second chakra - SWADHISTANA chakra du nombril
- Il est situé au milieu du ventre, sous le nombril. Il s’ouvre vers l’avant et est relié à l'élément eau. Sa couleur est l’orange. Il conditionne notre réserve d'énergie vitale.
Physiquement, ce centre agit sur le bassin, la vessie, le rein gauche, les organes génitaux et leurs sécrétions, le sang, la lymphe et les sucs gastriques.
- Il gouverne l’harmonie physiologique ainsi que les hormones et énergies sexuelles.
- Le sens qui lui est associé est le goût.
- Psychiquement, il permet d’entretenir la paix et la confiance en soi.
- Il constitue le lieu de résidence d'un personnage important: l'enfant intérieur.
- En travaillant sur ce centre, nous apprenons à devenir autonomes dans la gestion de notre énergie vitale, à vivre en paix avec nos émotions, en fonction de nos véritables désirs. Nous apprenons également à cultiver le recul en affinant notre ressenti extérieur.
Cette étape développe la qualité d’observateur et permet de comprendre le fonctionnement du corps émotionnel appelé aussi corps du désir.

CORPS EMOTIONNEL OU CORPS DU DESIR :
- C'est notre seconde enveloppe énergétique, celle qui nous envoie des impressions particulières, au contact des lieux, des objets ou des personnes que nous rencontrons.
- Expansion et rencontre de deux champs = attraction. Sentiments négatifs, ressentiment = fermeture, barrière. Nos émotions s'inscrivent en lui comme dans un miroir.
- L'enfant voit le monde à travers ce corps, qu'il construit grâce à ses expériences émotionnelles. Sa construction s'achève lors du passage à l'âge adulte.
Il reste cependant malléable tout au long de la vie.Sa configuration évolue en fonction de notre maturité émotionnelle.
- Le manque de conscience de soi, du fonctionnement émotionnel et de ses conséquences peut retenir l’attention à son niveau et induire une vision subjective du monde.
- Inversement, une conscience harmonieuse de cette partie de soi, permet l’accès au niveau d’intelligence émotionnelle nécessaire à l’utilisation constructive de la sphère mentale.

 Troisième chakra : MANIPURA -  chakra du plexus solaire.
- Il est relié à l'élément feu, à la couleur jaune, à la personnalité, à l'individualité.
- Sa correspondance physique se fait avec la cavité abdominale, le rein droit, l’estomac, le foie, la vésicule biliaire, le système nerveux, la peau, les yeux et le sens de la vision.
- Il nous permet par la visualisation, de diriger l'énergie vitale à travers notre corps, comme à l'extérieur de celui ci.
- Il intervient aussi dans la régulation thermique.
- Il contrôle la digestion des aliments comme celle de nos pensées.
- Il orchestre la redistribution de l'énergie aux autres centres, en fonction des schémas mentaux qu'impliquent nos croyances de l’instant. L'équilibrage de ce centre permet l’installation de la foi en soi.
- Sur le plan énergétique, il est relié au corps mental. Le travail proposé à ce niveau de conscience, nous entraîne à utiliser pleinement notre libre arbitre en rétablissant la sphère mentale dans ses véritables fonctions: au service de l’être.

LE CORPS MENTAL
- Le corps mental est étroitement dépendant de l’air. Sa nature est apparentée à celle du feu.
- Sa formation débute à la naissance, dés la première inspiration. Avant cela, l’enfant évolue dans le corps mental de sa mère.
- Il est constitué de toutes les pensées et croyances entretenues depuis le début de la vie.Son développement se fait par la concentration, le travail conscient du souffle, la culture de la clarté dans les pensées, les travaux d’élargissement de la conscience, l’entraînement de l’attention, la méditation...
- Le rôle du corps mental est de traduire en concepts mémorisables, les informations rapportées par la conscience des autres corps. Ceci, par association avec les données dont il dispose déjà.Les pensées qui déterminent nos expériences sont formulées et organisées à travers ce corps.
- Le corps mental est parfois appelé aussi corps astral inférieur ou émotionnel supérieur.

4ème chkara - ANAHATA chakra du coeur
- C'est le chakra du cœur, le domaine du soi, de l'être intérieur, de la femme intérieure.
Il se localise au milieu de la poitrine, au niveau du sternum.
- Il est lié au sens du toucher et à l'élément air.
- Physiquement, il correspond à la cage thoracique, à la circulation, aux bronches et aux alvéoles pulmonaires, aux mains. Il est associé au thymus et à ses sécrétions.
- Emotionnellement il concerne les polarités amour - tristesse.Il permet d'exprimer la joie.
- La couleur qui lui est attribuée est le vert.
- Lorsque l’amour s’écoule inconditionnellement à travers lui, son rayonnement est rose.La conscience de ce centre entraîne un afflux d'énergie cosmique, renouvelable à volonté. C'est notre source d'amour.
- Sa conscience détermine le degré d'estime de soi.
- L'amour est l'élément indispensable à la fixation de l'énergie vitale.L'attention que nous développons dans le chakra du coeur, détermine nos capacités d’expressions affectives et notre degré de conscience spirituelle. En utilisant le troisième centre, nous pouvons influencer la direction de l'énergie mais son action ne devient durable qu'en compagnie de l'amour. Toutes nos oeuvres demeurent éphémères sans cet élément, car il est le catalyseur permettant leur fixation.
- L'association des qualités des quatre premiers centres: courage, confiance, foi en soi et amour de soi, conduit à l'intégration consciente de l'esprit dans le corps. Par l'harmonisation des quatre éléments auxquels ils correspondent, nous favorisons l'union du corps et de l'esprit: l’individualisation.

