"L'oeuvre d'art consiste en 2 éléments : l'intérieur, l'émotion de l'âme de l'artiste, et l'extérieur. Cette émotion a la capacité de susciter une émotion au fond correspondante, dans l'âme du spectateur."
Lors de sa première exposition, sous l'étiquette "Cavalier Bleu", en 1911, que Kandinsky provoqua un scandale. Il présentait entre autres, la Composition V, un tableau abstrait. Dans le catalogue, qui devint plus tard le livre "Du Spirituel dans l'Art', le peintre expliquait que la peinture devait suivre l'évolution du 20ième siècle, et que l'humanité avait besoin d'un recueillement spirituel. Les formes proposés dans la composition, lumineuses et abstraites devaient représenter la vision du spirituel. Une démarche finalement classique dans la peinture, si l'on songe à tous les tableaux inspirés par la religion. Mais l'expression plastique change.
En ce début de siècle, les intellectuels et les artistes cherchaient un renouveau et se tournaient vers l'abstrait. Schonberg dans la musique, mais également Debussy ou Scriabine. Matisse innovait avec les couleurs fauves, et Picasso avec le cubisme cassait la forme. Kandinsky, qui connaissait les travaux des deux peintres français travaillait à la fois sur la couleur et sur la forme.
Le format gigantesque de la composition V, les éléments disséminés rappelant quelques notions figuratives, une construction stylisée deviendront la marque de fabrique du peintre. Le tableau renvoie au thème de l'apocalypse, de la destruction et de la renaissance et du combat ou de la confrontation qui seront les thèmes de l'oeuvre du peintre.
Kandinsky était aussi conscient du danger de rendre la forme et la couleur indépendantes et sans signification. Pour cela, si les vibrations de la couleur sont très travaillées, les premiers tableaux abstraits du peintre gardaient toujours une trace d'un motif figuratif.
Dans une époque déchirée, à l'aube de la première guerre mondiale, Kandinsky a tenté de résoudre les conflits picturaux : antagonisme des couleurs (par exemple le rouge et le bleu) qu'il définit de façon poétique et psychologique, langage des lignes qui s'opposent, noires ou blanches, symbolisée par l'arc (arme qui se tend).
Le groupe du Cavalier Bleu, qui voulait rénover la peinture et les arts organisa des expositions, et publia un almanach en 1912. Kandinsky expose aussi à Berlin, à Paris, présentant des compositions de plus en plus audacieuses vers l'abstraction et un langage alternant des formes simples et compliquées, des oppositions de couleur vives.
Kandinsky est désormais un peintre reconnu et admiré. La déclaration de guerre en 1914 lui fit quitter l'Allemagne pour la Suisse, puis pour Moscou.
Kandinsky n'a jamais été coupé de sa patrie. Il entretenait des relations étroites avec les artistes et intellectuels russes, exposant les premiers au sein du Cavalier Bleu et échangeant des courriers avec les seconds. Son ouvrage "Du spirituel dans l'Art" avait été traduit en russe et accueilli comme porteur d'un art nouveau. Dans la Russie pré-révolutionnaire, l'art abstrait faisait figure de modernisme.
Après la révolution russe de 1917, Kandinsly fut nommé professeur et responsable de plusieurs programmes éducatifs.
Sa peinture intègre des éléments géométriques, sans doute sous l'influence du constructivisme et du suprématisme. Mais les relations entre le peintre et l'avant-garde russe vont se détériorer. Kandinsky, passionné de religion et d'occultisme, est jugé trop spirituel, dans un art qui se veut radical, logique, formalisé sur des formes géométriques. Certes Kandinsly explore aussi les formes géométriques, mais surtout travaille sur des compositions rationnelles, basées sur une analyse de la forme.
Lassé par les tensions constantes de ses collègues qui voyaient dans ses tableaux des "difformités spiritistes", le peintre quitte Moscou pour Berlin en 1921.
Un an plus tard, il est nommé professeur à l'école d'art du Bauhaus.
A suivre.
Lors de sa première exposition, sous l'étiquette "Cavalier Bleu", en 1911, que Kandinsky provoqua un scandale. Il présentait entre autres, la Composition V, un tableau abstrait. Dans le catalogue, qui devint plus tard le livre "Du Spirituel dans l'Art', le peintre expliquait que la peinture devait suivre l'évolution du 20ième siècle, et que l'humanité avait besoin d'un recueillement spirituel. Les formes proposés dans la composition, lumineuses et abstraites devaient représenter la vision du spirituel. Une démarche finalement classique dans la peinture, si l'on songe à tous les tableaux inspirés par la religion. Mais l'expression plastique change.
En ce début de siècle, les intellectuels et les artistes cherchaient un renouveau et se tournaient vers l'abstrait. Schonberg dans la musique, mais également Debussy ou Scriabine. Matisse innovait avec les couleurs fauves, et Picasso avec le cubisme cassait la forme. Kandinsky, qui connaissait les travaux des deux peintres français travaillait à la fois sur la couleur et sur la forme.
Le format gigantesque de la composition V, les éléments disséminés rappelant quelques notions figuratives, une construction stylisée deviendront la marque de fabrique du peintre. Le tableau renvoie au thème de l'apocalypse, de la destruction et de la renaissance et du combat ou de la confrontation qui seront les thèmes de l'oeuvre du peintre.
Kandinsky était aussi conscient du danger de rendre la forme et la couleur indépendantes et sans signification. Pour cela, si les vibrations de la couleur sont très travaillées, les premiers tableaux abstraits du peintre gardaient toujours une trace d'un motif figuratif.
Dans une époque déchirée, à l'aube de la première guerre mondiale, Kandinsky a tenté de résoudre les conflits picturaux : antagonisme des couleurs (par exemple le rouge et le bleu) qu'il définit de façon poétique et psychologique, langage des lignes qui s'opposent, noires ou blanches, symbolisée par l'arc (arme qui se tend).
Le groupe du Cavalier Bleu, qui voulait rénover la peinture et les arts organisa des expositions, et publia un almanach en 1912. Kandinsky expose aussi à Berlin, à Paris, présentant des compositions de plus en plus audacieuses vers l'abstraction et un langage alternant des formes simples et compliquées, des oppositions de couleur vives.
Kandinsky est désormais un peintre reconnu et admiré. La déclaration de guerre en 1914 lui fit quitter l'Allemagne pour la Suisse, puis pour Moscou.
Kandinsky n'a jamais été coupé de sa patrie. Il entretenait des relations étroites avec les artistes et intellectuels russes, exposant les premiers au sein du Cavalier Bleu et échangeant des courriers avec les seconds. Son ouvrage "Du spirituel dans l'Art" avait été traduit en russe et accueilli comme porteur d'un art nouveau. Dans la Russie pré-révolutionnaire, l'art abstrait faisait figure de modernisme.
Après la révolution russe de 1917, Kandinsly fut nommé professeur et responsable de plusieurs programmes éducatifs.
Sa peinture intègre des éléments géométriques, sans doute sous l'influence du constructivisme et du suprématisme. Mais les relations entre le peintre et l'avant-garde russe vont se détériorer. Kandinsky, passionné de religion et d'occultisme, est jugé trop spirituel, dans un art qui se veut radical, logique, formalisé sur des formes géométriques. Certes Kandinsly explore aussi les formes géométriques, mais surtout travaille sur des compositions rationnelles, basées sur une analyse de la forme.
Lassé par les tensions constantes de ses collègues qui voyaient dans ses tableaux des "difformités spiritistes", le peintre quitte Moscou pour Berlin en 1921.
Un an plus tard, il est nommé professeur à l'école d'art du Bauhaus.
A suivre.