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26 févr. 2010
Art tribal : Zuni 2/2
La religion est d'une importance capitale pour tout indien zuni. Toute sa vie est ponctuée de rites et cérémonies à travers l'organisation sociale qui en découle.
Dès la naissance, chaque individu possède sa propre voie, un chemin spécifique qui si il est bien suivi ménera à une existence longue et saine. Cette voie est encadrée par des esprits "Les gardiens du Chemin" qui donnent le souffle à la naissance de l'enfant. Toute sa vie, l'individu devrait honorer les esprits tutélaires, par la contemplation, la méditation et la participation aux cérémonies.
Une société clanique matriarcale
Le foyer maternel est l'unité social et religieuse de première importance chez les indiens zunis. Comme chez les Navajos, l'enfant appartient au clan de sa mère et suivra donc les recommandations de ce clan toute sa vie. Le clan paternel intervient au niveau des relations sociales et du soutien dans les moments de crises.
Il existe quatorze clans matrilinénaires, représentés par un totem et en portant le nom (Clan du Coyote, du Tabac, du la Grenouille). Chaque clan descend du même ancêtre commun, et le mariage est interdit entre les membres du même clan, parce qu'incestueux.
A cette organisation clanique se superpose une organisation religieuse, formée de 6 groupes religieux masculins ou kivas. Deux ordres de prêtres officient, les Prêtres-de-la-pluie et les Prêtres de l'Arc au rôle plus politique.
Enfin, il existe 10 confréries d'hommes ou de femmes chamanes, ayant chacune sa spécificité.
Le bon ordre de la société est assuré par les prêtres qui établissent un calendrier religieux. AInsi, chaque période de vie est marquée par des cérémonies individuelles (entrée dans l'âge adulte, mariage, naissance d'un enfant) et collectives, afin de bien insérer l'être dans sa fratrie, son village et plus globalement le monde entier.
Une mythologie complexe
Le monde selon les Zunis est la création d'un être originel. L'univers comporte 6 points cardinaux, représentant les 6 kivas, et symbolisé par une couleur : jaune au nord, bleu à l'ouest, rouge au sud, blanc à l'est. Le zénith est muticolore, le nadir est noir. Ces 6 points représentent des mondes, antérieurs ou supérieurs, dans lequels vivent des animaux, et de deux catégories d'êtres, les humains "le peuple du jour", et les esprits "le peuple cru" capable de changer d'apparence mais ayant la même structure sociale que les humains.
Parmi les esprits, les Kokkokwe ou kachinas sont des êtres surnaturels qui entretiennent des relations privilégiées avec les humains. Parmi les autres créatures surnaturelles citons les nawe (les âmes des animaux qui vivent dans un lac sacré), les Chipia (esprits possédant le pouvoir de guérison), et les animaux qui sont associés à une direction.
Tous les êtres surnatuels viennent porter secours aux zunis, en cas de maladie par exemple.
Leur représentation sculptée sert de fétiches.
la danse des kachinas
Parmi tous les esprits vivant dans les mondes zunis, certains sont plus importants et se manifestent de façon cyclique, donnant lieu à des cérémonies.
Ainsi Shi-tsukia, le kachina tout blanc et Kwelele le Kachina tout noir sont fétés en début d'année car porteur de feu et de lumière. Les Atoshle esprits ogres, rendent visite aux enfants trop turbulents et une cérémonie vient remettre dans le droit chemin les chérubins pas très sages.
Toute la vie des zunis est rythmée par la visite des kachinas, parfois taquins, parfois hostiles, toujours reliés à des légendes où le merveilleux l'emporte, mais qui sont aussi une façon de souder la société, d'éduquer les enfants dans le respect de certaines valeurs, de maintenir vivantes les légendes,
Les cérémonies ont pour fonction de conter à nouveau les légendes, les participants étant costumés et portant des masques à l'effigie des esprits qu'ils représentent. Toute une imagerie symbolisée par les poupées -qui sont à la fois objets de cultes, fétiches, satuettes, offrandes s'est créée au fil des ans. Il en existe encore aujourd'hui plus d'une centaine, aussi divers que possibles.
Un cérémonial codifié
La religion zuni est précise, rigide et formelle. l'étude des rituels, des prières, chants et danse se fait sur tout une vie. Il faut lune longue pratique pour devenir prêtre. Ce n'est quà la vieillesse que l'on acquiert la sagesse et si toute la vie d'un zuni est jalonnée d'études et de cérémonies, c'est aussi dans le but de les transmettre à ses enfants. De plus les zunis attachent une très grande importance au déroulement des cérémonies ; une prière mal dite, un rituel mal exécuté peuvent avoir des conséquences néfastes.
Les fétiches sont omni-présents dans la vie des ashiwis. Les statuettes individuelles sont souvent à l'effigie d'un animal totemique et apportent chance et protections. Les fétiches appartenenant au clan sont gardés par la femme la plus âgée, et sont jamais montrés aux étrangers.
Les offrandes sont très courantes. Dans la vie quotidienne, une infime portion de nourriture est dédiée aux esprits du clan. Lors des cérémonies, bâtons de prière et plumes votives sont offerts. Les plumes sont élaborées à partir de bois, de plumes d'oiseaux bien précis selon le rituel, de coton filé et de plantes médicinales. La farine de prière composée de maïs concassé, de fragements de coquillages, de turquoise, mais aussi le pollen, le miel et la tabac font aussi partie des offrandes.
Chaque individu doit respecter des interdits selon la période de sa vie, interdiction de se rendre sur tel lieu saint, de manger tel aliment. De nombreuses cérémonies de purification ont lieu, incluant le jeune et la méditation.
Chaque individu doit se plier aux règles religieuses et surtout respecter le culte des kachinas, des esprits de son clan. Il doit connaitre les danses appropriées, savoir fabriquer les masques et les poupées.
L'imbrication entre vie sociale et vie religieuse est forte et si la pratique de la religion semble contraignante, elle a permis et permet encore aujourd'hui aux zunis de garder une stabilité interne et de protéger leur culture unique. Complexe, mêlant le surnaturel à la médecine shamanique, la religion zuni vise à lier l'individu non seulement dans sa communauté mais aussi à un univers mouvant et changeant. Lui permettre de s'y sentir bien sans jamais y perdre son âme.