CORPS ASTRAL
- Ce corps constitue un véhicule que la conscience peut empreinter pour recueillir des impressions particulières, émanant d’endroits ou le corps physique n’est pas.
- Il est apparenté à l’air. Il est comme un double échappant à la pesanteur terrestre, pouvant adopter n’importe quelle forme et traverser toute structure solide. Il se détache naturellement du corps physique, au moment de l’endormissement, mais ce fait reste inconscient pour beaucoup d’entre nous.
- Nous pouvons nous rendre compte de ce phénomène lorsque nous avons la sensation de nous réveiller et de pouvoir parfaitement contrôler notre corps alors que nous sommes en plein rêve.
- Il s’agit là d’une projection consciente involontaire. Nous pouvons projeter notre conscience dans ce corps consciemment et volontairement à partir du moment ou nous avons appris à nous désidentifier de l'image produite par le corps mental, et que notre amour pour nous même est devenu inconditionnel.

5ième chakra - VISHUDDA chakra de la gorge
- Il se situe au niveau de la gorge et est en correspondance avec le sens de l'ouie.
- Sa couleur est le bleu.
- Sa correspondance physique se fait avec la trachée, les poumons, l’oesophage, l’appareil vocal, le cou la nuque et les mâchoires.Il influence thyroïde et parathyroïde ainsi que la production de thyroxine.
- Emotionnellement, il permet de dépasser le jugement pour accéder au discernement. Le chakra de la gorge est le lieu de résidence du parent intérieur.
- L'élément qui lui est associé est l'éther. Il constitue l'ouverture, le passage vers un plan de réalité, plus subtil. A ce niveau, il nous reste à effectuer une autre forme de détachement : avec nos croyances et habitudes ancestrales.Par notre éducation, nos études et nos expériences à un niveau de conscience ordinaire, nous avons accumulé un certain nombre de croyances concernant le monde réel. En fonction d'elles, nous jugeons de la réalité ou de la fiction de nos possibilités, et des évènements vécus.
- Pour découvrir les richesses du chakra de la gorge, il est préférable d'être prêt à sortir des sentiers battus. Le travail à ce niveau renforce la conscience de la vie intérieure, permet de reconnaître la valeur évolutive de toute expérience vécue, favorise le développement de l'ouie intérieure et permet de préciser la voix de l’être intérieur, développe les facultés de communication, d'expression et la créativité, aide à se libérer du conditionnement moral pour définir une éthique personnelle.
- Ce chakra tend à l’harmonie chez ceux qui utilisent leur créativité pour concrétiser les facettes d'une réalité qu'ils pressentent, au-delà de l'entendement commun.
Energétiquement, il correspond au corps causal ou éthérique, appelé aussi corps de béatitude.

CORPS CAUSAL OU CORPS ETHERIQUE
- Ce corps est notre canal d'ancrage dans une autre réalité. Le corps éthérique permet de vivre l’extase, besoin naturel de l’être humain.
- Il émane de l'univers, de l'origine de la manifestation.
- Il permet le passage de l'unité à la dualité et inversement.
- C’est au niveau du corps éthérique, que les formes pensées se projetent. L’éther est comme un écran tridimensionnel sur lequel se projète la réalité physique, un monde holographique, dans lequel la pensée prend forme. La mémorisation des expériences vécues par l’intermédiaire de ce corps, se fait plus facilement lorsque l’être est individualisé.Avant cela les perceptions à ce niveau restent floues. Elles sont censurées ou transformées par le mental.
- Cette censure est une protection. Elle évite que l’expérimentateur ne soit perturbé par cette autre conception du réel. Il arrive cependant que le mental accepte de nous traduire épisodiquement une forme de conscience liée à cette réalité, avant l’individualisation. Cette expérience mène souvent à la recherche d’une définition plus précise de soi.
Le corps causal correspond à la partie inférieure du corps éthérique et supérieure du corps astral

  6ième chakra - AJNA chakra frontal
- Il se situe au niveau du front, au sommet d'un triangle, dont la base est constituée par nos deux yeux.
- Son élément est le son intérieur.
- Sa correspondance physique se fait avec le cervelet, le nez, les sinus, le système optique, le système auditif et le visage.
- Au niveau émotionnel il nous mène de la cristallisation à la transparence.
- Sa couleur est l’indigo.
- Ce centre est rattaché à tous nos sens ainsi qu’aux perceptions extra sensorielles : intuitions se manifestant par les perceptions internes de nos sens. C'est notre poste de commande central, qui s'éclaire, lorsque nous acceptons le libre passage des énergies à travers nous.
- Il est relié au corps planétaire, appelé aussi corps Bouddhique. Au niveau de conscience qui lui correspond, nous pouvons à volonté utiliser les informations contenues dans l'inconscient collectif et aider ceux qui le souhaitent à retrouver leur chemin.
- C’est le chakra des clairvoyants. Sa transparence permet l'accès instantané à la conscience planétaire. Les vérités liées à ce plan sont conçues dans la perception de l’unité et dégagées du jugement. Nous pouvons en libérant la conscience de ce centre harmoniser notre itinéraire avec nos besoins évolutifs. Il est comme un grimoire ou tout est écrit, mais les informations qu’il contient peuvent se modifier à chaque instant en fonction des nouvelles ouvertures de conscience réalisées.
A ce niveau, nous réalisons que nous sommes tous liés, et que nos projections interfèrent avec celles de notre entourage dans la création du monde réel. Nous vivons notre réalité en fonction de ce que nous avons décidé de croire, mais également en fonction des croyances de notre entourage, concernant cette réalité.

CORPS ETHERIQUE PLANETAIRE OU BOUDDHIQUE
- Ce corps permet l’intégration de l’esprit dans la matière. Il est constitué d’une vibration sonore et offre à l’énergie un passage du subtil au solide, du rapide au lent. Vous pouvez imaginer ce corps comme un entonnoir, recueillant des gouttelettes correspondant à la condensation de l’esprit, et les entraînant à s’écouler dans la matière par un mouvement continu .
- Il permet à l’esprit d’investir la matière. La conscience de ce corps apporte la connaissance intuitive du chemin de vie dessiné par l’être intérieur. Ce chemin peut être transformé ou complété, en fonction de la constance de notre progression.Dans la conscience de ce corps, le temps n’éxiste pas, passé et futur sont réunis dans un même espace.
- Certains d’entre nous accèdent à travers lui à des visions prémonitoires qui trouvent leur utilité en ce qu’elles permettent à l’intéressé de savoir vers quoi il se dirige et d’adapter son attitude pour consolider ou éviter les évènements dessinés. 

