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25 févr. 2010

Basquiat, king, heroe and street 2/2


Je commence un tableau, puis je le termine. Quand je travaille, je ne réfléchis pas sur l’art. J’essaie de réfléchir sur la vie.

Dans les années 90, on ne parle plus de la peinture de Basquiat. Autre décennie, autre peinture. En 1992 est toutefois organisée une grande rétrospective Basquiat. Depuis il n’y a plus eu de confrontation avec l’œuvre de celui que l’on aime classer parmi les néo-expressionnistes américains.


En 1996, Julian Schnabel, avec le film Basquiat transforme le peintre new-yorkais en mythe, celui de l’artiste drogué, trop star et pas assez peintre.

Pourtant la peinture de Basquiat, si elle semble facile, reste aussi d’une fraîcheur inégalée. Elle fait le pont entre graffitis et figuratif, et son ton libre, provocant est à l’origine du courant d’art nommé en France « la nouvelle figuration libre ».

Basquiat est aussi le premier peintre noir de l’histoire américaine à rentrer au panthéon des artistes. Son œuvre parle aussi de sa condition raciale. On le sait fasciné par les grands athlètes qu’il peint dans ses premières œuvres (Sugar Ray Robinson, Joe Louis, Jackie Robinson), par Charlie Parker, Miles Davis ou Jimi Hendrix. Les héros de Basquiat sont souvent victimes du mépris social et vivent de façon effrénée et sauvage.

Basquiat n’a pas de formation picturale classique. On sait qu’il copiait son manuel d’anatomie, et qu’il était fasciné par Picasso auquel il dédie 2 tableaux. Mais le jeune artiste est curieux et se passionne aussi bien pour Léonard de Vinci que pour l’art rupestre, l’histoire de noirs ou des grands révolutionnaires.

Basquiat aime représenter la vie urbaine, dans ce qu’elle a d’horrible et d’incohérent. Pour cela, il détruit toute la cohérence picturale, que l’on trouve encore chez Picasso ou Dubuffet auquel il a été souvent comparé.

Dubuffet a aussi eu une période représentation de la vie urbaine, on sait qu’il s’est inspiré des graffitis de Paris pour ses œuvres. Mais Dubuffet n’a pas fait l’expérience de la rue et n’a jamais peint sur un mur.

L’art de Basquiat est un art de révolte.

On sait qu’il peint ses fonds à l’acrylique, les superposant. Ensuite il place ses éléments symboliques : la couronne (allusion à la mission sacrée du peintre), les figures humaines schématisées et qui vont de plus en plus ressembler à des squelettes, des éléments urbains (voitures, avion, panneau de circulation, maison), inscriptions reprenant des jeux de mots ou des affirmations héritées de la période Samo, des croix, et le signe copyright qui ici est une allusion à l’illégalité de l’art de rue. Le dessin est schématique, voire enfantin, mais immédiatement lisible. La touche est parfois agressive, vive, les expressions révèlent la fureur, la colère.


Basquiat réalise aussi quelques portraits, emportés et iconoclastes. Mona Lisa en 1983 est une reprise très personnelle de la célèbre Joconde, non sans un certain humour. Mais ses auto-portraits renvoient l’image d’un être tourmenté entre solitude, déchirements et la lutte pour « vivre dans la différence ». Vers la fin de sa courte vie, le peintre va rechercher son inspiration du coté des arts premiers, dans le vaudou et un certain mysticisme.

Mais il gardera toujours Art singulier, sans équivalent, Basquiat échappe aux classifications théoriques. S’il n’a pas influencé la génération des artistes suivantes dans son pays, il a permis d’inspirer en France et en Europe le toujours actuel courant de l’expression libre, qui va s’inspirer aussi bien de l’art de rue que de maîtres plus officiels. Surtout sa liberté de ton, son refus de toutes conventions picturales, et l’invention d’un véritable langage symbolique va une fois de plus questionner la peinture, notre perception de l’image, et nous renvoyer à « l’indicible en nous ».cette lisibilité, dans un art qui se destine à tous, et qui peut être pratiquée par tous. S’il instaure son propre vocabulaire pictural, qu’il parsème de mots parfois énigmatiques, son univers est apparemment simple, les couleurs sont vives et tranchées. Il serait faux de voir en Basquiat un « primitif moderne ». Sous l’apparente lisibilité, se cache une critique sévère de la société américaine, trop consumériste, trop raciste aussi. Des allusions à l’art africain ou aux grandes figures comme Malcom X ou Martin Luther King sont présentes dans son œuvre. Mais Basquiat n’a pas un regard optimiste sur les relations entre les différentes communautés de son pays.

Je n’écoute pas ce que disent les critiques d’art, je ne connais personne qui ait besoin d’un critique pour découvrir ce qu’est l’art.