Le peuple Yoruba compe plus de 20 millions de personnes réparties du sud ouest du Nigéria jusqu'au Bénin. C'est la plus grande communauté d'Afrique noire actuellement, au passé riche et aux tradtions très ancrées dans la vie quotidienne.
Les yorubas se divisent en très nombreuses tribus. Si les religions musulmanes et catholiques sont les plus présentes sur le territoire, l'ancienne religion yoruba est encore pratiquée par certaines tribus. Nous allons nous intéresser aux Fon, qui vivent aujourd'hui au Bénin (ancien Dahomey). Selon la légende, le royaume Fon fut créé par la fille du roi de Tado, une Yoruba qui, venue chercher de l'eau dans la forêt, rencontra l'esprit léopard. De leur union naquit Agasu, ancêtre de tous les Fon. Les descendants d'Agasu fondèrent la ville sainte d'Allada.
L'art des Fon a été longtemps perçu comme une synthèse de ceux des ashanti, yoruba, ewe et comme un art de cour comprenant des callebasses gravées, des récades ou bâtons de commandement utilisés lors de cérémonies officielles.
Outre l'art de la cour, les Fon ont adopté les "vodun " mot yoruba signifiant dieu, exportés au Brésil et en Haïti en même temps que les esclaves. Le culte vodun comprend un ensemble de rites de possession destinées à mener l'adepte à un état de transcendance où il sera dominé par le dieu concerné. Les rites permettent de prendre contact avec le monde surnaturel, avec les dieux. Le panthéon des Fon comprend le Dieu suprême Mawu, puis des dieux de la nature ainsi que des ancêtres de clans. Parmi les dieux les plus célébrés : Legba, messager de Mawu représenté par un baton sculpté, Hévioso, dieu du tonnerre, Gu, celui de la guerre.
Les prêtres, les vodunnons sont initiés pendant de longues années aux différents rites et danses. Chaque prêtre est rattaché à une divinité, dont il portera les objets (bracelets, coiffes) et les scarifications qui lui sont attachés. Au terme de son enseignement, il entre dans une nouvelle vie où il fait corps avec sa divinité.
botchio
A chaque rite corespond une statuaire spécifique, qui doit être excutée selon des consignes précises transmises par les prêtres et accompagnés de bénédictions.
Ainsi, le botchio est fabriqué par le forgeron du village à partir d'un tronc d'un abre sacré. . Placé à l'entrée du village ou de la maison, le bochio protège ses habitants en éloignant les rôdeurs et les revenants.
On trouvera également à l'entrée de chaque village des fétiches en terre, les yeux faitde cauris, qui représentent une divinité.
Dans certaines cases, des statuettes d'argiles et de fer forgé (les xweli) représentent les dieux de la maison, et recoivent des offrandes.
Plus étranges, dans les lieux d'initiation au vodun, les sculptures en terre sont recouvertes de matériaux qui lui confère sa puissance : clous, plumes, poils, amulettes, os, oerles, le tout reliés par des cordellettes et recouvertes l'accumulation d'une croûte épaisse formée par les offrandes : sang d'animal, vin, bière, huile. Jamais gratuites, ces " accumulations " d'origine animale ou végétale font référence à une pouvoir réel ou imaginaire .
Enfin, les fétiches et objets rituels des Fon ne sont pas commercialisés, en raison de leur pouvoir magique.
Actuellement le culte du vodun est encore très pratiqué au Bénin et dans certaines région du Nigéria.
Bibliographie
- l'art du Bénin, de Paula Ben-Amos, aux éditions Rive Gauche production
- Les Botchio en civilisation béninoise - revue Tribal Art N° 20 -pages 97-115.
enfin sur l'art royal du Bénin : Bénin, trésor royal d'Armand Duchateau aux éditions Dapper.