7ième chkara - SAHASRARA ou  chakra couronne
- Le rayonnement de la couronne est l’expression de notre harmonie. Elle s’ouvre vers le haut.
- C’est le point où afflue l’énergie cosmique. Son élément est la lumière intérieure.
- Elle se situe au sommet de la tête et est associée au cerveau ainsi qu’à la boite crânienne. A ce niveau de conscience, nous sommes connectés à toute l'humanité.
- Sa couleur est le violet mais elle peut apparaître aussi en blanc ou en or.
- Elle agit sur la glande pinéale ou épiphyse. Cette glande a la taille d’un grain de blé et intervient dans la croissance et le développement génital. Après cela, elle se calcifie et son rôle semble devenir exclusivement spirituel.
- L’hormone qui lui est associée, la sérotonine agit contre le stress, augmente l’optimisme, accentue les sensations d’énergie et de force physique.
- Emotionnellement, elle concerne les polarités orgueil - harmonie, humilité. Elle est liée à tous nos sens et permet d’éprouver l’empathie qui est la faculté de percevoir l’état physique et émotionnel des personnes côtoyées.
- Energétiquement, elle correspond au corps spirituel ou universel. Le travail à ce niveau concerne la reconnaissance et l’intégration des différents niveaux de conscience. Le premier chakra, nous met en contact avec la pulsion de vie, et la couronne, avec la pulsion de mort.Sa pleine conscience libère de la roue des incarnations terrestres.
- La couronne permet à chacun d’accéder à la lumière.

CORPS SPIRITUEL OU UNIVERSEL
Il correspond à la partie supérieure du corps éthérique.
Il est à l’origine de l’expérimentation de la conscience sur tous les plans.


C’est l’esprit humain = Lumière = Amour = conscience...

Médecine rituelle du Mexique

Une alimentation variée
Les aztèques accordaient beaucoup d'importance à la préparation des repas. Les plantes étaient cultivées en terrasse ou en chinampas (jardins flottants).
Le mais : consommé en galettes (tortillas), en tamales (petits pains), en atoles (polenta), c'est une plante sacrée qui apporte acides aminés et glucides lents. Plusieurs déités le représentaient et il était considéré comme graine de vie, solaire. Le mais sauvage existe depuis 16 000 ans, sa culture depuis 7000 ans. Plusieurs variétés existaient, mais blanc, rouge, sombre. Les "cheveux" qui sortent de l'épi faisaient des tisanes diurétiques, une pâte de farine de mais était employée en cataplasme en cas de blessures. De la tige du maïs, les Aztèques extrayaient une liqueur servant de sucre.
- les frijoles ou haricots rouges apportent les protéines
- l'avocat, riches en vitamine A et B, mais aussi des courges et des plantes sauvages comestibles (quelites ou épinards, pissenlits), feuilles de nopal fournissaient les légumes, les fruits provenaient de certains cactus.
les piments : ou chilli était à la fois considéré comme épice et comme remède : digestif, fébrifuge, analgésique... Plus de 70 variétés de piments, des plus doux ou plus féroces qui étaient cuisinés en soupe, en sauce.
- Ces repas étaient améliorés pour les plus aisés des poissons et crustacés des lacs, par la chasse et par l'élevage de poules et dindes. Enfin les insectes (sauterelles grillées) étaient cuisinés...
-  le cacao ou xoco-alt était cultivé par les Mayas dès 600 ap JC. Mais le chocolat maya ou aztèque n'avait rien à voir avec nos chocolats chauds : c'était une boisson froide et amère obtenue à partir des fèves grillées et écrasées et mises à bouillir. Cannelle, piment, poivre parfumaient cette boisson. Les fèves de cacao étaient par ailleurs une monnaie d'échange, mais aussi un remède prescrit pour l'anémie, la faiblesse, ou la nervosité.
l'agave ou maguey ou metl pousse sur les hauts plateaux, (tout comme pour le cacao). De cette plante, les aztèques extrayaient le suc du coeur de la plante, pour en faire un liquide à la saveur sucrée. Les médecins prescrivaient une boisson à partir du sirop d'agave pour les femmes allaitantes, mais aussi les problèmes rénaux, les rhumatismes. Mais fermenté, ce sirop donne un alcool nommé pulque. Celui-ci pouvait aussi être prescrit, lors de rituels magiques.
Peyote

La conception de la médecine
Les aztèques avaient déterminés 3 centres vitaux :
- la tête, tonalli, d'où émane la fonction psychique rationnelle
- le coeur, teyolia, d'où surgissent les sentiments
- le foie, iyiotl, d'où émanent les passions.
Ces 3 centres doivent être en harmonie pour que la personne soit saine.

Classification des maladies
Toutefois, les médecins mexicains classifiaient aussi les maladies en deux types disctints
- maladies naturelles : physiques et organiques (blessure, rhume, indigestion)
- maladies surnaturelles : d'ordre psychologiques (peurs, angoisses, jalousie).
Les maladies les plus graves ou "inexpliquées" devaient être diagnostiquées par un curandero qui utilisaient des rituels de divination ou de magie. Ensuite, le malade était confié à des spécialistes

Les acteurs médicaux
- le ticitl : celui qui a la connaissance des plantes. C'est le guérisseur et l'apothicaire qui préparait les potions de plantes et prescrivait les bains de vapeurs
- le tlamantini ou homme sage possédait la connaissance des codex, et des livres sacrés
- le tonalpohualli ou magicien connaissait non seulement les usages des plantes, les codex et livres sacrés, mais qui pouvait lire le calendrier divinatoire et prédire l'avenir
- le teomiqueztani était une sorte d'ostéopate qui travaillait sur le corps physique
- le tettlacuilliani travaillait avec des pierres (litothérapeute)
- les zurujanos ou chirurgiens qui savaient opérer en cas de blessures graves, et soigner grâce à des onguents dont ils avaient le secret. Très réputés, ils étaient consultés non seulement par les aztèques, mais par d'autres peuples.
- enfin les aztèques avaient des sages femmes, des prêtres spécialisés dans l'interprétation des rêves et leur décryptage

