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26 févr. 2010

L'art des Dogons 4/9


La société des masques, l'awa, composée d'initiés, officie pour de nombreuses cérémonies qui règulent la vie des Dogons. La plus important des fêtes, le Sigi, dure 7 ans, et célèbre le renouveau des générations. Le sigi a lieu tous les 60 ans, le dernier s'est déroulé de 1697 à 1974.
Les Dogons attachent une importance particulière aux rites funéraires. La mort est la plus grande perturbation subie par la société Dogon, et les rites ont pour fonction de rétablir l'ordre social et des bonnes relations entre le monde des vivants et celui des morts.

Les funérailles
Les funérailles ont pour but d'éloigner provisoirement la question de la mort. Le cadavre, élément de contagion, est éloigné de la communauté, mais l'âme du défunt continue de vivre dans la communauté pendant la temps du deuil.
Les masques sont conviés lors des cérémonies d'inhumation qui seront d'autant plus importantes que le défunt était célèbre : prêtre, veillard, chef. Les cérémonies sont accompagnées de chants rituels, d'oraisons en langue secrète, de combats, de prières pendant deux jours et deux nuits.

Le dama
Considéré comme la fin du deuil, il a lieu plus tard dans le temps, jusqu'à deux ans après le décès. Il s'agit de restaurer l'ordre des choses dans le groupe qui subit le deuil, mais aussi d'accompagner l'âme du défunt dans l'Au-delà. Le dama marque aussi la fin des interdits sociaux liés au deuil. Selon les croyances des Dogons, il n'est pas bon de laisser des âmes errer dans le village ; elle pourraient entrainer sur le chemin de la mort les humains.
Si le dama est une cérémonie obligatoire pour tous les morts, il est codifié selon la position sociale.
Le grand dama, organisé pour la mort des hommes et de quelques femmes célèbres, sera faste : profusion de nourriture et d'alcool, cérémonies nombreuses et fabrication obligatoire de nouveaux masques.
Le petit dama concerne les pauvres et se limite à quelques cérémonies.
Cérémonie coûteuse en denrées et en bières de mil, les familles se regroupent pour organiser les damas, tous les 3 ou 5 ans.


Un rite codifié
Le dama comporte trois phases : l'organisation matérielle, notamment la préparation des repas et des boissons qui seront offerts à la communauté, la taille des masques et la confection des costumes de danse, et la cérémonie proprement dite. Le dama peut durer de quelques heures à 6 jours.
A chaque phase correspond des prières et des offrandes pour s'assurer des protections divines.
Le début du dama est annoncé par des rythmes joués sur les tambours. Puis les hommes sortent avec leur masque et se déplacent dans le village, en dansant et en chantant en langue secrète.
Pendant la période de dama, les interdits sont nombreux : interdiction de relations sexuelles pour les danseurs, interdiction de prononcer le nom du danseur et même de l'identifier sous son masque et autres interdits permettent de s'assurer de l'engagement de la communauté.