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25 mars 2010

La reproduction numérique 1/2


Lancé en 2003 par le groupe Seiko-Epson, elle concerne aujourd'hui près de 800 artistes dans le monde. En France 7 700 oeuvres sont répertoriées et 15 musées ont acheté des oeuvres numériques. On compte 44 laboratoires professionnels.

La digigraphie combine un procédé technique d'impression et un label de qualité qui assure aux artistes résistance et perénité des oeuvres.
Epson a mis au point des imprimantes capables de reproduire en très grand format, des encres UltraChrome K3, des papiers certifiés en ligne (comportant dans leur trame un hologramme de numérotation et une authentification (une numérotation et une signature de l'artiste.
Epson travaille et équipe plusieurs laboratoires en France, et permet aux artistes - l'investissement dans du matériel de digigraphie professionnel est coûteux - de pouvoir reproduire leurs oeuvres.
Le site digigraphie permet à l'artiste de s'enregistrer. Vous y trouverez les adresses utiles pour faire reproduire vos oeuvres.

Si vous souhaitez vous équiper,
un petit guide des outils à avoir
- les imprimantes
La stylus Pro 2880 non agréée digigraphie est abordable pour des collectifs d'artistes, mais ne permet que des tirages A3.
La Stylus Pro 3880 est agréée digigraphie, elle permet des impressions A2 sur feuilles libres et utilise les encres K3 vivid (amélioration des encres K3)
Les Stylus 7900 et 9900 agréées digigraphie sont du matériel professionnel et propose une gamme de 11 couleurs donc plus de profondeur d'impression.
Canon et HP propose également des imprimantes professionnelles mais sans le label digigraphie.

- le choix du papier
Seuls les papiers certifiés (Canson et Hahnemühle) incorporent un certificat d'authenticité et une garantie optimale de qualité. Mais tous les papiers à ph neutre conviennent.
A vous de choisir le grammage (plus le format est grand plus le papier doit être épais), la rigidité du papier, l'aspect de sa surface (ultra brillant, brillant, satiné, perlé, mat), le point blanc ou tonalité du papier (les papiers les plus jaunes s'adaptent très bien au noir et blanc), la texture (grain fin, épais)
Les papiers anglais Permajet et américains Mueso sont également de très bonne qualité et à des prix abordables.
Les fabricants proposent 2 gammes Premium (correspondant aus gammes RC en argentique) et Fine Art (papiers plastiques). Ces derniers sont les plus utilisés pour des tirages professionnels.

Logiciels et écrans
Afin de permettre une restitution parfaite des couleurs, les écrans d'ordinateurs doivent être réglés très précisément. Pour des travaux ponctuels, la location d'une sonde de calibrage d'écran vous permettra de travailler sur votre écran optimisé.
Pour un travail régulier, les écrans Eizo S2242 (résolution 1920 x 1200) et Eizo CG222 (professionnel) sont les plus utilisés.
Enfin notez que des logiciels d'impression correspondant à chaque papier peuvent se trouver en ligne.
A consulter également pour une estimation des coûts, le site de DB Photos, l'un des leaders du marché français.

La reproduction numérique


La reproduction numérique s'avère aujourd'hui un médium à part entière et offre aux artistes une autre possibilité de travailler.
Les imprimantes ont évolué, tout comme les papiers et la digigraphie est est plein essor. Décryptage.

L'impression jet d'encre ou impression giclée est une technologie numérique. D'infimes gouttes d'encre sont projetées par les buses de l'imprimante sur le papier. Elle permet la reproduction de photos, d'oeuvres classiques ou numériques en très haute définition et très grand format.
L'encre pigmentaire utilisée (mélange de pigments et de résine) garantit une très bonne tenue sur le papier et ne s'altère pas avec le temps.

Dans le domaine artistique, l'artiste peut choisir de limiter ses tirages. Les copies sont signées par l'artiste et numérotées, exactement comme les procédés de gravure traditionnelle. Des peintres comme Zao Wou-Ki utilisent les procédés d'estampes numériques depuis quelques années, en travaillant dans des ateliers de digigraphie permettant des tirages de plus de 3 m de large.