Une large pharmacopée
- plus de 1200 plantes à usage médicinal, cette pharmacie puissante intéressa les conquérants qui envoyèrent leurs propres médecins apprendre auprès des shamanes.
- des plantes analgésiques : afin de soulager la douleur ou de pouvoir opérer, les aztèques avaient un grand nombre de plantes, dont l'aloliuqui ou nahuatl qui guérissait la syphillis et certaines tumeurs, la taloache (datura) utilisée contre la goutte ou les morsures de serpents venimeux, favoriser les accouchements.
le pericon ou yauthli est une herbacée aux fleurs jaunes riches en tanins et saponines, et utilisée comme dépuratif, astringent et "aspririne"
le peyote : ce petit cactus dont on tire la mescaline n'avait pas que des propriétés hallucinogènes, mais nourrissantes et stimulantes. Appliqué en cataplasme ou baume, il soulage les douleurs locales, en décoction il est tonifiant.
le tabac ou yelt n'était pas forcément fumé, mais mélangé dans des décoctions de plantes, comme stimulant, vermifuge doux, et anti-grippal. Les feuilles fraîches soignaient les maux de têtes, séchées et frottées contre les muscles comme tonifiant musculaire. Le tabac comme le peyote sont des plantes sacrées, offertes en offrande aux dieux
les champignons sacrés, de type psylocybe : réservés aux chamanes pour leur vision, rarement utilisés à titre de soin
enfin les minéraux dont le jade, l'agate, l'ambre, l'obsidienne, la malachite ou la selenite étaient utilisés pour soulager ou soigner.

Toutes ces plantes sont encore utilisées aujourd'hui par les indiens Huichols ou d'autres ethnies. Certaines font même l'objet de recherches poussées par les chercheurs occidentaux, afin d'isoler des actifs curatifs.

Dans les prochains chapitres, nous nous intéresseront à des médecines pratiquées aujourd'hui encore par d'autres ethnies mexicaine. Une bibliographie vous sera également donnée.

Voyage dans la Selva de Veracruz
Voici une région qui s'étend à  km autour de Vera Cruz, nommée Los Tuxtlas, et qui est verdoyante, donc riche en plantes diverses.

Dans cette grande biodiversité, notons la forêt humide de montagnes, le bosque mésofolio, les mangroves, le matorral xérofila composé de plantes et d'arbustes épineux et enfin la selva alta perrinifolia, ou la forêt toujours verte. C'est là que l'on trouve la plus grande diversité biologique : 1300 espèces de plantes différentes, 26 des 40 arbres endimiques des forêts tropicale comme le caoba, l'amate, le coralillo, 20 plantes à usage médicinal largement utilisées par les guérisseurs de la région. On recense aussi 561 espèces d'oiseaux, 128 espèces de mammifères, 500 espèces de papillons et 133 variétés de .......... libellules.

Cette biodiversité est menacée par la déforestation qui gagne du terrain et la fragmentation de la végétation d'origine, qui bouleverse le système et entraine la disparition de certaines espèces comme le jaguar, le tapir, ou l'aigle harpie. La création de la réserve de Las Tuxtlas de 122 ha, et l'implantation d'autres parcs nationaux protégés - sous l'impulsion des associations écologiques et la tutelle de l'Université Autonome de Mexico) visent à réduire le phénomène de déforestation, avec le soutien des populations locales, qui cherchent à préserver leurs modes de vie traditionnels.

statue olmèque

Les Olmèques
Cette région verdoyante et humide était considéré par les Aztèques comme le Tlalocan, le royaume des Dieux. Mais c'est aussi dans cette région qu'est née la grande civilisation de la Méso-Amérique, les Omèques. Cette civilsation a mystérieusement disparu, pour laisser la place aux Mayas puis aux Aztèques. Il reste toutes fois des têtes colossales sculptées dans le basalte, certaines pesant jusque 40 tonnes, dont on ignore la signification.

Le curanderismo
A la fois médecin, herboriste, psychologue ou devin, il soigne le corps et l'âme.
Il existe encore 500 curanderos reconnus et réputés dans la région de Los Tuxtlas, sans compter ceux qui exercent dans des villages reculés. La population préfère avoir recours à un curanderismo qu'à un médecin classique, pour des raisons de coût et aussi de confiance.
Après diagnostic de la maladie (à l'aide de la prise du pouls et de l'examen des yeux par exemple), les soins consistent en des massages avec des huiles aux plantes médicinales, des potions, mais aussi des chants et des prières. Les guérisseurs peuvent aussi être spécialisés et différenciés comme suit :

Le curandero ou guérisseur
Il soigne à l'aide de potions, de massages, de chants toutes les maladies, physiques ou psychiques.

Le brujo
est un curandero qui possède en plus de pouvoirs magiques. Il vit en général en ermite, et on le consulte pour s'attirer la chance. Très respectés, on les dit capables de jeter aussi bien des bons sorts que des mauvais

Le yerbero
c'est le grand spécialiste des plantes médicinales. Aujoud'hui, ils travaillent en relation avec des laboratoires pour fabriquer pommades ou microdoses des principes actifs de plantes. Mais ils fabriquent toujours eux-même les lotions curatives par macération des plantes dans de l'huile ou de l'alcool de canne. Sa formation dure au moins 5 ans.


Le huesero
C'est l'ostéopathe local. Il peut employer des méthodes modernes mais aussi anciennes en fabricant des cataplasmes de plantes ou de fruits (le mélange oignon/avocat/sel étant très efficace).

La patera
C'est l'accoucheuse qui s'occupe aussi des enfants dans le monde rural. Elle soigne à l'aide de potions, de bains de vapeurs ou de massage.

Le rezandero
Il communique avec les esprits et obtient ainsi des aides pour la guérison. Chants et prières, mais aussi offrandes accompagnent les cérémonies

Le sanador
Outre sa formation de curandero, il soigne aussi avec des pratiques proche du reiki (imposition des mains pour transmettre et faire circuler l'énergie dans le corps).


