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17 févr. 2010

Vaudou, et à Cuba ..


Nous l'avions évoquée dans un article précédent, mais sans la développer, la santéria est la religion la plus populaire à Cuba.
Elle reprend le panthéon des yorubas mais se métisse aussi avec les traditions des amérindiens et le catholicisme, chaque saint représentant en fait un orisha. A Cuba, les colons ont peu métissé les ethnies, ce qui a permis de garder une religion assez proche de l'originelle.

Le monde a été créé par un dieu unique Olofi, qui engendra 2 principes, Olodumare, la nature et Olorun, le soleil. Mais déçu du comportement des hommes, le dieu créateur se retire. Il répartit alors son pouvoir entre les esprits pour qu'ils guident et accompagnent les hommes. Seul Eluggua, son messager peut communiquer avec lui.
Orisha majeur, il détient les clés du destin, bonheur et malheur. Il personnifie le hasard mais aussi la mort, la montagne et la savane. Ses adorateurs portent un collier noir et rouge. Il correspond à Saint-Antoine de Padoue dans la religion catholique.

Mais d'autres esprits sont célébrés, à l'aide d'offrandes (fleurs, tabacs, menus présents) et appelés à l'aide par le biais de transes.
L'orisha Oggun est le patron des mécaniciens, des chimistes, des soldats. Il correspond à Saint-Pierre ou Saint Paul selon les régions. Ochosi est le magicien, celui qui détient les clés des magies blanches et noires, mais aussi un guérisseur. Sa mère Yemaya, mère de tous les esprits incarne le principe féminin et la mer.



Obtala est un orisha qui n'existe pas chez les yorubas. C'est le dieu de la terre, propriétaire des songes et de la justice et de la miséricorde.
Citons encore Ochun, déesse de l'amour et de la charité (son culte se confond avec celui de la Vierge Marie), la redoutée Oya Yansaa, déesse du vent et des contrastes, Chango dont le culte s'assimile à celui de Santa Barbara et enfin Babalu Ayé, dieu des malades - on le rapproche de Saint-Lazare.

A coté de ce panthéon, les esprits des ancêtres sont également fêtés.
Selon les regions, la santéria prend des aspects plus occultes et des pratiques de sorcellerie y sont développées.

Mais d'autres avatars des religions africaines sont présents sur l'Ile.
Le Palo, s'inspire des cultes bantoues et indiens et opte pour l'espagnol au début du 20ième siècle. Inspiré par les religions bantoues.
Ici, pas de panthéon structuré, ni d'emprunts à la religion catholiques, mais des cultes aux inquises, les esprits, laissant une large place à la sorcellerie et parfois à des mises en scènes macabres : pactes avec les esprits, envoûtements, désenvoûtements...
Le palo s'est également répandu dans toute l'amérique latine, avec des spécifités locales.

Mais il y a d'autres religions, parfois plus proches des sectes à Cuba et dans les antilles.
Une petite anecdote, pour vous montrer que la croyance à des rituels de sorcellerie existe toujours aujourd'hui. Hier, dans une enseigne bien connue de produits "made in ailleurs", une jeune femme - qui avait oublié ses lunettes me demande si il y avait de l'encens au camphre. Il n'y en avait pas. Elle cherchait un encens capable de refouler les mauvais esprits et de désenvouter sa maison. Elle était originaire de Cuba et bien que catholique, elle croyait qu'on lui avait jeté un mauvais sort.
à suivre...