Le choix de papiers
- Hahnemühle, fabriquant alsacien connu pour la marque de papiers aquarelles haut de gamme Moulin du Coq a développé une gamme de papier Digital Fine Art. Intêret pour l'artiste, la certification d'authenticité. Dans les fibres du papier est incorporé un hologramme numéroté qui prévient la contre-façon. Les reproductions sont répertoriées en ligne sur www.myartregistry.com.
Depuis 3 ans, Hahnemühle développe des gammes "vertes" à base de fibres de bambou, de coton et canne recyclés.

- Canson
Filiale du groupe français Hamelin, Canson se tourne vers les papiers pour digigraphie, en proposant sous sa marque Infinity des papiers de qualité.
On trouve par exemple des papiers aquarelles Rag 310 gr, des mi-teintes, des des muséum Canvas en 440 gr, mat ou brillant pour des tirages haut de gamme.
à suivre.

8 mars 2010

Le couteau à peindre


Utilisé par des peintres comme Rembrandt ou Turner pour donner du relief à la peinture. Il n'aura pas la finesse du pinceau, mais permet des effets de matières et des empâtements.
Le couteau à peindre existe en multiples tailles, et est peu onéreux. Mais vous pouvez utiliser une carte de crédit usagée, un couvercle en plastique.
La spatule sert à mélanger les couleurs sur la palette. Selon le format de votre toile, vous utiliserez des couteaux plus ou moins grands. A bords droits, il convient aux lignes.

Le couteau doit être tenu fermement à pleine main, et non pas comme une cuillère.
Pour déposer la couleur, on utilise la tranche, la largeur du trait dépendra de l'inclinaison de l'instrument. Il permet aussi de gratter la peinture et d'ouvrir des blancs.
Il est conseiller d'utiliser des assiettes en cartons, ou des palettes jetables. Un carreau de céramique, facilement nettoyable est assez pratique.

Les médiums
- le couteau permet les empâtements : mélangez l'acrylique avec de la lave, du sable, des fibres, du verre pilé. Il existe des médiums prêts à l'emploi, mais vous pouvez incorporer des matériaux de votre choix. Pour garantir une bonne adhérence, mélanger 2 doses de peinture pour 1 de caparol.
- le médium d'empâtement permet d'épaissir les peintures trop liquides
- les médiums brillants peuvent aussi s'incorporer à la pâte pour rendre une brillance dans la masse.

26 févr. 2010

L'art des Dogons 9/9




Bede, le masque de jeune fille
Ces masques représentants des jeunes filles, ne sont pas en bois, mais en fibres tressées recouvertes de cauris. On les reconnait à leur forme de cagoule ou de bonnet, ornés de plumes, de perles, et de coiffes recherchées et des coquillages cauris.
Selon le mythe, la juene Yabêzé fut tuée par un lion. Les hommes de sa famille massacrèrent l'animal et avec l'une de ses épaules construisirent une borne entourée de fibres. De cette borne dépassait un morceau de bois, destiné à retenir le nyama (l'esprit) du lion. Ainsi les chasseurs étaient protégés. Plus tard les chasseurs confectionnnèrent une cagoule de fibres représentant la jeune fille tuée, que l'on nomma Bede afin de protéger les vivants du nyama de la morte.
"Masque Bede sème les arachides, ne cultive pas le mil.
Masque Bede ne va pas de ce côté, sème les arachides" (chant Dogon)
Le masque Yagule représente aussi la jeune femme chez les Dogons. Il se différencie du masque Bede par une abondante chevelure en fibre. Ce masque loue la beauté des femes

Sirige
Dit long haut ou awa domu, ce masque est comparé à une maison à un étage, comme seul les chefs peuvent en posséder. Taillé dans un seul tronc d'arbre, le masque est surmonté d'une planche pouvant atteindre les 5 mètres de haut, alternant des éléments décorés et peints de motifs géométriques rouge et blanc et de parties évidées. Cette planche symbolise soit un sintandu, un esprit, soit un grand serpent. Ce masque est souvent comparé au Grand Masque emblème de chaque village, et sortant lors des sigis.
Selon la légende, un berger suprit une cérémonie Andouboulou (le peuple mythique occupant le pays Dogon). Un des hommes portaient sur leur tête un très long morceau de bois peint. Rentré chez lui, le berger raconta à son père la cérémonie et dessina sur un rocher l'objet. Son père décida de tailler un masque et le décora de lignes géométriques figurant Sintadu, le génie mâle que le berger avait vu danser.
C'est l'un des rares masques dogon qui ne protège pas contre le nyama néfaste d'une créature, mais qui est protecteur de toute la communauté