Le concept de la maladie
Comme ailleurs au Mexique, la notion de maladie est imprégnée de la philosophie aztèque.
Il y la maladie naturelle : fracture, rhume, et toutes affections physiques dont on connait la cause et le remède.
Et puis il y a la maladie surnaturelle ou maladies de l'esprit : le mal ojo (mauvais oeil), la peur, les frayeurs. Elles sont considérées comme graves parce qu'elles impliquent la "perte de l'âme" et il est alors nécessaire pour le guérisseur de rétablir l'harmonie, à l'aide de rituels précis où se mêlent l'usage des plantes, des objets magiques, des prières, des offrandes, des chants.

Le plus souvent, ces maladies sont soignées lors de cérémonies pouvant durer plusieurs jours.
Tout d'abord le chamane procédera à une purification du corps du malade, par un bain de vapeur ou des massages à l'aide de plantes odorantes comme le basilic, la rue, la sauge ou même des roses. Ensuite des prières et des offrandes ont lieu, ainsi que des purification au copal.

La place de la magie
De nombreux lieux sont réputés magiques dans la région de Los Tuxtlas, comme la montagne du Singe blanc. Les futurs curanderos doivent s'y rendre en pélerinage avec leur maître, souvent un parent ou grand-parent. Mais si un néophyte se sent "appelé" à travers des rêves ou des visions, il devra aussi y faire un pelerinage, accompagné d'un curandero.
Le volcan San Martin est aussi un pelerinage obligatoire, notamment pour y recueillir des herbes médicinales, tout comme la laguna Encantata, dont le lieu est tenu secret, et qui permet d'être initié aux rituels magiques

Les curanderos portent toujours amulettes ou talismans comme des fétiches en jais, ou en oeil de tigre. Les minéraux sont très importants dans le processus de guérison, le corail, l'ambre, sont particulièrement utilisés.
Parmi les plantes sacrées, le basilic, le romarin, et des plantes plus locales.
Enfin tout un tas de "grigris" de la médaille à la dent de jaguar en passant par la pièce de monnaie fait partie de l'attirail du curanderos. Les marchés spécialisés de Vera Cruz ou des autres villes de la région son très prisés, non seulement des curanderos, mais des profanes.
Les bougies sont allumées en permanence devant l'autel des guérisseurs. Selon leur couleur, elles auront un effet bien précis. Blanches, elles purifient - rouges, elles attirent l'amour - jaunes, la richesse - vertes elles protègent et portent chance - bleues, elles élèvent spirituellement - enfin noires elles jettent le mauvais oeil ou un sort.
La couleur rouge est particulièrement importante, elle protège des sorts. Porter un foulard rouge ou manger des aliments rouges (mais rouges, haricots, piments, tomates et poivrons) ou boire des infusions d'hibiscus est recommandé par les chamanes.

La classification chaud-froid
Très spécifique de la région de Vera-Cruz, la classification des maladies selon leur températures.
Ainsi les maladies froides seront soignées par des plantes dites chaudes comme ail, sauge soigneront les maladies comme les rhumatismes, l'arthrite. La fièvre est considérée comme une maladie froide dans la mesure où elle est la conséquence d'une maladie froide type rhume. On utilisera alors une plante froide comme la verveine mais on rajoutera une épice chaude comme le girofle ou la cannelle.

A l'inverse les maladies chaudes seront soignées par des plantes froides : l'hibiscus soignera une maladie urinaire, l'épazote une diarrhée,  l'aloé verra soigne les brûlures ou l'agua de Jamaica soulage la rougeole.
Cette classification, assez novatrice est pourtant assez logique quand on y songe, et rappelle nos remèdes de grands-mères.

Visite en pays huichol

Groupe ethnique proche des indiens tarahumaras, les huichols ont conservé leurs traditions en raison de leur isolement. Peu de routes traversent leur territoire, sur les hauts plateaux des sierras Nayarit et Jalisco.
Les colons se sont peu aventurés dans cette région hostile et les Huichols ont pu garder leur tradition, transmise oralement.
Aujourd'hui 44 000 huichols vivent en petits hameaux dispersés dans la montagne. Ils cultivent du maïs, des haricots et des calebasses. Plantes et fruits sauvages, ainsi que chasse au cerf viennent compléter une alimentation frugale. Mais depuis quelques décennies, les huichols vendent leur artisanat et les recherchés tableaux de laine nierikas.

Le pouvoir du maraakame
Dans chaque "rancheria" ou communauté, il y a au moins un chamane, nommé maraakame, qui détient non seulement un pouvoir politique mais surtout un pouvoir de guérisseur. Dans chaque hameau, le callihuey, sorte de temple, sert d'église, d'hopital et d'abri pour les objets rituels (masques, tambour, bâton de pluie, plumes sacrées).
Le maraakame est initié auprès d'un maître pendant une durée variant de 3 à 5 ans. Il devra alors maitriser tous les chants et rites des cérémonies, mais aussi les mythes et la connaissance des plantes médicinales.
Il est considéré comme l'intermédiaire entre les hommes et les divinités. A ce titre, il procédera aux bénédictions et baptèmes, aux funérailles.

Le rituel du Wirikuta
Le Wirikuta est le centre mystique de l'univers huichol. C'est la terre où pousse le hikuri, cactus sacré. Le lieu dit "El Lehunar"(Etat de San Luis Potosi) est considéré comme le centre mythique où le soleil est né, et chaque indien huichol devra y faire un pelerinage, sous l'égide du maraakame. Ce pelerinage comporte des périodes de jeune, des offrandes (flèches votives, bols en calebasse décorés de perles, tableaux de laine représentant la mythologie), prières. Ces offrandes seront réparties le long du parcours.
Il permettra de consacrer les apprentis maraakame, mais aussi d'apporter au profane bénédiction et protection.
Le rituel du Wirikuta permet aussi la récolte du hikuri, fruit d'un cactus, dont les effets sont proches du peyote.
Mais comme le peyote, l'hikuri ne se consomme pas n'importe comment, mais sous le contrôle des chamanes. La consommation d'hikuri permet une meilleure connaissance de soi et du monde et de communier avec la nature.
De ce pélerinage, les Huichols ramèneront non seulement des hikuris, mais aussi des plantes sacrées, herbes et graines qui serviront à établir les remèdes médicaux.

