Wikipedia

Résultats de recherche

24 févr. 2010

L'esthétique classique


La Grèce antique célèbre l’harmonie des proportions, la raison, l’ordre et la beauté.

De 480 à 320 av JC, elle est le point de départ de la tradition classique et influencera l’art occidental.

La culture de la Grèce antique se fonde sur les connaissances établies par les Egyptiens et les cultures moyen-orientales et égéennes. Petit à petit, les Grecs ont perfectionné leur attitude à représenter la nature. Analyse précise du monde, règles rigoureuses sont les bases du classicisme grec.

Vers 480 av JC, l’éphèbe de Kritios est la première sculpture à utiliser le contrapposto, la position débout naturelle donnant une impression de mouvement et de réalité. Devenus les maîtres de la sculpture, les Grecs affinent leurs techniques pour développer des poses dynamiques, des drapés savants, des attitudes gracieuses représentant les dieux et les déesses de leur panthéon.


La Rome ancienne s’inspire largement des apports artistiques grecs. Toutefois ils introduisent un naturel dans les formes, ne cherchant plus à reproduire des visages idéaux mais bien des portraits et des expressions. La sculpture devient essentiellement un art du portrait destiné à honorer les empereurs et les dignitaires. Les bustes sont placés dans les tombes, et dans les temples pour honorer les aïeux.

Pendant six siècles, la culture gréco-romaine domine dans le bassin méditerranéen.

Au début de l’ère chrétienne et au Moyen-Age, les valeurs classiques sont rejetées car trop associées à une idéologie païenne et multi-théiste, et au culte du nu jugé trop matérialiste. L’art est religieux et ne se base plus sur l’observation de la nature, trop temporel, mais sur une élévation spirituelle. Les œuvres sont construites en 2 dimensions, les personnages toujours vêtus, associés à une iconographie religieuse.

Il faut attendre la Renaissance italienne au XIVème siècle pour redécouvrir l’esthétique de la Grèce classique. Les philosophes du siècle des lumières redécouvrent leurs prédécesseurs grecs, et les artistes étudient la nature et les canons plastiques. Léonard de Vinci étudie l’anatomie à partir de cadavres et la botanique en étudiant les plantes. Michel Ange renoue avec la statuaire grecque en présentant le David (1501-4), un nu masculin plus grand que nature qui renoue avec la tradition antique de réalisme et de beauté parfaite.


A la Renaissance, l’art était considéré comme un artisanat. Les peintres et les sculpteurs faisaient partie de guildes au même titre que les corporations de tisserands ou de vitriers. La créativité artistique n’avait pas de valeur en soi, les peintures ou sculptures étaient des travaux de commandes, pour l’Eglise ou les dignitaires. Nombres d’œuvre n’étaient pas signées, car le plus souvent, elles étaient exécutées en atelier. Le maître, praticien reconnu, formait des apprentis et supervisait leur travail. Le savoir se transmettait de génération en génération, sans conceptions intellectuelles ou esthétiques, mais avec une maîtrise des techniques (matériaux utilisés, fabrication des couleurs, maniement des outils, art de la fresque). L’art de l’apprenti ne devait pas se différencier de celui de son maître.


Il fallut des années pour que l’artiste se libère de son statut d’artisan. Des artistes du début de la Renaissance comme Giotto étaient respectés comme de grands maîtres, mais on ne le reconnaissait pas une vertu créatrice propre. Quand Michel Angelo Buonarroti (1475-1564) décida d’entrer en apprentissage à 16 ans, son père regretta que son fils choisisse une profession aussi modeste.

La haute Renaissance (1480-1520) marque un tournant important dans la place de l’artiste dans la société. Grâce à l’influence des Médicis notamment, l’artiste devient un personnage admis dans les classes cultivées. Il fallait aussi redonner aux royaumes de l’Italie du Nord un panache et une grandeur qui ne pouvait s’incarner que dans le génie artistique. Laurent de Médicis, particulièrement érudit, encouragea et finança de nombreux artistes.

Léonard de Vinci (1452-1519), Michel Ange et Raphaël (1483-1520) ont imposé une nouvelle vision de l’art qui a prévalu jusqu’au début du 20ième siècle.

Vers le milieu du XVIème siècle, les guildes ont disparu pour céder la place à des Académies des Beaux-Arts qui, outre l’apprentissage technique, comportait une forte composante théorique ne pouvant être transmise oralement. La première Académie fut fondée à Florence en 1562 par l’artiste Giorgio Vasari (1511-1514) sous l’égide du Duc de Cosme Ier de Médicis. D’autres académies furent fondées dans les grandes villes d’Italie, puis en France.

L’Académie royale de peinture et de sculpture a été fondée en 1648, avant de devenir l’Ecole des Beaux-Arts à la fin du XVIIIème siècle. Son enseignement des principes artistiques incluait le dessin, l’anatomie, l’expression, le clair-obscur, les proportions, la composition et la couleur.

La maîtrise du nu acquise, les étudiants étudiaient la peinture historique, œuvre complexe, de grand format, illustrant une scène mythologique, biblique ou historique.

Inspiré par l’esthétique greco-latine, les artistes français ont cherché à incarner des idéaux de raison et de beauté. Raphaël, puis Nicolas Poussin (1594-1665) y enseignèrent. En 1666, l’Académie royale crée le prix de Rome, son lauréat était envoyé pour quatre ans environ à Rome pour parfaire son enseignement.
En 1769, la British Royal Academy ouvre ses portes à Londres, rapidement suivie par des écoles dans toute l’Europe. En 1870, on comptait plus d’une centaine d’écoles d’art.

Tous les artistes innovateurs du 19ième siècle ont étudié aux Beaux-Arts, Millet, Fantin-Latour, Manet, Degas, Seurat, Auguste Renoir.

Cette formation a servi de tremplin à leur propre vision plastique du monde, qui à son tour est venu enrichir le monde de l’art.