Lebe
Ce masque représente un crane humain et aussi la tête d'un serpent. Il existe très peu de représentation de ce masque, qui était peint en rouge.
Il est rattaché au mythe de Lébé Sirou, l'un des quatres ancêtres mythiques du peuple dogon. Lébé donna naissance à deux garçons qui furent chacun les ancêtres d'une tribu. A cette époque les hommes étaient immortels : au bout d'un certain temps de vie, ils se transformaient en serpents, puis en génies. Malheureusement l'un des fils de Lebe mourut sous sa forme de serpent, sans avoir pu devenir génie. Plus tard Lebe mourut sans avoir pu devenir serpent et fut enterré. Avant leur grande migration du pays mandé aux falaises maliennes, les dogons souhaitèrent emmener avec eux les ossements de leur ancètre. Mais quand ils ouvrirent la tombe, au lieu de restes humains, ils trouvèrent un serpent vivant qui leur montra le chemin. L'ancêtre Lebe avait ressucité sous cette forme de serpent. Ce mythe est fondateur de l'histoire des dogons. Le masque Lebe a été taillé pour rendre hommage au grand ancêtre.
On nomme aussi Lebe Satimbe des masques surmonté d'une statuette de bois, qui représente la première femme yasigine, c'est à dire "la soeur des masques, sorte de prétresse à avoir un rôle important dans les cérémonies du sigi et dans les rites de l'awa. Son rôle consiste à donner à boire aux danseurs. Selon le mythe, le premier masque fut sculpté par un andoumboulou pour rendre hommage à la beauté d'une jeune fille de son village.


Bibliographie non exhaustive
- Marcel Griaude, Masques Dogons, aux édtions Fata Morgana - 1994
- Marcel Griaude, Descente du troisième verbe, aux éditions Fata Morgana - 1996
- Marcel Griaude, Dieu d'eau, aux éditions Fayard - 1966
- Geneviève Calame-Griaude, La parole chez les Dogons - Gallimard 1987. Egalement le délicieux Contes Dogons du Mali, aux éditions Karthala.
- Michel Leiris : Miroir de l'Afrique aux éditions Gallimard
- Anne Doquet, les masques dogons, ethnologie savante et ethnologie autochtone - Editions Karthala - 1999

L'art des Dogons 8/9



Kanaga
Il s'agit d'un des masques les plus importants, en raison des nombreux symboles dont il est l'image, et des nombreuses cérémonies où il est présent. Si la face est sommaire, avec deux évidements occulaires et des oreilles-cornes, elle est surmontée d'une forme évoquant la croix de Lorraine.

Les dogons racontent qu'un sculpteur coupa un arbre pour tailler un masque. L'homme tomba malade. Le devin lui revéla que l'arbre était le siège d'un génie femelle et lui conseilla de tailler le masque à son image. Une autre légende explique qu'un chasseur tua un komolo tebu, un oiseau aux longues ailes. Pour se prémunir du nyama néfaste de l'oiseau mort, il sculpta ses ailes déployées (symbolisées par la croix).
La danse associée est tournoyante et symbolise la vibration de la matière créée par Dieu.
On lui associe aussi Yourougou, le Renard fauteur de troubles dans l'univers. La croix symbolisera alors ses quatre pattes en l'air, implorant le pardon du créateur.

Albarga
Il serait le plus important de tous les masques dogons. Le premier masque taillé l'aurait été par les Andoumboulou, peuple mythique de petits hommes, dont le plus âgé, Albarga fut enlevé par les Dogons auxquels il enseigna l'art de la scupture des masques.
Ce masque représente un veillard, la bouche ouverte ou proéminente, symbole de la parole, de la connaissance.

L'art des Dogons 7/9


A la découverte du graphisme et du symbolisme de quelques masques
Il n'est pas question ici de présenter tous les masques dogons recensés, mais de vous faire découvrir les plus emblématiques.