La médecine huichole est holistique, et vise aussi à rétablir la bonne circulation des énergies dans le corps des hommes et dans l'accord avec la nature. La vrai connaissance du chamane est aussi celle de "voir" et de "saisir le mouvement flottant du monde".

L'importance des cérémonies
Les chants et les danses, tout comme la chasse au cerf rituelle inclut l'ensemble de la communauté et parfois celles d'autres villages. Les chants ont un but thérapeutiques avant tout. Il faut guérir à la fois la Terre et les hommes et redonner de l'énergie à la terre, une vision du monde héritée des aztèques.
Des chants spécifiques sont adressés aux divinités pour la fertilité des sols, la venue de la pluie nécessaire pour les cultures.
De même la chasse n'est pas uniquement un acte de consommation, mais fait l'objet d'une cérémonie et d'offrandes. La chasse est en sorte régulée pour permettre la reproduction des cerfs sauvages et assurer l'avenir de la communauté.

La poésie huichole
Les chants huichols sont toujours empreints de poésie.
Voici l'un des chants expliquant la création du hikuri ou Teuta Matike.
Teuta Matike est né
l'arbre à musique est né
Le grand cerf le créa. Le grand sage le forma
Mais il n'avait pas d'âme. Pesant était son corps. Muet était son coeur
Alors le Très Haut envoya l'Oiseau magique
Et l'oiseau passa en chantant
Il entra dans la plante, devint sa sève, devient son coeur
Alors Teuta Matike chanta
Et l'arbre à musique vibra aux caresses du vent.

Voyage chez les indiens Tarahumaras
70 000 indiens tarahumaras (ou raramuris) vivent dans les montagnes de la Sierra Madre au sud-ouest de l'état de Chihuahua au Mexique. Région sauvage, difficilement accessible, terre chaude et aride des canyons, mais aussi froid des nuits en altitude, le territoire raramuri n'est pas facile.
Mais les tarahumaras se sont adaptés à leur environnement, en pratiquant des migrations saisonnières. Lors des dures périodes hivernales (-15° la nuit), ils se réfugient dans des grottes aménagées pour retourner au mois de mars vers les fermes.
Seuls les indiens vivant à proximité de grands villages sont soignés par la médecine occidentale. Mais pour la majorité des tarahumaras, les remèdes (caseros) sont fabriqués à partir des plantes locales, dont les recettes se transmettent de génération en génération. Les chamanes sont consultés en cas de maladie les plus graves.


La richesse des plantes médicinales
Plus de 50 plantes sont utilisées pour soigner les maux courants.
- les variétés de pins : les tisanes d'aiguilles de pin ou de sève sont utilisées pour soigner les rhumes, toux, bronchite
- les racines et les feuilles de la yerba del catarro soigne aussi la toux
- les tisanes de camomille sauvage ou de rue servent pour les indigestions et les maux d'estomacs
- les feuilles du corneton sont appliquées en cataplasme pour soigner les maux de tête
- contre les rhumatismes, des plantes sauvages sont utilisées
- et pour soigner les blessures l'écorce de tescalama ou de matarique sont utilisées.
Les plantes font l'objet de troc entre les différentes communautés tarahumaras.

Des plantes sauvages comestibles
- si l'alimentation est essentiellement composée de maïs, en bouillie, en tortilla ou en une sorte de popcorn, les tarahumaras récoltent des plantes sauvages mais comestibles, que les femmes revendent aussi sur les marchés. Variétés de pissenlit, d'amaranthe, figue de barbarie sont cuisinés dans des sauces pimentées, accompagnées de tortillas.
- les fruits sauvages sont aussi récoltés comme fruits de divers cactus ou de nopal.



Le chamanisme tarahumara
- un rôle politique
En tant que gardien des traditions les chamanes avait non seulement un rôle de guérisseur, mais aussi un rôle politique comme chefs de clan ou chefs de guerre contre les conquérants espagnols. Aujourd'hui, ils conservent un rôle important au sein de la communauté, afin de rester fidèles aux traditions et aux ancêtres.

- une mission religieuse
Le chaman procède aux cérémonies de protection de l'enfant lors de sa naissance, aux cérémonies funèbres. Il dirige tous les rites liés à la fertilité de la terre, à la pluie nécessaire. Danses et chants rituels accompagnent ces cérémonies.

- un rôle de médecin
Il doit non seulement établir un diagnostic de la maladie puis y remédier. Les rêves, la divination sont souvent utilisés. Le rôle de chamane se transmet héréditairement.
Les tarahumaras distinguent plusieurs catégories de chamanes, le guérisseur, le spécialiste des plantes médicinales et le chanteur.
Les chamanes les plus puissants sont respectés : ils sont capables de soigner toutes les maladies, mais aussi de jeter des sorts ou de les faire disparaitre.

Rituel de guérison
Le chamane appelé par une famille arrivera toujours avec son assistant. Il bénira une boisson préparée en son honneur, sorte de bière de maïs fermenté, le tesguïno. Puis il jettera quelques gouttes de ce liquide aux 4 points cardinaux pour s'assurer de la protection des esprits.
Il entrera ensuite en "transe" ou méditation ou rêverie pour diagnostiquer la maladie et administrera le remède approprié. Il pourra s'agir d'extraire la maladie par un petit tube de roseau enfoncé dans la partie malade, de prescrire un bain de vapeur (pierres chauffées et brindilles de cèdres).
Les cérémonies de guérison s'accompagnent de chants et danses.


Les rites curatifs
- La danse pour ne pas mourir
La danse est une forme de prière collective et de requête.
Les danses sont codées, et sont exécutées selon le rituel à accomplir : lors d'un décès pour aider l'âme à monter au ciel, pour féter une naissance, pour éloigner une épidémie. Les danses sont pratiquées par des membres d'une même famille, sous l'égide du chamane. Des offrandes sont faites aux divinités invoquées, et la famille qui reçoit ou demande la cérémonie se chargera de fournir l'alimentation (tortillas, bière).

