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17 févr. 2010

Vaudou, les racines Yoruba 3/11


Les yorubas comme nous l'avons vu dans l'article précédent, ont une religion animiste, fondée sur un dieu créateur. La vie de ce peuple, l'une des civilisations les plus raffinées d'Afrique Noire est rythmée par les cérémonies.

1/ Ifa, une divination complexe
Le chiffre 4 (les 4 points cardinaux) et son carré 16 fondent la méthode de divination yoruba. 16 comme les 16 enfants du roi mythologique Oluda, lié au dieu créateur Olodumare, et les 16 quartiers de la ville mythique d'Ifé-ifé. Les 16 fils fondèrent les 16 royaumes yorubas et ce nombre représente les 16 possibilités de vie humaine (Odu). Chaque Odu comporte aussi 16 "nuances". Au total 4096 possibilités, ou scénari de vies possibles. La divination yoruba, tout comme le yi-king chinois comporte 4096 combinaisons ou poèmes. Le tirage est fait par des devins et à l'aide de noix sacrées ou d'un jeu divinatoire de 16 signes et 16 maisons. On nomme ifa ce jeu et la méthode de divination.

2/ Le culte des ancêtres
Si la divination est l'art de devins, l'egungun, le culte de ancêtres est pour les yorubas la persistance du lien entre les vivants et les morts. L'esprit du mort vient revisiter ses descendants. Il est symbolisé par un masque anamorphe et par des danses et de s transes. L'esprit du mort permet aussi le maintien d'un lien social et de l'indentité communautaire. Tout comme dans le bouddhisme, le mort se réincarne, mais dans sa famille (élargie).



3/ Babalawo et Ogboni
Hormis les catastrophes naturelles qui sont du ressort des dieux, les maladies ou les actions maléfiques sont toujours le fait d'un acte de sorcellerie. Il faut alors consulter l'un des prêtre d'Ifa, le babalawo (selon la méthode de divination ci-dessus), ou à défaut de rentrer dans une communauté occulte et apprendre les rites de désenvoûtements. La plus puissante de ces communautés est l'Ogboni, infiltrée dans la sphère politique, et aux méthodes parfois expéditives.

4/ Le culte des orishas

C'est le culte le plus important de la société yoruba. Esprits chargés de l'harmonie du monde, ils sont 800 - 400 dans le monde des esprits et 400 qui se promènent entre la terre et le ciel (200 de bénéfiques et 200 de maléfiques). Chaque Orisha a sa propre personnalité, et représente un concept, nos doutes, nos forces et faiblesses.
Chaque orisha a son histoire et un culte particulier, et selon les régions, un orisha est mis en avant. Le plus célèbre est Olorun, émantation du dieu créateur Olodumare. Créature androgyne, il est dieu de la paix, et du blanc. Mais citons aussi :
- Aganju, esprit des déserts et du vent
- Babalu Aye, esprit de la maladie et de la guérison, toujours invoqué pour guérir du sida
- Eshu, protecteur des voyageurs et maître du hasard
- Yemala (Yemanana ou la Sirène dans le vaudou), esprit de la maternité
- Shango, esprit du tonnerre et Oya esprit de l'éclair et de la fertilité
- Ogun, premier orisha à descendre sur terre
- Oxossi, chasseur et chaman et Ozain, le gardien des herbes médicinales
- Nana Bukulu, esprit de la lune
- Oshun, déesse de la beauté
- Ochumare, serpent, gardien du cordon ombilical et des enfants.
On le voit, le panthéon yoruba est riche et englobe tous les domaines de la vie. Masques, statues et costumes représentent chaque orisha, invoqué lors de cérémonies, chants et danses rituelles. Mais seules les sociétés occultes ont des pouvoirs de magie - blanche ou noire - qui ne sont jamais communiqués au profane, et encore moins aux étrangers.

Dans la Vaudou, tel qu'il est pratiqué en Haïti, et dans les Amériques, le dieu créateur est nommé Mawu, et les esprits les Lwas qui reprennent les principaux orishas des yorubas.
Mais le vaudou emprunte aussi au christianisme (notion d'enfer et de paradis) et à la sorcellerie et notamment à la sorcellerie des peuples bantous. A suivre dans notre prochain article...