Les indiens Zunis vivent sur la Grande Réserve Navajo, dans une enclave au Nouveau Mexique.
Le peuple errant
Les mythes de la création du monde, selon les Zunis, sont une succession d'aventures de leur peuple à travers le temps et les épreuves. De nombreuses légendes relatent les différents épisodes du peuple ashiwis (le nom que les zunis se donnent dans leur langue), faits de guerres mais aussi de rencontres amicales avec d'autres peuples, toujours à la quête d'un pays idéal.
Selon le mythe les ashiwis vivaient dans un univers instable, où dieux, humains, animaux parlaient la même langue. Ce peuple, doté d'une queue et de membres palmés vivaient dans les ténèbres. Les fils du Soleil, les Jumeaux sacrés, emmenèrent le peuple ashiwi sur terre. Mais le monde était encore changeant et la terre se mit à trembler, et de ses entrailles sortirent des monstres. Les Jumeaux guidèrent le peuple plus à l'ouest, vers la route du soleil, à la recherche du pays Coeur du Monde. Les Dieux Jumeaux tuèrent les monstres et consolidèrent l'écorce terrestre. Tout ceci prit du temps et le peuple se sépara en tribus : Peuple-du-soleil, Clan blaireau, Peuple-Tortue, Clan des Ours.
Allant toujours plus à l'ouest, les Ashiwis rencontrèrent un peuple, le Peuple de la Rosée, qui n'était pas hostile. Le plus bel indien épousa 7 filles de ce peuple et donna naissance aux Jeunes-Filles-Maïs qui veillèrent sur les récoltes de cette plante sacrée.
Le temps passa et les ashiwis avaient oublié leur quête du pays Coeur du monde. Lors que la terre trembla à nouveau, ils songèrent à repartir. Un des prêtres envoya son fils sur le chemin de la terre promise. Il ne revint jamais et les ashawis durent reprendre la route.
Ils marchèrent jusquà un large fleuve. Les femmes entrèrent dans l'eau en portant leurs enfants dans leur bras. Hélas, elles perdirent pied et les enfants tombèrent au fond du fleuve, se changeant en poissons. Entrainés vers un lac sacré, ils devinrent esprits, kachinas.
Arrivées sur l'autre rive, les femmes pleurant leurs enfants perdus, ne voulurent pas repartir. Alors, émus, les Dieux Jumeaux fabriquèrent des petites poupées et les donnèrent aux femmes en leur exliquant que leurs enfants, devenus esprits, seraient toujours avec elles. Le peuple se remit en marche et après d'autres aventures, il s'installèrent près d'un petit cours d'eau (le fleuve Zuni) et s'éparpillèrent dans les collines et les vallées. Sept villages furent construits tout autour de leur territoire.
Le Territoire Zuni
Les légendes zunis font état de migrations, ponctuées de guerre et de rencontres avec d'autres peuples. Les découvertes archéologiques semblent confirmer ces histoires mythiques.
On pense qu'une branche des anasazis, indiens pueblos, s'est installée sur les rives du fleuve zuni et y bâtirent des hameaux qui devinrent des cités, souvent défensives, mais très organisées. Vers 1550, les voyageurs espagnols parlèrent des 7 cités de Cibola comme d'importantes agglomérations, jusqu'à déformer la réalité pour parler de cités luxueuses où l'eau qui coule était de l'or et les trésors inimaginables..
Malgré les excursions espagnoles, les guerres avec d'autres tribus indiennes (navajos et apaches), la colonisation blanche et les épidémies de variole, les zunis ont pu garder leur territoire, leur langue, leurs coutumes et leurs croyances.
En 1934, leur territoire est protégé sous le nom de Zuni Indian Reservation.
Le conseil tribal, élu au suffrage universel gère les affaires de santé, et intervient dans le domaine social. Ils sont 6500 à vivre sur leur territoire, le long du ruisseau zuni, au Nouveau Mexique.
L'artisanat est la deuxième source de revenus après les emplois salariés : fabrication d'objets rituels mais aussi travail de la pierre, et le sertissage en or ou argent.
Bien intégrés socialement dans la société américaine, les zunis gardent toute fois un sens religieux élevé. Leur religion ancestrale, faite de rites et de cérémonies est bien vivante, qui s'accompagne d'une vision du monde qui leur est propre.
Les kachinas sont des poupées rituelles créées par les Indiens Zunis et Hopis dont le territoire est enclavé dans la Grande Réserve Navajo dans le sud-ouest des Etats Unis.
Des ancêtres mystérieux
Les indiens hopis et zunis descendent des anasazis (mot navajo signifiant ancien). Ce peuple, apparu il y a 20 000 ans, serait sédentarisé il y a une dizaine de millénaires, dans le Sud Ouest américain, de l'Utah au nord du Mexique (province de Mogollon), peu après la dernière glaciation (dit glaciation du Wisconsin). De chasseurs, les anasazis deviennent cultivateurs (vers 5 000 av JC) et construisent des villages en briques et terres.Chassés par les peuples venant du Mexique et par d'autres tribus, les Hitsasinoms (nom hopi) se réfugièrent d'abord dans une vallée verdoyante du Colorado (Meza Verde) puis sur la falaise, la meza, où ils construirent des habitations troglodytes.
Vers 1300 après JC, ils se déplacent vers l'Arizona, au Sud, et finissent par disparaître. La raison de cet exode est inconu à ce jour : guerres, bouleversements climatiques, maladies, les causes peuvent être nombreuses.
Ce peuple, métissés aves des indiens du mexique et des populations précolombiennes régna sur un territoire immense, répartis sur quatre à cinq états américains et mexicains.
De nombreux vestiges archéologiques ont été retrouvé dans ce grand ouest. A noter des peintures sur les roches, réprésentant animaux et végétaux, des spirales (que l'on retrouve dans l'art précolombien, et qui symbolisent la ronde du soleil ou des planètes).
Les Anasazis rendaient un culte à un dieu créateur, et à des esprits "les kachinas", sans doute des ancêtres. Les cérémonies rituelles - destinées à invoquer les esrpits. Des "chapelles", nommées Kivas, de forme ronde, étaient construites, les plus grandes pouvant accueillir plus de 100 personnes.
Grande civilisation, ayant développé un artisanat riche (tissage du coton, poterie), construit des canaux d'irrigations pour leur champs et su s'adapter aux climats changeants, les anasazis fascinent les américains, et le mystère de leur disparition fait toujours l'objet de recherches.
Les Kachinas zunis
Figurines sculptées dans les kivas, ces chambres secrètes de culte, elles représentent un esprit et le costume que le danseur portera lors des cérémonies religieuses.
Avant 1860, les kachinas produites étaient uniquement des objets de cultes, qui ne sortaient pas des territoires hopis et zunis. Mais les émigrants se sont intéressés à ces statuettes si originales, en les achetant ou en pillant les réserves indiennes. Les Indiens ont donc produit "industriellement" des kachinas, sans relation avec les mythes et les cultes auxquelles elles se rattachent, pour satisfaire clients, collectionneurs et touristes. Il y aurait 800 types de kachinas, alors que les authentiques sont bien moins nombreuses.
Actuellement les Hopis fabriquent toujours des poupées rituelles, les cultes se pratiquant toujours.
En France on doit à André Breton, à Marc Ernst et à Marcel Duchamps d'avoir très vite reconnus dans les kachinas de véritables sculptures aux qualités plastiques.