- rituel du dutuburi
Il s'agit d'une cérémonie annuelle ou bi-annuelle ou selon la demande d'une famille, qui offrira en échange une chèvre ou une vache si elle est riche.
Cette cérémonie a pour but de purifier la communauté ou la famille et lui assurer protection. Elle dure une nuit : danses et chants rituels, puis offrandes et bénédiction par le chamane. Un breuvage composé de meke (sorte de sirop d'agave) est alors offert à chaque participant. Le rituel se termine par une purification à l'eau pure ou au copal (encens).
Les offrandes sont ensuite consommées ainsi que la bière locale.

- rituel de la tesguïnada
Moins solennelle et plus festive, cette cérémonie joue un rôle important dans la vie sociale. Il s'agit d'une fête familiale ou avec les voisins pour partager de la bière et des plats. Assez isolés dans leur quotidien, les tarahumaras peuvent ainsi se retrouver et s'amuser. C'est aussi lors de ces fêtes que se forment les couples.

- rituel du peyote
Nommé Hikuri ou curi qui veut dire ivresse dans la langue tarahumaras, ce petit cactus hallucinogène est considéré comme plante divine. Le peyote est consommé à fins curatives, et selon des indications très précises des chamanes. Plante puissante, stimulante, mais aussi hallucinogène.
Le rite a souvent lieu dans un endroit éloigné et secret, pour initiés et pour des soins importants, les tarahumaras pratiquant une médecine holistique. Le rituel dure une nuit en général. Les boutons de peyote sont broyés et mélangés à de l'eau pour former un liquide vert. Seul le chamane peut distribuer du liquide aux participants. Chants et offrandes se succèdent. Au lever du jour, le chamane bénit les participants, puis purifie le lieu avec du copal. Enfin les participants partagent un repas, le tonare (viande de chèvre cuite avec du maïs).
Pour les tarahumaras, le rituel du peyote est de loin le plus purificateur et le plus intense, mais il ne doit être pratiqué que sous l'égide du chamane et dans le respect des codes cérémoniels.
Le peyote n'est pas utilisé au quotidien. Une plante proche mais moins puissante, la bakanawa est utilisée comme antalgique et stimulant.

Le pays des Tarahumaras est plein de signes, de formes, d’effigies naturelles qui ne semblent point nés du hasard, comme si les dieux, qu’on sent partout ici, avaient voulu signifier leurs pouvoirs dans ces étranges signatures où c’est la figure de l’homme qui est de toutes parts pourchassée. [...]  quand tout un pays sur la pierre développe une philosophie parallèle à celle des hommes ; quand on sait que les premiers hommes utilisèrent un langage de signes et qu’on retrouve formidablement agrandie cette langue sur les rochers, certes, on ne peut plus penser que ce soit là un caprice, et que ce caprice ne signifie rien.
Extrait de « La montagne des signes » Antonin Artaud

Voici quelques articles pour vous faire partager les médecines utilisées au Mexique, des Aztèques à d'autres ethnies.
Il n'est pas question de vous donner des recettes, puisque nous ne trouverons pas en France les plantes utilisées, et encore moins les dosages.
Un panorama culturel pour tous ceux qui s'intéressent aux thérapies alternatives.

Médecine aztèque
Nous en avons une bonne connaissance, non seulement grâce aux récits des conquérants espagnols, mais aussi grâce au travail de décryptage des codex, écrits en nahuatl (langue aztèque composée de pictogrammes), et déchiffrés par le moine Bernardino de Sahagun de 1558 à 1577. Ce codex se nomme codex Florentinus. Plus de 40 traités de médecine complets, avec description des plantes, modes de diagnostic, usages thérapeuthiques (Codex Badianus de la Cruz, Codex Nuttal) ont également été traduits et 15 d'entre eux sont conservés à Paris, probablement des cadeaux des conquérants aux rois de l'époque.

Equilibre et Harmonie
On peut dire que les Aztèques pratiquaient une médecine holistique, fondée sur le bien-être, l'équilibre et l'harmonie. Un esprit sain dans un corps sain. Le mot santé n'existe pas dans la langue aztèque. On parle plutôt de "cuali ni etoc" (je vais bien). La maladie (cocolis) est considérée comme une rupture de l'harmonie et de l'équilibre, mais aussi un déséquilibre des 3 corps : physique, émotionnel, mental.

Les bains de vapeur ou temazcal
Aussi bien à titre préventif que curatif, les bains de vapeur étaient prescrit par les médecins. Ils étaient aussi recommandé pour les problèmes de peau, les rhumatismes, les problèmes nerveux.
Des petites huttes étaient construites en pierre ou en adobe, chauffées intérieurement et extérieurement. Le patient jetait de l'eau sur la paroi chauffée et se frottait le corps avec des herbes et brindilles. Une tisane de plantes curatives était ensuite administrée et le patient devait rester allongé. On retrouve cette tradition des bains de vapeur chez les Indiens Navajos en rituel de purification, mais aussi dans d'autres médecines.

Si elles le pouvaient, les femmes aztèques accouchaient dans les bains de vapeur, en présence d'une sage femme, et après avoir bu des décoctions ou tisanes favorisant le travail. L'enfant était béni par l'eau du bain de vapeur. Le shaman consultait ensuite l'almanach sacré pour déterminer le jour où l'enfant recevrait son nom, voire même changer la date de naissance si elle ne lui semblait pas favorable.
Les femmes les plus pauvres accouchaient dans l'eau des lacs et rivières.

