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26 févr. 2010

Art tribal : Hopi 1/2


Hopi, le peuple pacifique vit dans une région aride de l'Arizona, sur les sommets des plateaux, les mesas. Leur territoire est enclavé dans la réserve des Navajos, leurs anciens ennemis.
Indiens pueblos, les hopis parlent une langue uzo-aztèque et sont environ 7000 à vivre entre Première et Troisème Mesa sur le plateau du Colorado.

Un peu d'histoire
Les hopis descendent des anasazis, ces indiens pueblos qui occupèrent un territoire immense jusquà la fin du 13ème siècle. Si les causes de la disparition ou plutôt de la dispersion des anasazis n'est pas précisement connue, on pense que des problèmes de sécheresse, des guerres avec d'autres tribus indiennes et des distensions claniques ont favorisé l'exode massif des habitants.
Ces indiens des hauts plateaux, nommés Hopi par des voyageurs espagnols, vécurent paisiblement jusqu'en 1629 où le conquérant espagnol tenta de les soumettre et de les évangéliser. Sans grand succès, la région hopi étant difficile d'accès.
La sécheresse de1854, puis les épidémies de variole en 1866/7, les guerres avec les autres tribus indiennes (les navajos, les Apaches) poussèrent les Hopis à se réfugier chez leurs voisins Zunis, avant de revenir sur leur terre. En 1882 fut créée la première réserve indienne, destinée officiellement à "protéger les autochtones des émigrants". Mais la scolarisation décrétée obligatoire pour les enfants hopis et des querelles entre tribus pour le partage des terres ne permit pas une vie paisible dans la région.
En 1943, une minuscule réserve hopi fut instituée, mais le conflit entre hopis et navajos dure toujours actuellement, les navajos refusant de céder des parcelles de terre.
Dans les années 70, les territoires hopis furent envahis par des "hippies" persuadés d'avoir trouvé en ce lieu leur eden. Ceci perturba la vie de la communauté hopi, et depuis, après avoir vu leur lieux de culte profanés ou ridiculisés par la presse à sensation, les hopis décidèrent de fermer leur village aux étrangers lors des périodes de fêtes.
Tout au long de leur histoire, les Hopis ont du se battre pour éviter la banalisation de leur rite, la protection de leur religion et la survie de leur nation. Et même si les hopis vivent dans une grand pauvreté, si leur territoire bat des records de pollution (en raison de l'exploitation du sous-sol de Black Mésa, sans souci de l'environnement), les habitants s'accrochent à leur maison "en cubes" dans leurs étranges villages-pyramides.

L'organisation clanique
Dans chaque village, est édifiée une Kiva, un bâtiment à ciel ouvert, comportant une pièce souterraine. Lieu de culte lors des festivités, club masculin dans les périodes profanes, il ne reste plus aujourd'hui que 5 kivas sur tout le territoire hopi.
Société matrilinéaire, les femmes donnent le clan. La grand mère maternelle est un personnage de première importance : propriétaire de la terre, chef du clan et gardienne des fétiches sacrés, ses conseils et ses ordres sont respectés. Toutefois le domaine religieux est interdit aux femmes, hormis de rares cérémonies, tout comme l'accès à la Kivas. C'est l'oncle maternel qui est chargé de l'instruction religieuse des enfants et de la transmission orale des savoirs.
Les clans, regroupant les membres d'une même famille sur plusieurs générations, se regroupent au sein de coopérative, sans réelle fonction administrative ou religieuse. Les hopis sont assez réfractaires à toute forme d'organisation politique : pas de hiérachie administrative, en dépit des efforts du Conseil Tribal Hopi. Chaque village se gère de façon autonome. Le chef du hameau a pour fonction essentielle de veiller au bien-être des habitants et le Kaletaka (chef de guerre) joue un rôle de modérateur social.
L'organisation religieuse est en revanche particulièrement structurée et c'est elle qui permet la cohésion sociale.


Au rythme de la religion
La religion joue un rôle primordial dans la vie des indiens Hopis et permet l'unité sociale de ce peuple.
Les hopis ont établis une théorie particulière de l'existence, sans doute inspirée par leur environnement à la fois grandiose et hostile. Selon un principe de réciprocité universelle, les éléments du cosmos sont unis entre eux et inter-dépendants. En vivant en harmonie avec l'univers par le respect des rites ancestraux, l'individu permet le parfait fonctionnement de l'univers. Par ses "bonnes pensées", il influencera positivement le cours des évènements et favorisera non seulement l'harmonie cosmique mais aussi la vie de son peuple, le succès des récoltes, les cycles de reproduction.
Le culte des ancêtres et de leurs esprits est particulièrement important. Les hopis croient en une vie post-mortem. Selon eux, l'esprit du défunt quitte son enveloppe charnelle au bout de 4 jours et se rend dans le "Monde d'En Bas", pour une nouvelle vie, semblable à celle connue sur terre, mais en ordre inversé. En suite le défunt renaîtra sous une forme éthérée, un esprit qui viendra rendre visite aux vivants. Selon le mythe originel, les Hopis, pour venir sur terre traversèrent quatre mondes souterrains.
Lors des rites funéraires, le défunt, dont le visage est recourvert d'un masque, est congédié par ces mots : "Tu n'es plus un Hopi, tu es devenu un kachnia, Reviens-nous sou forme de nuages"


Dans la mythologie Hopi, le Dieu Soleil est le père des deux "Petits-Dieux-de-le-Guerre", de Paiyetamu, le Dieu des fleurs et de la musique et de Muyingwa, le Dieu-de-la-Germination dont le corps est recouvert de maïs.
Les déités féminines sont aussi nombreuses, de Huruing Wuhti, la Déessedes Substances Dures qui récoit chaque nuit le Soleil, Twapongtumsi, la déesse du gibier soeur de Muyingwa, Talatumsi la Femme-de-l'Auvbe et Kokyang Wuhti la Femme-Araignée. Enfin Serpent d'Eau (ou Serpent à Plumes) originaire de la méso-amérique est le dieu de l'eau.
Les cultes rendus aux dieux font l'objet de rituels codifiés et d'offrandes sous forme d'épis de maïs, batons de prière, fétiches, pierres sacrées, chemin de sable. Tous ces rites on pour but non pas de solliciter les dieux mais de garder l'harmonie dans l'univers, et de rester en contact avec lui.

Les cérémonies
Chaque festivité est associée à une Kiva et à un clan qui accomplissent les rituels pour le bien de tout le peuple hopi. Un calendrier élaboré selon les positions solaires et lunaires fixe pour chaque année les cérémonies qu'elles soient secrètes ou publiques. Elles ont lieu dans les kivas et durent de 9 à 17 jours. Prières, offrandes, chants et danses se succèdent.
Parmi les cérémonies importantes, citons l'entrée du jeune homme dans une kiva qui permet de renouer le contact avec les habitants de la terre et ceux des mondes souterrains, le rituel du Feu Nouveau qui ouvre les festivités Kachinas à chaque automne, les fêtes Flûte et Serpent en août qui célèbre les moissons et est aussi l'occasion d'une spectaculaire danse de clotûre.
Toutes ces cérémonies participent à la protection des Hopis. Mais le culte le plus important, respecter par tous les hopis est celui des Kachinas, auquel tous les enfants sont initiés dès l'âge de 7 ans. C'est non seulement un culte unificateur mais aussi un réel plaisir pour tous les hopis.