Gomintogo

Il s'agit d'un des plus anciens masques créé par les Dogons, probablement exécuté par les très jeunes hommes de la société des Masques l'awa. La figure est rectangulaire, percée de deux cavités oculaires et surmontée de deux palmes plates légèrement incurvées à l'avant. Dans certains masques ces palmes sont colorées en blanc et noir. Supposé figurer un animal cervidé, le gomintogo se rattache à un mythe très ancien. Un paysan tue un cerf qui avait ravagé toute sa récolte. Lui ayant coupé la tête, il encastra le crâne dans son autel de chasseur pour se mettre à l'abri des représailles du nyama, l'esprit du cerf. Mais cela ne suffit pas : son fils tomba gravement malade. Les devins conseillèrent alors au paysan de sculpter un masque de bois, auquel il fut offert un sacrifice.
Comme dans toute création de masque dogon, il s'agit de donner un support matériel à une force vitale (le nyama) de tout être vivant ayant trouvé la mort, pour éviter que celle-ci n'erre et venge.
On notera la conception quasi abstraite du masque. Les chants et danses associés permettent d'identifier le masque et son mythe.
Les masques d'antilopes, de gazelle, de lièvre, de bovidé et plus généralement d'animaux sont issus de légendes similaires.

L'art des Dogons 5/9




La fabrication des masques
On distingue deux grandes catégories de masques, les masques cagoules en fibres tressées et les masques en bois. Les masques en fibres tressées ont la forme de cagoules, ils sont de moindre importance.
Les masques peuvent être classés en 6 grandes catégories : mammifères, oiseaux, personnages dogons, reptiles, personnages étrangers et êtres mythiques. Il existe pour chaque catégorie une variété de formes et de réalisations impressionnante.
Chaque masque est la propriété personnelle du membre de l'awa, cette société des masques qui regroupe les hommes. Il est sculpté soit par son propriétaire, soit par un artiste renommé. Et si des modèles types existent, chaque artisan y apporte sa touche personnelle, que ce soit dans la forme, dans le choix des couleurs ou dans les accessoires qui l'accompagnent. Le masque doit être élaboré selon un rituel précis pour retenir le nyama, cette notion dogon qui pourrait correspondre à l'âme.


Une fabrication rituelle
Les jeunes gens doivent tout d'abord collecter les matériaux nécessaires à la fabrication du masques (et des costumes de danse). Les costumes se composent le plus souvent des jupes en fibres noires, jaunes ou rouges, et d'un bandeau poitrinaire orné de cauris (les coquillages traditionnels que l'on trouve sur tout le continent africain). Cette tenue est complétée de bracelets et de ceintures en fibres.

Les arbres sont choisis pour leur tendreté. Avant l'abattage, une cérémonie comportant un sacrifice sanglant (souvent une poule) est donnée pour se protéger du nyama de l'arbre. Un fer sera par ailleurs planté dans le front du masque pour prévenir les éventuelles attaques du nyama.
Une fois le masque taillé, l'artisan applique les couleurs. Un masque doit être "beau" et la notion de beauté inclut la couleur. Le noir, le rouge et le blanc obtenus à partir de végétaux et de minéraux sont traditionnellement utilisés. Mais depuis l'apparition des pigments synthétiques, la palette s'est élargie.
Les masques et les costumes sont conservés dans des abris rocheux à l'extérieur du village, loin de la vue des femmes et des enfants. Les masques jugés trop vieux, usés sont abandonnés, et se détruisent, rongés par les vers. On les retrouve toutefois aujourd'hui sur le marché de l'art.


Une liberté d'expression
Hormis les rituels qui tiennent plus du cérémonial que d'une codification précise, nous l'avons dit, les sculpteurs sont libres d'inventer et de renouveller les formes. Ainsi le masque du lièvre sera très différent selon l'inspiration et le savoir faire de l'artisan.
Sensibles à la beauté, les Dogons n'hésitent pas à multiplier les représentations. Leur langue comporte d'ailleurs un vocabulaire très spécifique, se référant à des données esthétiques et plastiques. La beauté d'un masque renforce son pouvoir. Des couleurs éclatantes, des formes originales (certains masques tout en évoquant un animal ou une créature précise sont presque abstrait), des costumes recherchés concourent à la beauté et à l'efficacité du masque, qui sera applaudi et fêter.

On croit souvent que l'art africain est anonyme, parce que les noms des grands sculpteurs ne sont par parvenus jusqu'à nous. Il y a des grands artistes en pays dogon, qui travaillent à renouveler leur art, et à proposer de nouvelles interprétations des mythes et légendes. De plus sachant que leurs masques sont très recherchés sur le marché de l'art ou par les musées, les sculpteurs insistent sur les qualités esthétiques, sans toutefois perdre de vue que la fonction première du masque est religieuse.