Le temazcal était considéré comme un endroit sacré, où l'on trouvait une représentation de la déesse de la Nuit Yotalticitl. Des offrandes de fleurs et de copal étaient faites pour obtenir la bénédiction de la déesse.
agave

Une alimentation variée
Les aztèques accordaient beaucoup d'importance à la préparation des repas. Les plantes étaient cultivées en terrasse ou en chinampas (jardins flottants).
Le mais : consommé en galettes (tortillas), en tamales (petits pains), en atoles (polenta), c'est une plante sacrée qui apporte acides aminés et glucides lents. Plusieurs déités le représentaient et il était considéré comme graine de vie, solaire. Le mais sauvage existe depuis 16 000 ans, sa culture depuis 7000 ans. Plusieurs variétés existaient, mais blanc, rouge, sombre. Les "cheveux" qui sortent de l'épi faisaient des tisanes diurétiques, une pâte de farine de mais était employée en cataplasme en cas de blessures. De la tige du maïs, les Aztèques extrayaient une liqueur servant de sucre.
- les frijoles ou haricots rouges apportent les protéines
- l'avocat, riches en vitamine A et B, mais aussi des courges et des plantes sauvages comestibles (quelites ou épinards, pissenlits), feuilles de nopal fournissaient les légumes, les fruits provenaient de certains cactus.
les piments : ou chilli était à la fois considéré comme épice et comme remède : digestif, fébrifuge, analgésique... Plus de 70 variétés de piments, des plus doux ou plus féroces qui étaient cuisinés en soupe, en sauce.
- Ces repas étaient améliorés pour les plus aisés des poissons et crustacés des lacs, par la chasse et par l'élevage de poules et dindes. Enfin les insectes (sauterelles grillées) étaient cuisinés...
-  le cacao ou xoco-alt était cultivé par les Mayas dès 600 ap JC. Mais le chocolat maya ou aztèque n'avait rien à voir avec nos chocolats chauds : c'était une boisson froide et amère obtenue à partir des fèves grillées et écrasées et mises à bouillir. Cannelle, piment, poivre parfumaient cette boisson. Les fèves de cacao étaient par ailleurs une monnaie d'échange, mais aussi un remède prescrit pour l'anémie, la faiblesse, ou la nervosité.
l'agave ou maguey ou metl pousse sur les hauts plateaux, (tout comme pour le cacao). De cette plante, les aztèques extrayaient le suc du coeur de la plante, pour en faire un liquide à la saveur sucrée. Les médecins prescrivaient une boisson à partir du sirop d'agave pour les femmes allaitantes, mais aussi les problèmes rénaux, les rhumatismes. Mais fermenté, ce sirop donne un alcool nommé pulque. Celui-ci pouvait aussi être prescrit, lors de rituels magiques.
Peyote

La conception de la médecine
Les aztèques avaient déterminés 3 centres vitaux :
- la tête, tonalli, d'où émane la fonction psychique rationnelle
- le coeur, teyolia, d'où surgissent les sentiments
- le foie, iyiotl, d'où émanent les passions.
Ces 3 centres doivent être en harmonie pour que la personne soit saine.

Classification des maladies
Toutefois, les médecins mexicains classifiaient aussi les maladies en deux types disctints
- maladies naturelles : physiques et organiques (blessure, rhume, indigestion)
- maladies surnaturelles : d'ordre psychologiques (peurs, angoisses, jalousie).
Les maladies les plus graves ou "inexpliquées" devaient être diagnostiquées par un curandero qui utilisaient des rituels de divination ou de magie. Ensuite, le malade était confié à des spécialistes

Les acteurs médicaux
- le ticitl : celui qui a la connaissance des plantes. C'est le guérisseur et l'apothicaire qui préparait les potions de plantes et prescrivait les bains de vapeurs
- le tlamantini ou homme sage possédait la connaissance des codex, et des livres sacrés
- le tonalpohualli ou magicien connaissait non seulement les usages des plantes, les codex et livres sacrés, mais qui pouvait lire le calendrier divinatoire et prédire l'avenir
- le teomiqueztani était une sorte d'ostéopate qui travaillait sur le corps physique
- le tettlacuilliani travaillait avec des pierres (litothérapeute)
- les zurujanos ou chirurgiens qui savaient opérer en cas de blessures graves, et soigner grâce à des onguents dont ils avaient le secret. Très réputés, ils étaient consultés non seulement par les aztèques, mais par d'autres peuples.
- enfin les aztèques avaient des sages femmes, des prêtres spécialisés dans l'interprétation des rêves et leur décryptage

Une large pharmacopée
- plus de 1200 plantes à usage médicinal, cette pharmacie puissante intéressa les conquérants qui envoyèrent leurs propres médecins apprendre auprès des shamanes.
- des plantes analgésiques : afin de soulager la douleur ou de pouvoir opérer, les aztèques avaient un grand nombre de plantes, dont l'aloliuqui ou nahuatl qui guérissait la syphillis et certaines tumeurs, la taloache (datura) utilisée contre la goutte ou les morsures de serpents venimeux, favoriser les accouchements.
le pericon ou yauthli est une herbacée aux fleurs jaunes riches en tanins et saponines, et utilisée comme dépuratif, astringent et "aspririne"
le peyote : ce petit cactus dont on tire la mescaline n'avait pas que des propriétés hallucinogènes, mais nourrissantes et stimulantes. Appliqué en cataplasme ou baume, il soulage les douleurs locales, en décoction il est tonifiant.
le tabac ou yelt n'était pas forcément fumé, mais mélangé dans des décoctions de plantes, comme stimulant, vermifuge doux, et anti-grippal. Les feuilles fraîches soignaient les maux de têtes, séchées et frottées contre les muscles comme tonifiant musculaire. Le tabac comme le peyote sont des plantes sacrées, offertes en offrande aux dieux
les champignons sacrés, de type psylocybe : réservés aux chamanes pour leur vision, rarement utilisés à titre de soin
enfin les minéraux dont le jade, l'agate, l'ambre, l'obsidienne, la malachite ou la selenite étaient utilisés pour soulager ou soigner.

Toutes ces plantes sont encore utilisées aujourd'hui par les indiens Huichols ou d'autres ethnies. Certaines font même l'objet de recherches poussées par les chercheurs occidentaux, afin d'isoler des actifs curatifs.

Dans les prochains chapitres, nous nous intéresseront à des médecines pratiquées aujourd'hui encore par d'autres ethnies mexicaine. Une bibliographie vous sera également donnée.