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26 févr. 2010

L'art des Dogons 5/9




La fabrication des masques
On distingue deux grandes catégories de masques, les masques cagoules en fibres tressées et les masques en bois. Les masques en fibres tressées ont la forme de cagoules, ils sont de moindre importance.
Les masques peuvent être classés en 6 grandes catégories : mammifères, oiseaux, personnages dogons, reptiles, personnages étrangers et êtres mythiques. Il existe pour chaque catégorie une variété de formes et de réalisations impressionnante.
Chaque masque est la propriété personnelle du membre de l'awa, cette société des masques qui regroupe les hommes. Il est sculpté soit par son propriétaire, soit par un artiste renommé. Et si des modèles types existent, chaque artisan y apporte sa touche personnelle, que ce soit dans la forme, dans le choix des couleurs ou dans les accessoires qui l'accompagnent. Le masque doit être élaboré selon un rituel précis pour retenir le nyama, cette notion dogon qui pourrait correspondre à l'âme.


Une fabrication rituelle
Les jeunes gens doivent tout d'abord collecter les matériaux nécessaires à la fabrication du masques (et des costumes de danse). Les costumes se composent le plus souvent des jupes en fibres noires, jaunes ou rouges, et d'un bandeau poitrinaire orné de cauris (les coquillages traditionnels que l'on trouve sur tout le continent africain). Cette tenue est complétée de bracelets et de ceintures en fibres.

Les arbres sont choisis pour leur tendreté. Avant l'abattage, une cérémonie comportant un sacrifice sanglant (souvent une poule) est donnée pour se protéger du nyama de l'arbre. Un fer sera par ailleurs planté dans le front du masque pour prévenir les éventuelles attaques du nyama.
Une fois le masque taillé, l'artisan applique les couleurs. Un masque doit être "beau" et la notion de beauté inclut la couleur. Le noir, le rouge et le blanc obtenus à partir de végétaux et de minéraux sont traditionnellement utilisés. Mais depuis l'apparition des pigments synthétiques, la palette s'est élargie.
Les masques et les costumes sont conservés dans des abris rocheux à l'extérieur du village, loin de la vue des femmes et des enfants. Les masques jugés trop vieux, usés sont abandonnés, et se détruisent, rongés par les vers. On les retrouve toutefois aujourd'hui sur le marché de l'art.


Une liberté d'expression
Hormis les rituels qui tiennent plus du cérémonial que d'une codification précise, nous l'avons dit, les sculpteurs sont libres d'inventer et de renouveller les formes. Ainsi le masque du lièvre sera très différent selon l'inspiration et le savoir faire de l'artisan.
Sensibles à la beauté, les Dogons n'hésitent pas à multiplier les représentations. Leur langue comporte d'ailleurs un vocabulaire très spécifique, se référant à des données esthétiques et plastiques. La beauté d'un masque renforce son pouvoir. Des couleurs éclatantes, des formes originales (certains masques tout en évoquant un animal ou une créature précise sont presque abstrait), des costumes recherchés concourent à la beauté et à l'efficacité du masque, qui sera applaudi et fêter.

On croit souvent que l'art africain est anonyme, parce que les noms des grands sculpteurs ne sont par parvenus jusqu'à nous. Il y a des grands artistes en pays dogon, qui travaillent à renouveler leur art, et à proposer de nouvelles interprétations des mythes et légendes. De plus sachant que leurs masques sont très recherchés sur le marché de l'art ou par les musées, les sculpteurs insistent sur les qualités esthétiques, sans toutefois perdre de vue que la fonction première du masque est religieuse.